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Oeuvres de Napoléon Bonaparte, TOME III.

Oeuvres de Napoléon Bonaparte, TOME III.

Titel: Oeuvres de Napoléon Bonaparte, TOME III. Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Napoléon Bonaparte
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l'Angleterre a voulu punir l'Allemagne de n'avoir pas défendu et protégé le Hanovre, c'est sans doute comme prince de l'Empire qu'elle a cru avoir des droits à cette protection.
    Cependant comment oserait-elle réclamer une garantie des membres de l'Empire au moment où elle viole les droits de l'un d'entre eux ? Le roi d'Angleterre, en la qualité de membre du corps germanique, avait consenti à des arrangemens, avait stipulé des indemnités en faveur de l'ordre de Malte, également considéré comme prince de l'Empire. A peine S. M. britannique avait solennellement signé ces dispositions, qu'elle attente à l'indépendance du territoire de l'ordre. Elle n'a pas le droit de former pour elle des réclamations qui seraient plus justement élevées contre elle.
Au reste, la mesure de fermer l'entrée des principaux fleuves de l'Allemagne est, comme toutes celles que l'Angleterre a prises depuis plusieurs mois, un acte d'aveuglement qui retombe sur elle-même. Elle rompt les liens de son commerce avec l'Allemagne, et se ferme les principales voies pour l'introduction de ses marchandises sur le continent. Elle en accoutume les peuples à se passer de son industrie ; elle les oblige, pour en obtenir des articles équivalens, à s'adresser à la France, à qui, lorsque l'embouchure de l'Elbe est fermée, toutes les voies de terre restent ouvertes. La fureur et la passion sont de bien mauvais conseillers.
Les journalistes anglais annoncent, comme un fait d'armes dont ils tirent vanité, l'enlèvement de pêcheurs français ; et cependant l'Angleterre agit encore ici contre elle-même. En dérobant la propriété aux malheureux habitans des côtes, et en privant les familles de leurs soutiens, elle met au désespoir cette population dont elle a détruit les ressources ; elle l'excite à se porter avec plus d'ardeur à la défense de notre territoire et à venger la patrie.
    Elle allume le sentiment de la haine dans le coeur des hommes qui, par l'obscurité et la tranquillité de leur vie, semblaient y être le moins accessibles.
Ainsi, une mauvaise action entraîne toujours de funestes résultats ; ce qui est injuste n'est jamais profitable et ne peut que soulever l'opinion.
Il est dans la nature de l'homme de refuser son intérêt et ses voeux aux entreprises évidemment contraires et à la bonne foi et à l'équité ; et quelles que soient les préventions, il finit toujours par être entraîné vers la cause la plus juste, Eh ! quel serait le sort de l'Europe s'il n'y a aucune puissance disposée à contenir l'ambition d'un état, qui ne compte pour rien les traités et la justice !
Le ministère anglais suit au surplus la pente où l'entraîne son caractère bien connu de l'Europe entière. Les hommes faibles ne peuvent obéir à la raison ; abandonnés à leurs passions, ils se trouvent sans cesse hors de mesure. Une conduite modérée atteste la vigueur d'un jugement sain. L'injustice et la violence proviennent d'une véritable faiblesse, comme le transport est l'effet naturel de l'état de maladie. Comment les lumières de la raison pourraient-elles briller au milieu des illusions du délire ? Ne dit-on pas chaque jour au peuple anglais que la France est en proie à tous les désordres, et toujours déchirée par les factions ; que le gouvernement est sans force, l'esprit public sans énergie ? Peut-être en parlant contre l'évidence, les ministres de S. M. britannique ne parlent pas plus contre leur conscience, qu'un malade dans le délire, lorsqu'il montre à ceux qui l'environnent les fantômes que son imagination a créés.
Malheur au peuple conduit par des hommes faibles et sans plan ! Malheur aussi à l'Europe si ces hommes disposent de ce qui reste encore de puissance et de la prospérité d'un grand peuple !

Paris, le 12 thermidor an 11 (31 juillet 1803).
    Notes insérées dans le Moniteur.
[M. Windham, dans la chambre des communes, prétendait que les Français voulaient anéantir l'Angleterre.]
Non, M. Windham, non, nous châtierons une centaine de familles d'oligarques, dont les conseils et l'influence pèsent trop sur leur gouvernement, et qui sont chargées de tout le sang qui a été versé en Europe pendant ces dernières années. Nous ferons jouir le peuple anglais de tous les bienfaits de l'égalité, et nous établirons une alliance permanente qui assure le repos de l'Europe, la civilisation des deux nations et l'amélioration de l'espèce humaine.
[Fussent-ils maîtres de

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