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Prophétie

Prophétie

Titel: Prophétie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom , Georges-Michel Sarotte
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les yeux au moment où lady Catherine fit un pas vers lui. « Thomas, déclara-t-elle d’une voix frémissante, on vous avait demandé…
    — Un serviteur de votre maisonnée m’a appris que vous alliez vous rendre à l’abbaye aujourd’hui, expliqua-t-il. Je voulais juste vous voir, vous regarder de loin. Or, quand j’ai compris que vous pouviez être en danger, je n’ai pu m’empêcher de dégainer », ajouta-t-il, la mine grave et posant la main sur son cœur, en un geste théâtral. Pourtant, l’espace d’un instant, le visage de lady Catherine tressaillit d’émotion. « Vous savez que vous ne devez pas tenter de me voir, murmura-t-elle. C’est cruel de votre part et dangereux. » Elle jeta un regard circulaire qui s’arrêta sur moi, toujours un peu à l’écart. « Le bossu ne dira rien, s’esclaffa sir Thomas, je le connais. Et j’ai donné la pièce aux surveillants pour qu’ils s’abstiennent de venir dans cette partie de l’église pendant quelque temps. »
    Elle hésita un court instant, puis s’éloigna prestement, après avoir fait un signe à ses gardes, qui lui emboîtèrent le pas. Sir Thomas eut un imperceptible haussement d’épaules et se tourna vers moi.
    « Motus et bouche cousue ? fit-il d’un ton à la fois calme et un rien menaçant. Pas un mot à mon frère, ni à l’archevêque Cranmer, d’accord ?
    — Évidemment ! En quoi est-ce que cela me regarde ? »
    Il sourit, les dents blanches tranchant sur la barbe auburn. « Bien vu, bossu ! » s’écria-t-il, avant de tourner les talons et de repartir, sûr de lui, en martelant le sol.

28
    J e rejoignis Barak à la porte de Dean’s Yard . Il se tenait à côté des chevaux, surveillant avec soin la foule des passants qui allaient et venaient. Je lui racontai ma rencontre avec Catherine Parr et Thomas Seymour.
    Il haussa les sourcils. « Si le roi lui a enjoint de la laisser en paix, il prend des risques en la rencontrant dans l’abbaye de Westminster.
    — Je ne crois pas qu’il ait eu l’intention de lui parler. À mon avis, il souhaitait seulement qu’elle le voie dans la pénombre pour qu’elle sache qu’il ne l’avait pas oubliée.
    — Je ne l’imagine pas se mourant d’amour pour quelqu’un.
    — En effet. Mais elle en est capable, elle. Pour lui, en tout cas. » Je secouai la tête. « Elle a l’air d’une femme bonne et intelligente… Qu’est-ce qui peut bien lui plaire chez un tel homme ?
    — Un amant ? Son défunt mari était bien plus âgé qu’elle et elle risque de se remarier avec un autre vieux. »
    Je secouai la tête à nouveau. « Quand elle était en train de prier, elle avait l’air effrayée, désespérée…
    — On dirait que lady Catherine a produit sur vous une bien forte impression, se moqua Barak.
    — Ne dis pas de bêtises. C’est seulement qu’elle paraît bonne et honnête. Qualités peut fréquentes chez les dames de la Cour.
    — Ni chez personne d’autre d’ailleurs… » Il s’interrompit brusquement. « Attention, voilà Harsnet. Je suppose qu’on ne dit rien de la présence de Seymour à l’église.
    — En effet. Ce ne sont pas nos affaires. On sait maintenant que ces meurtres n’ont rien à voir avec Catherine Parr. »
    Regardant droit devant lui, Harsnet traversait Dean’s Yard d’un pas assuré. Les mendiants et les colporteurs – bien renseignés, disait-on – ne l’abordaient pas, sachant sans doute qui il était et qu’il pouvait les faire arrêter sur-le-champ. « Bonjour ! lança le coroner, qui semblait plus joyeux que précédemment.
    — La réunion s’est bien passée ? m’enquis-je.
    — Nous allons pouvoir empêcher Bonner d’étendre ses persécutions jusqu’ici. Westminster est absolument hors de sa juridiction… Quoi de neuf à propos de Lockley ? » me demanda-t-il en fixant sur moi son regard pénétrant.
    Je lui expliquai que je soupçonnais l’ancien moine de continuer à cacher quelque chose et lui racontai l’agression dont Charles Cantrell avait été victime.
    « Je vais lui faire subir un interrogatoire après notre entrevue avec le doyen, dit-il. Et sa femme ? Est-ce qu’on devrait l’emmener, elle aussi ?
    — Non. Je ne crois pas qu’elle sache quoi que ce soit.
    — Le jeune Cantrell a donc été attaqué ? fit-il en jetant un coup d’œil à la menuiserie délabrée, de l’autre côté de la place. Mais pour quelle raison, ajouta-t-il en se renfrognant,

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