Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome IV.
nôtres.
Concertez-vous à cet effet avec qui de droit, et remplissez nos intentions avec le zèle dont vous avez donné des preuves réitérées. Cette lettre n'étant à autre fin, nous prions Dieu, etc.»
NAPOLÉON.
Paris, 17 juin 1811.
Discours de l'empereur à l'ouverture du corps-législatif.
«Messieurs les députés des départemens au corps-législatif,
La paix conclue avec l'empire d'Autriche a été depuis cimentée par l'heureuse alliance que j'ai contractée : la naissance du roi de Rome a rempli mes voeux et satisfait à l'avenir de mes peuples.
Les affaires de la religion ont été trop souvent mêlées et sacrifiées aux intérêts d'un état du troisième ordre. Si la moitié de l'Europe s'est séparée de l'église de Rome, on peut l'attribuer spécialement à la contradiction qui n'a cessé d'exister entre les vérités et les principes de la religion, qui sont pour tout l'univers, et des prétentions et des intérêts qui ne regardaient qu'un très-petit coin de l'Italie. J'ai mis fin à ce scandale pour toujours. J'ai réuni Rome à l'empire. J'ai accordé ; des palais aux papes, à Rome et à Paris : s'ils ont à coeur les intérêts de la religion, ils voudront séjourner souvent au centre des affaires de la chrétienté ; c'est ainsi que Saint Pierre préféra Rome au séjour même de la Terre-Sainte.
La Hollande a été réunie à l'empire ; elle n'en est qu'une émanation. Sans elle, l'empire ne serait pas complet.
Les principes adoptés par le gouvernement anglais, de ne reconnaître la neutralité d'aucun pavillon, m'ont obligé de m'assurer des débouchés de l'Ems, du Weser et de l'Elbe, et m'ont rendu indispensable une communication intérieure avec la Baltique. Ce n'est pas mon territoire que j'ai voulu accroître, mais bien mes moyens maritimes.
L'Amérique a fait des efforts pour faire reconnaître la liberté de son pavillon.
Je la seconderai.
Je n'ai qu'à me louer des souverains de la confédération du Rhin.
La réunion du Valais avait été prévue dès l'acte de médiation, et considérée comme nécessaire pour concilier les intérêts de la Suisse avec les intérêts de la France et de l'Italie.
Les Anglais mettent en jeu toutes les passions. Tantôt ils supposent à la France tous les projets qui peuvent alarmer les autres puissances ; projets qu'elle aurait pu mettre à exécution s'ils étaient entrés dans sa politique : tantôt ils font un appel à l'amour propre des nations pour exciter leur jalousie ; ils saisissent toutes les circonstances que font naître les événemens inattendus des temps où nous nous trouvons : c'est la guerre dans toutes les parties du continent qui peut seule assurer leur prospérité. Je ne veux rien qui ne soit dans les traités que j'ai conclus. Je ne sacrifierai jamais le sang de mes peuples pour des intérêts qui ne sont pas immédiatement ceux de mon empire. Je me flatte que la paix du continent ne sera pas troublée.
Le roi d'Espagne est venu assister à cette dernière solennité. Je lui ai accordé tout ce qui était nécessaire et propre à réunir les intérêts et l'esprit des différens peuples de ses provinces. Depuis 1809, la plupart des places fortes d'Espagne ont été prises après des sièges mémorables. Les insurgés ont été battus dans un grand nombre de batailles rangées. L'Angleterre a compris que cette guerre tournait à sa fin, et que les intrigues et l'or n'étaient plus suffisans désormais pour la nourrir. Elle s'est trouvée contrainte à en changer la nature ; et d'auxiliaire, elle est devenue partie principale.
Tout ce qu'elle a de troupes de ligue a été envoyé dans la péninsule : l'Angleterre, l'Écosse, l'Irlande sont dégarnies. Le sang anglais a enfin coulé à grands flots dans plusieurs actions glorieuses pour les armes françaises.......Cette lutte contre Carthage, qui paraissait devoir se décider sur les champs de bataille de l'Océan ou au-delà des mers, le sera donc désormais dans les plaines des Espagnes ! Lorsque l'Angleterre sera épuisée, qu'elle aura enfin ressenti les maux qu'avec tant de cruauté elle verse depuis vingt ans sur le continent, que la moitié de ses familles sera couverte du voile funèbre, un coup de tonnerre mettra un aux affaires de la péninsule, aux destins de ses armées, et vengera l'Europe et l'Asie en terminant cette seconde guerre punique.
Messieurs les députés des départemens au corps-législatif,
J'ordonne à mon ministre de mettre sous
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