Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome I.
leur justice, se faisant du reste un honneur de les avoir pour juges.»
À la suite de cette pièce, s'en trouvait une autre contenant le dessin et la description des armoiries de Bonaparte.
«Les armes de la famille de Bonaparte sont un champ rouge avec deux raies blanches en bandes, et deux étoiles également blanches, l'une dessous, l'autre au-dessus des bandes. Au chef de l'écu, dans un champ d'azur, est un rateau rouge et deux fleurs de lys d'or. Au milieu du rateau, un champ blanc avec croix rouge.
«On voit de ces armes en beaucoup d'endroits à Florence, dans le cloître du St.-Esprit, au lieu de leur sépulture, et dans divers endroits de la ville de San-Miniato. Elles se trouvent aussi parmi les procédures faites au sujet de la profession de religion de St.-Etienne, par le chancelier Fausto Beltraroini, chevalier judiciaire de cet ordre militaire et sacré en l'année 1671, lesquelles procédures prouvent le quartier maternel de la famille Buonaparte.
«Les armes de la branche des Franchini de San-Miniato sont un champ d'or, et un pin au milieu. Au chef de l'ecu, est un rateau rouge dans un champ d'azur, avec trois fleurs de lys d'or.»
L'Arbre généalogique de la famille Buonaparte, dressé d'après les pièces produites, venait ensuite et était suivi :
1°. De renseignemens concernant la personne de Buonaparte gibellin et de ses fils exilés.
2°. D'autres documens concernant Leonardo d'Antonio, décapité comme gibellin.
3°. D'un Mémoire de Jules, fils de Jean Buonaparte, extrait d'un ancien livre de la famille des exposans.
4°. D'un document qui établit que Moccio Buonaparte est fils d'Oddo.
5°. D'un arbre des décimes de la famille.
6°. D'une attestation des gabelles et autres documens concernant les mariages et lignées de l'une et l'autre branche des Buonaparte.
7°. D'une attestation de l'office des traites, comme dépendance du collège et d'autres bureaux également pour les deux susdites branches.
8°. De preuves que leurs parens, depuis 1738, se sont surnommés Buonaparte, avec la jouissance du priorat.
9°. D'extraits de baptême des auteurs de la requête.
10°. D'un document sur le patrimoine ancien et actuel de la famille ;
Sur les personnes constituées en dignités dans ladite famille ;
Sur les nobles et anciens tombeaux de cette même famille dans San-Miniato et a Florence.
11°. D'un acte de notoriété de San-Miniato pour la famille de Buonaparte en 1571.
12°. D'une enquête sur leur famille, pour prouver judiciairement leur quartier, à l'ordre de Saint-Etienne, comme famille florentine.
13°. Des motifs des chevaliers rapporteurs pour accorder ledit quartier.
14°. Des motifs d'autres chevaliers rapporteurs auprès des grands-maîtres dudit ordre, pour octroyer judiciairement ledit quartier à d'autres Buonaparte.
15°. De preuves de l'établissement dans San-Miniato de l'ancienneté de la famille de messire Jacopo, fils de messire Giorgio Buonaparte.
Ces pièces, d'un intérêt secondaire, établissent cependant d'une manière authentique l'ancienneté de l'origine de cet homme extraordinaire, dont la naissance fut sans doute le moindre mérite.
Il appartient tout entier au domaine de l'histoire : l'équitable postérité établira d'une manière invariable le rang qu'il mérite, et que ne peuvent aujourd'hui lui assigner ni l'enthousiasme ni la haine.
PRÉCIS CHRONOLOGIQUE ET HISTORIQUE DE LA VIE DE NAPOLÉON BONAPARTE
1769
15 août.—Naissance de Napoléon Bonaparte à Ajaccio, dans l'île de Corse : son père, Charles Bonaparte ; sa mère, Letitia Ramolini ; son parrain, le célèbre Paoli, dont l'exemple contribua puissamment au développement des facultés de Napoléon.
1777.
Septembre.—Elevé d'abord au collège d'Autun, le jeune Bonaparte est reçu par la protection de M. de Marboeuf, gouverneur de l'Ile de Corse, à l'école royale militaire de Brienne en Champagne.
1784.
Bonaparte est compris dans la promotion d'élèves qui passent de Brienne à l'école de Paris.
1787.
Après des examens brillans, il est nommé sous-lieutenant d'artillerie au régiment de Lafère.
1788.
Il part de Paris avec Paoli pour se rendre en Corse.
1789.
Nommé lieutenant-colonel de la garde nationale d'Ajaccio, il seconde le général Paoli et perfectionne sous lui ses études de l'art militaire.
1792.
Banni de l'île de Corse par les factieux qui se disputaient l'autorité, Bonaparte revient en France, débarque à Marseille, et reprend presque aussitôt un service
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