Oeuvres de Napoléon Bonaparte, TOME III.
entière. Content alors d'avoir été appelé par l'ordre de celui de qui tout émane, à ramener sur la terre la justice, l'ordre et l'égalité, j'entendrai sonner la dernière heure sans regret, et sans inquiétude sur l'opinion des générations futures. Sénateurs, recevez mes remercimens d'une démarche aussi solennelle. Le sénat a désiré ce que le peuple français a voulu, et par là il s'est plus étroitement associé à tout ce qui reste à faire pour le bonheur de la patrie.
Il m'est bien doux d'en trouver la certitude dans le discours d'un président aussi distingué [Barthélémy, aujourd'hui membre de la chambre des pairs.].
Paris, le 27 thermidor an 10 (15 août 1802).
Différentes réponses du premier consul à des députations [Envoyées pour le féliciter sur son consulat à vie.]
A celle du corps législatif.
L'union du peuple français, dans ces circonstances, le rend digne de toute la grandeur et de toute la prospérité auxquelles il est appelé.
Le voeu formé plusieurs fois par le corps législatif et le tribunat, vient d'être rempli par le sénatus-consulte, et les destins du peuple français sont désormais à l'abri de l'influence de l'étranger qui, jaloux de notre gloire et ne pouvant nous vaincre, aurait saisi toutes les occasions pour nous diviser.
Le corps législatif est appelé, à sa première session, aux discussions les plus chères à l'intérêt public ; et le gouvernement attend, pour le convoquer, le moment où tous les travaux des Codes que le conseil-d'état et le tribunat discutent, seront plus avancés.
Dans cet intervalle, le peuple organisera les différens collèges ; et les membres du corps législatif qui se trouvent dans leur département concourront par leurs conseils à éclairer les assemblées dont ils font partie, sur leur choix. Le gouvernement accueille avec satisfaction les sentimens que vous venez de lui exprimer.
Au tribunat.
La stabilité de nos institutions assure les destins de la république. La considération des corps dépend toujours des services qu'ils rendent à la patrie. Le tribunat appelé à discuter les projets de loi proposés par le conseil-d'état constitue, avec lui, une des parties les plus essentielles à l'organisation législative. Egal en nombre, divisé comme lui en sections, il continuera de porter dans les discussions cet esprit de sagesse, ce zèle, ces talens dont il a donné, dont il donne aujourd'hui un si bel exemple dans l'examen du Code civil.
Le gouvernement est vivement touché des sentimens que vous venez d'exprimer.
Il y répondra toujours par son dévouement à la patrie.
Au tribunal de cassation.
Le gouvernement a dans la conduite du tribunal de cassation le gage le plus sûr des sentimens que vous venez de lui Exprimer.
Ce tribunal est lui-même une des plus heureuses institutions qui assurent la stabilité de la république.
Le premier appui des états, c'est la fidèle exécution des lois. Placés par vos lumières et par vos fonctions à la tête des tribunaux, c'est à vous qu'il appartient d'y maintenir les principes qui vous dirigent, et les vertus dont vous donnez l'exemple.
BONAPARTE.
Paris, le 20 fructidor an 10 (7 septembre 1803).
Réponse du premier consul à une députation de la ville de Marseille [Envoyée pont présenter à Bonaparte une médaille que la ville de Marseille venait de faire frapper en son honneur.].
Je suis sensible au témoignage des sentimens de la ville de Marseille, et je vois avec plaisir sa députation. Le gouvernement a sans cesse les yeux ouverts sur cette grande cité, et prend un vif intérêt a sa splendeur. Par le traité de paix qui vient d'être conclu avec le grand-seigneur, la république a obtenu la libre navigation de la mer Noire. Les relations commerciales de la Méditerranée s'accroissent ainsi et vont être plus avantageuses que jamais. Je désire que le commerce de Marseille ne néglige point une autre source de prospérité. Les bouches du Pô lui sont ouvertes ; les bâtimens peuvent remonter jusqu'à Ferrare, pénétrer au sein de la 27ª division militaire, et de là fournir des savons et des autres produits de l'industrie de Marseille, à la Suisse et à une partie de l'Allemagne.
BONAPARTE.
Paris, le 28 fructidor an 10 (15 septembre 1802).
Au sénat conservateur.
Sénateurs,
En vertu de l'article 63 du sénatus-consulte organique du 16 thermidor, le premier consul nomme au sénat les citoyens Abrial, ministre de la justice ; Dubelloy,
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