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Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V.

Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V.

Titel: Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome V. Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Napoléon Bonaparte
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descendit chez le comte Serra, son ministre. Elle s'entretint long-temps avec le roi de Saxe, et repartit immédiatement, prenant la route de Leipsick et de Mayence.

Paris, 20 décembre 1812.
    Réponse de l'empereur aux députations du sénat et du conseil d'état, envoyées pour le féliciter sur son retour de Russie.
Au Sénat.
«Sénateurs,
«Ce que vous me dites m'est fort agréable. J'ai à coeur la gloire et la puissance de la France ; mais mes premières pensées sont pour tout ce qui peut perpétuer la tranquillité intérieure, et mettre à jamais mes peuples à l'abri des déchiremens des factions et des horreurs de l'anarchie. C'est sur ces ennemies du bonheur des peuples que j'ai fondé, avec la volonté et l'amour des Français, ce trône auquel sont attachées désormais les destinées de la patrie.
«Des soldats timides et lâches perdent l'indépendance des nations ; mais des magistrats pusillanimes détruisent l'empire des lois, les droits du trône, et l'ordre social lui-même.
«La plus belle mort serait celle d'un soldat qui périt au champ d'honneur, si la mort d'un magistrat périssant en défendant le souverain, le trône et les lois, n'était plus glorieuse encore.
«Lorsque j'ai entrepris la régénération de la France, j'ai demandé à la Providence un nombre d'années déterminé. On détruit dans un moment, mais on ne peut réédifier sans le secours du temps. Le plus grand besoin de l'état est celui de magistrats courageux.
«Nos pères avaient pour cri de ralliement : Le roi est mort, vive le roi ! Ce peu de mots contient les principaux avantages de la monarchie. Je crois avoir bien étudié l'esprit que mes peuples ont montré dans les différens siècles ; j'ai réfléchi à ce qui a été fait aux différentes époques de notre histoire : j'y penserai encore.
«La guerre que je soutiens contre la Russie est une guerre politique.
    Je l'ai faite sans animosité : j'eusse voulu lui épargner les maux qu'elle-même s'est faits. J'aurais pu armer la plus grande partie de sa population contre elle-même, en proclamant la liberté des esclaves : un grand nombre de villages me l'ont demandé ; mais lorsque j'ai connu l'abrutissement de cette classe nombreuse du peuple russe, je me suis refusé à cette mesure qui aurait voué à la mort et aux plus horribles supplices bien des familles. Mon armée a essuyé des pertes, mais c'est par la rigueur prématurée de la saison.
«J'agrée les sentimens que vous m'exprimez.»
Au conseil d'état.
«Conseillers d'état,
«Toutes les fois que j'entre en France, mon coeur éprouve une bien vive satisfaction. Si le peuple montre tant d'amour pour mon fils, c'est qu'il est convaincu, par sentiment, des bienfaits de la monarchie.
«C'est à l'idéologie, à cette ténébreuse métaphysique, qui, en recherchant avec subtilité les causes premières, veut sur ses bases fonder la législation des peuples, au lieu d'approprier les lois à la connaissance du coeur humain et aux leçons de l'histoire, qu'il faut attribuer tous les malheurs qu'a éprouvés notre belle France. Ces erreurs devaient et ont effectivement amené le régime des hommes de sang. En effet, qui a proclamé le principe d'insurrection comme un devoir ? qui a adulé le peuple en le proclamant à une souveraineté qu'il était incapable d'exercer ? qui a détruit la sainteté et le respect des lois, en les faisant dépendre, non des principes sacrés de la justice, de la nature des choses et de la justice civile, mais seulement de la volonté d'une assemblée composée d'hommes étrangers à la connaissance des lois civiles, criminelles, administratives, politiques et militaires ? Lorsqu'on est appelé à régénérer un état, ce sont des principes constamment opposés qu'il faut suivre.
    L'histoire peint le coeur humain ; c'est dans l'histoire qu'il faut chercher les avantages et les inconvéniens des différentes législations. Voilà les principes que le conseil d'état d'un grand empire ne doit jamais perdre de vue ; il doit y joindre un courage à toute épreuve ; et, à l'exemple des présidens Harlay et Molé, être prêt à périr en défendant le souverain, le trône et les lois.
«J'apprécie les preuves d'attachement que le conseil-d'état m'a données dans toutes les circonstances. J'agrée ses sentimens.»

Au palais des Tuileries, 8 janvier 1813.
    Lettre de l'empereur au Sénat.
«Sénateurs,
«Nous avons jugé utile de reconnaître par des récompenses

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