Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome I.
finir cela le plus tôt possible.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Milan, le 29 thermidor an 5 (16 août 1797).
Au directoire exécutif.
L'empereur paraît diriger toutes ses forces vers l'Italie : les nombreuses recrues qu'il fait, jointes aux prisonniers qu'on lui a rendus et qu'il a le temps d'exercer, le mettront dans le cas de m'opposer une armée formidable. Peut-être jugerez vous essentiel de faire passer à l'armée d'Italie une augmentation de cavalerie, quelques compagnies d'artillerie et quelques demi-brigades d'infanterie.
Vous jugerez également nécessaire d'ordonner au général Kellermann de renvoyer de l'armée des Alpes tous les détachemens qu'il a des demi-brigades appartenant à l'armée d'Italie.
J'ai envoyé à la citadelle de Corfou les deux premiers bataillons de la soixante-dix-neuvième, je désirerais que vous donnassiez l'ordre au général Sabuguet de nous faire passer le troisième, qui se trouve à Avignon, et que je ferai également partir pour Corfou.
Les îles de Corfou, de Zante et de Céphalonie sont plus intéressantes pour nous que toute l'Italie ensemble.
Je crois que si nous étions obligés d'opter, il vaudrait mieux restituer l'Italie à l'empereur, et garder les quatre îles, qui sont une source de richesses et de prospérité pour notre commerce. L'empire des Turcs s'écroule tous les jours.
La possession de ces îles nous mettra à même de le soutenir autant que cela sera possible, ou d'en prendre notre part.
Les temps ne sont pas éloignés où nous sentirons que, pour détruire véritablement l'Angleterre, il faut nous emparer de l'Égypte. Le vaste empire ottoman, qui périt tous les jours, nous met dans l'obligation de penser de bonne heure à prendre des moyens pour conserver notre commerce du Levant.
Les citadelles de Corfou, de Zante et de Céphalonie sont en très-bon état, pourvues d'une nombreuse artillerie : je fais réparer les affûts et je viens d'y envoyer des vivres et des munitions pour un an. Je désirerais donc avoir le troisième bataillon de la soixante-dix-neuvième demi-brigade, que j'y ferais passer. Je vais y envoyer deux mille Cisalpins.
BONAPARTE.
Bonaparte, général en chef de l'armée d'Italie.
Voulant donner, au nom de la république française, à la Sublime-Porte une marque de son estime et de son amitié, ordonne :
ART 1er. Aux généraux commandant les différentes places de commerce occupées par les Français en Italie, d'accorder une protection spéciale aux sujets ottomans, grecs, et surtout aux Albanais.
2. Tout sujet ottoman sera maître de se loger où il lui plaira, sans que l'on puisse les astreindre à demeurer tous dans une même maison, et à rentrer à une heure fixe.
3. Les bâtimens de la république accorderont protection et secours aux bâtimens portant pavillon ottoman, et spécialement aux Grecs et aux Albanais.
BONAPARTE.
Au pacha de Scutari.
J'ai lu avec le plus grand plaisir les choses flatteuses contenues dans la lettre de votre seigneurie.
La république française est l'amie vraie de la Sublime-Porte ; elle estime plus particulièrement la brave nation albanaise qui est sous vos ordres.
J'ai entendu avec douleur le malheur arrivé à votre illustre frère : cet intrépide guerrier méritait un sort digne de son courage ; mais il est mort de la mort des braves.
J'envoie à votre seigneurie l'ordre que j'ai donné pour que désormais le pavillon ottoman puisse voyager sans inquiétude dans l'Adriatique. Non seulement les Turcs seront traités comme les autres nations, mais même avec une espèce de partialité. J'ai détruit l'usage barbare des.... Dans toutes les occasions, je protégerai les Albanais, et je me ferai un plaisir de donner à votre seigneurie une marque de mon estime et de la haute considération que j'ai pour elle.
Je prie votre seigneurie de recevoir comme une marque de mon amitié les quatre caisses de fusils que je lui envoie.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Milan, le 3 fructidor an 5 (20 août 1797).
Au citoyen Grogniard, ordonnateur de la marine, à Toulon.
J'ai reçu, citoyen, votre lettre du 13 thermidor, avec celle qui y était jointe.
Pitt n'aurait pas pu se conduire d'une manière plus contraire à notre marine, que viennent de le faire, à l'égard de la marine de Toulon, les commissaires de la trésorerie.
La solde des marins du département de Toulon était arriérée depuis trois mois ; ils refusaient, en conséquence, de s'enrôler, et empêchaient par-là le
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