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Oeuvres de Napoléon Bonaparte, TOME III.

Oeuvres de Napoléon Bonaparte, TOME III.

Titel: Oeuvres de Napoléon Bonaparte, TOME III. Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Napoléon Bonaparte
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son commerce et l'empêcher de rétablir ses manufactures, et de vivre au sein de la paix. Vous la déshonorez en voulant qu'elle consente à ce que vous puissiez exécuter ou non les traités que vous faites avec elle ; vous êtes menacés d'une invasion, et vous déclarez la guerre sans la faire précéder par des discussions et par des négociations requises en pareilles circonstances. A peine avez-vous donné sept jours, puis trente-six heures, pour répondre à vos impérieux ultimatum ! Et pourquoi vous jetez-vous à la guerre avec tant de précipitation, avec tant d'inconsidération ? Parce que quelques vaisseaux appartenant à de paisibles marchands peuvent rentrer.
    Misérables pirates ! vous paierez cher les millions que vous avez pillés à de pauvres pêcheurs hollandais, et à des spéculateurs paisibles !
Et vous M. Fox [M. Fox dit qu'il avait toujours été partisan de la paix, mais que du moment où l'Angleterre était menacée d'une invasion, il devait se rendre à son poste.], vous qui êtes-le premier dans le petit nombre des hommes qui ont jusqu'ici échappé à l'esprit de vertige, et qui, vous plaçant hors de l'atmosphère des passions et de ce nuage errant et furibond que quelques insensés font planer sur votre pays, avez vu d'un coup d'oeil les causes et les suites de la guerre, pourquoi n'avez-vous pas dit avec énergie à votre nation : «Vous pouvez faire la paix, vous le pouvez à des conditions honorables. La raison de nos dissentimens est l'inexécution d'un traité ; il faut l'exécuter ; il faut sacrifier l'honneur à la patrie et au bien du peuple ; il faut exécuter fidèlement les engagemens pris à Amiens». Doué de plus de talens que la plupart de tous vos contemporains, vous avez assez de perspicacité pour saisir tant de funestes résultats, mais pas assez de courage pour vous exposer à l'indignation des hommes passionnés et pour crier sans relâche : «l'univers veut la paix ; le traité d'Amiens l'a rétablie : qu'il soit exécuté». Ils vous déchireraient dans leur fureur, sans doute ; mais qu'importe ? La postérité dans cette affaire-ci est bien près de nous.
[Georges venait d'adresser a la chambre des communes un message, où il réclamait une levée extraordinaire d'argent.]
Ce nouveau message ne dit rien de nouveau : aurait-il pour objet d'ordonner aux membres de la chambre d'être d'accord sur les mesures de finances mal conçues et mal dirigées que le ministère a proposées.
    Si l'on s'en tient à ses propres expressions, on voit : 1°. qu'il invite la chambre à arrêter les dispositions nécessaires pour faire face aux dépenses extraordinaires de l'année ; mais c'est l'échiquier qui a présenté toutes les mesures qui ont été adoptées jusqu'à présent ; S. M. veut-elle les annuler et investir la chambre des communes des pouvoirs de l'échiquier ? 2°. Le message invite la chambre a prendre toutes les mesures que l'urgence des circonstances peut demander. Si le roi donne à la chambre des communes l'initiative sur les mesures que l'urgence des circonstances peut commander, il faut nous attendre à lire de belles extravagances. Tout ce qui vient aujourd'hui du parlement anglais porte un caractère d'irréflexion qui frappe même les hommes les moins attentifs.
[Le Times annonçait des souscriptions de toutes parts pour la guerre.]
Des souscriptions !... Mais que peut donner une nation qu'on impose à cinq pour cent de ses propriétés, ou à deux années de son revenu ? Si le gouvernement français avait pris de telles mesures, elles auraient produit une augmentation de 2,100,000,000.
[Autre message du roi d'Angleterre où Georges cherchait à apitoyer la nation sur le sort de la maison d'Orange.]
Message, en vérité, de nature à exciter une grande curiosité ! et que nous ne pouvons nous empêcher de recommander à la méditation de tous les souverains du continent. Après la paix d'Amiens, lorsque le prince d'Orange se trouvait dans une situation tout-à-fait pénible, Le ministère lui refusa tout ce que ce prince était en droit de lui demander. Pendant les deux années de paix qui suivirent, on lui répondit sans cesse qu'on ne pouvait ni devait rien lui donner.
    La guerre se déclare, et un message sollicite en sa faveur la générosité nationale. Espérons que bientôt un autre message invitera la chambre à payer les dettes de la nation à l'égard du roi de l'île de Sardaigne, en s'acquittant avec ce prince des

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