Oeuvres de Napoléon Bonaparte, TOME III.
tous les gens de bien.
Le premier consul, BONAPARTE.
Paris, le 18 prairial an 10 (7 juin 1802).
A la censure de la république italienne.
L'époque de la réunion des collèges, premiers organes de la souveraineté du peuple italien, sera célèbre un jour dans l'histoire de l'Italie.
Les choix que vous avez faits me paraissent remplir l'espérance qu'on avait conçue de vous.
J'ai été très-sensible à tout ce que votre lettre contient d'aimable pour moi... La république italienne jouit de la liberté, du bonheur, et retrouve toute la dignité d'une nation indépendante dans ses institutions actuelles !... Un de mes voeux les plus chers se trouve rempli.
Votre situation s'est considérablement améliorée depuis six mois. Elle sera encore améliorée davantage d'ici à la prochaine réunion des collèges.
Je pourrai alors, je l'espère, passer un mois au milieu de vous.
Je saisis cette circonstance pour témoigner au vice-président Melzi, et aux grands fonctionnaires de la république, ma satisfaction de leur conduite.
Le président de la république italienne, BONAPARTE.
Au citoyen Guicciardi, secrétaire-d'état de la république italienne.
Citoyen Guicciardi, consultore d'état de la république italienne, je vois avec plaisir que les trois collèges et la censure vous ont choisi pour remplacer un homme que je regrette pour ses bonnes qualités et le bon usage que je lui ai toujours vu faire de sa fortune et de son influence. Vous êtes nommé consultore d'état ; soyez dans ces fonctions importantes uniquement attaché à la patrie.
Vous n'appartenez plus à aucun département. N'ayez jamais en vue que l'intérêt et la politique de la république entière.
Le président de la république italienne, BONAPARTE.
Paris, le 21 messidor an 10 (10 juillet 1802).
Proclamation aux Français.
Français !
Le 14 juillet commença, en 1789, les nouvelles destinées de la France. Après treize ans de travaux, le 14 juillet revient plus cher pour vous, plus auguste pour la postérité. Vous avez vaincu tous les obstacles, et vos destinées sont accomplies. Au dedans plus de tête qui ne fléchisse sous l'empire de l'égalité ; au dehors, plus d'ennemi qui menace votre sûreté et votre indépendance, plus de colonie française qui ne soit soumise aux lois, sans lesquelles il ne peut exister de colonies. Du sein de vos ports le commerce appelle votre industrie et vous offre les richesses de l'univers ; dans l'intérieur, le génie de la république féconde tous les germes de la Prospérité.
Français, que cette époque soit pour nous et pour nos enfans l'époque d'un bonheur durable ; que cette paix s'embellisse par l'union des vertus, des lumières et des arts ; que des institutions, assorties à notre caractère, environnent nos lois d'une impénétrable enceinte ; qu'une jeunesse avide d'instruction aille dans nos lycées apprendre à connaître ses devoirs et ses droits ; que l'histoire de nos malheurs la garantisse des erreurs passées, et qu'elle conserve, au sein de la sagesse et de la concorde, cet édifice de grandeur qu'a élevé le courage des citoyens.
Tels sont le voeu et l'espoir du gouvernement français ; secondez ses efforts, et la félicité de la France sera immortelle comme sa gloire.
Le premier consul, BONAPARTE.
Paris, le 29 messidor an 10 (18 juillet 1809).
Au très-haut et très-magnifique bey d'Alger ; que Dieu le conserve en prospérité et en gloire.
Je vous écris cette lettre directement parce que je sais qu'il y a de vos ministres qui vous trompent et qui vous portent à vous conduire d'une manière qni pourrait vous attirer de grands malheurs. Cette lettre vous sera remise en mains propres par un adjudant de mon palais. Elle a pour but de vous demander réparation prompte et telle que j'ai droit de l'attendre des sentimens que vous avez toujours montrés pour moi. Un officier français a été battu dans la rade de Tunis par un de vos rais. L'agent de la république a demandé satisfaction et n'a pu l'obtenir. Deux bricks de guerre ont été pris par vos corsaires, qui les ont amenés à Alger et les ont retardés dans leur voyage. Un bâtiment napolitain a été pris par vos corsaires dans la rade d'Hières, et par là ils ont violé le territoire français. Enfin, du vaisseau qui a échoué cet hiver sur vos côtes, il me manque encore plus de cent cinquante hommes qui sont entre les mains des barbares. Je vous demande réparation pour tous ces griefs, et ne doutant
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