Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.
désirer que notre peuple adresse des remercîmens au ciel, pour qu'il continue à nous être favorable, et pour que le Dieu des armées seconde nos justes entreprises, qui ont pour but de donner enfin, à nos peuples, une paix stable et solide, que ne puisse troubler le génie du mal. Cette lettre n'étant pas à autre fin, nous prions Dieu, M. l'archevêque (ou évêque), qu'il vous ait en sa sainte garde.
NAPOLÉON.
Varsovie, le 3 janvier 1807.
Quarante-huitième bulletin de la grande armée.
Le général Corbineau, aide-de-camp de l'empereur, est parti de Pultusk avec trois régiments de cavalerie légère, pour se mettre à la poursuite de l'ennemi. Il est arrivé le 1er janvier à Ostrowiec, après avoir occupé Brock. Il a ramassé quatre cents prisonniers, plusieurs officiers et plusieurs voitures de bagages.
Le maréchal Soult, ayant sous ses ordres les trois brigades de cavalerie légère de la division Lasalle, borde la petite rivière d'Orcye, pour mettre à couvert les cantonnemens de l'armée. Le maréchal Ney, le maréchal prince de Ponte-Corvo et le maréchal Bessières ont leurs troupes cantonnées sur la gauche. Les corps d'armée des maréchaux Soult, Davoust et Lannes, occupent Pultusk et les bords du Bug.
L'armée ennemie continue son mouvement de retraite.
L'empereur est arrivé le 2 janvier à Varsovie, à deux heures après midi.
Il a gelé et neigé pendant deux jours, mais déjà le dégel recommence, et les chemins, qui paraissaient s'améliorer sont devenus aussi mauvais qu'auparavant.
Le prince Borghèse a été constamment à la tête du premier régiment des carabiniers, qu'il commande. Les braves carabiniers et cuirassiers brûlaient d'en venir aux mains avec l'ennemi ; mais les divisions de dragons qui marchaient en avant ayant tout enfoncé, ne les ont pas mis dans le cas de fournir une charge.
S.M. a nommé le général Lariboissière général de division, et lui a donné le commandement de l'artillerie de sa garde. C'est un officier du plus rare mérite.
Les troupes du grand-duc de Wurtzbourg forment la garnison de Berlin.
Elles sont composées de deux régimens qui se font distinguer par leur belle tenue.
Le corps du prince Jérôme assiége toujours Breslaw. Cette belle ville est réduite en cendres. L'attente des événemens, et l'espérance qu'elle avait d'être secourue par les Russes, l'ont empêchée de se rendre ; mais le siége avance. Les troupes bavaroises et wurtembergeoises ont mérité les éloges du prince Jérôme et l'estime de l'armée française.
Le commandant de la Silésie avait réuni les garnisons des places qui ne sont pas bloquées et en avait formé un corps de huit mille hommes, avec lequel il s'était mis en marche pour inquiéter le siége de Breslaw. Le général Hédouville, chef de l'état-major du prince Jérôme, a fait marcher contre ce corps le général Montbrun, commandant les Wurtembergeois, et le général Minucci, commandant les Bavarois. Ils ont atteint les Prussiens à Strehlen, les ont mis dans une grande déroute, et leur ont pris quatre cents hommes, six cents chevaux, et des convois considérables de subsistances que l'ennemi avait le projet de jeter dans la place. Le major Erschet, à la tête de cent cinquante hommes des chevau-légers de Linange, a chargé deux escadrons prussiens, les a rompus, et leur a fait trente-six prisonniers.
S.M. a ordonné qu'une partie des drapeaux pris au siége de Glogau fût envoyée au roi de Wurtemberg, dont les troupes se sont emparées de cette place. S.M., voulant aussi reconnaître la bonne conduite de ces troupes, a accordé au corps de Wurtemberg dix décorations de la Légion d'Honneur.
Une députation du royaume d'Italie, composée de MM. Prima, ministre des finances, et homme d'un grand mérite ; Renier, podestat de Venise, et Guasta Villani, conseiller-d'état, a été présentée aujourd'hui à l'empereur.
S.M. a reçu le même jour toutes les autorités du pays, et les différens ministres étrangers qui se trouvent à Varsovie.
Varsovie, le 8 janvier 1807.
Quarante-neuvième bulletin de la grande armée.
Breslaw s'est rendu. On n'a pas encore la capitulation au quartier-général. On n'a pas non plus l'état des magasins de subsistances, d'habillement et d'artillerie. On sait cependant qu'ils sont très-considérables. Le prince Jérôme a dû faire son entrée dans la place. Il va assiéger Brieg, Schweidnitz et Kosel.
Le général Victor, commandant le dixième corps
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