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Qui ose vaincra

Qui ose vaincra

Titel: Qui ose vaincra Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul Bonnecarrère
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m’accompagneront.
    — Nous avions pensé que le lieutenant Petitlaurent…
    — Petitlaurent en sera, mais pour me seconder.
    — Je déplore de devoir risquer de vous perdre, Bergé, mais je suis habilité à vous donner mon accord. Transmettez-moi dans la soirée les noms des trois hommes supplémentaires qui vous accompagneront.
    — Et de Gaulle ?
    — Votre général va être mis au courant. Nos services sont en rapport constant. »
    6 mars 1941. Dans le train qui roule vers Londres, Bergé songe à son choix. Petitlaurent. Il est officier, il était indispensable de le désigner. C’est un homme froid, habile, consciencieux.
    Le sergent-chef Forman est une force de la nature, un homme solide sur lequel on peut compter en cas d’imprévu. Joseph Renault, le caporal-chef, est un peu une tête brûlée, mais il possède un don remarquable pour le bricolage, une étonnante habileté dans le maniement des explosifs.
    Reste l’inconnu, l’homme qu’il a désigné par instinct, le sergent Joël Le Tac. Il agace Bergé par sa nonchalance affectée. Les trois autres ont laissé éclater leur enthousiasme à l’annonce de la mission, Le Tac a simplement déclaré : « À vos ordres, mon capitaine.
    — Ça n’a pas l’air de vous emballer outre mesure, avait fait remarquer Bergé.
    — J’essaierai de me montrer digne de votre confiance, mon capitaine. »
    « C’est ce talent qu’il a d’éluder les réponses en usant de révérencieuses formules militaires qui m’exaspèrent, songe Bergé. Ce type est aussi froid et impénétrable qu’un zombie. Et puis, toutes ces histoires de femmes… »
    À St. Stephen’s House, Bergé est reçu instantanément. De Gaulle le toise, méprisant.
    « Je viens d’apprendre, monsieur, que vous vous étiez laissé acheter par les Anglais. Je vous prie de sortir et de ne jamais repasser cette porte. »
    Bergé se décompose. Il bredouille :
    « Mon général, il y a sûrement un malentendu.
    — Aucun, monsieur. Sortez, je n’aime pas me répéter. »
    Bergé sort sans comprendre. Il croise le général Gubbins et Archdale qui s’apprêtaient à entrer.
    « Quelque chose vous chagrine ? interroge Archdale devant la mine du capitaine.
    — Il vient de me foutre à la porte comme un malpropre.
    — Je comprends, tranche Gubbins en souriant. Ne vous inquiétez pas. Attendez ici. »
    Moins d’une minute plus tard, Gubbins entrouvre la porte et, d’un geste du doigt, fait signe à Bergé de les rejoindre. De Gaulle semble apaisé.
    « Je vous prie de considérer comme nul l’incident dont vous venez d’être la victime, capitaine Bergé. Ainsi, vous retournez en France ? J’approuve le projet à un détail près. Vous et vos hommes accomplirez votre mission en uniforme. Le général Gubbins vient de m’en donner l’assurance.
    — A vos ordres, mon général. »
    Le soir même, Bergé et les Anglais décident de tricher. Le commando sautera en combinaison de l’armée de l’Air. Une fois à terre, ils enterreront les combinaisons avec leurs parachutes, se retrouvant ainsi en civil.
    Camp de Ringway. 13 mars 1941. Le capitaine Appleyard transmet les ultimes instructions aux cinq hommes du commando. Ils se trouvent dans un local de bois sommaire, presque une baraque.
    Un poêle central maintient une température élevée, dehors il gèle. Sur une planche de bois rectangulaire reposant sur des tréteaux, cinq tas de bricoles hétéroclites rassemblent tout ce que devront contenir les poches des parachutistes : une fausse carte d’identité, des lettres et des papiers fantaisistes, des clefs, un paquet de Gauloises entamé pour chaque homme. Appleyard distribue l’argent français : quatre mille francs pour Bergé, trois mille pour Petitlaurent, deux mille pour Le Tac et Forman, mille pour Renault.
    « L’état-major a décidé de répartir l’argent selon vos grades respectifs », explique Appleyard.
    Le Tac sourit et s’empare de la somme qui lui revient, dans un haussement d’épaules.
    « Pas d’accord, Joël ?
    questionne Appleyard.
    — Si, bien sûr, c’est de l’excellente logique militaire. De toute façon, si nous sommes carottés, chacun de nous aura droit à douze balles. De cette façon, l’égalité sera rétablie.
    — Vous êtes ridicule, Le Tac, tranche Bergé. Il est encore temps de déclarer forfait.
    — Vous m’avez mal compris, mon capitaine, je voulais essayer d’expliquer que dans le genre d’opération que nous avons l’honneur

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