Qui ose vaincra
divers moyens de contrôle pour établir en fin de compte une moyenne probable. Si la chose peut être faite avec assez de précision en Libye, Cyrénaïque et même en Tunisie, déjà en France, les difficultés ont augmenté avec le nombre et la variété des missions. Des S.A.S. ont pu être contactés et bien des résultats vérifiés. Mais en Hollande, rien ne tient, tout est disparate, banal ou inattendu, selon le goût, la fantaisie ou l’occasion.
Voici une série de ce que l’on peut appeler des clichés. Un stick entier atterrit sur la route Beilen-Assen, au passage même d’un convoi allemand, tandis qu’un autre stick tombe dans la ville de Beilen sans aucun ennui pour ces deux sticks. Deux S.A.S.
restent cachés pendant quatre jours dans un fossé au milieu d’un bivouac allemand. Le caporal Crœnne atterrit dans la cour d’une ferme, près de la ville de Hoogeveen ; il est seul, séparé de son stick, il le cherche dans la nuit, il tombe sur une route où se trouve arrêté un convoi allemand dont les occupants discutent autour des véhicules ; il n’insiste pas, fait un demi-tour presque réglementaire et revient vers la ferme sur laquelle il a failli atterrir. Au matin il retrouve ses camarades. Le capitaine Fay, officier de liaison britannique auprès du 2 e R.C.P., est quelque peu inquiet des nombreux canaux qui sillonnent la région. C’est sans doute pour cela qu’au moment de toucher terre, il relève les deux jambes afin de s’asseoir dans l’eau espérant ainsi s’enfoncer moins profondément. Mais c’est la terre ferme qu’il contacte de son postérieur et, qui plus est, la flasque de whisky qu’il avait glissée dans sa poche revolver se casse. Le lieutenant de Sablet du 3 e R.C.P. tombe, lui, dans un canal. Ne pouvant se dépêtrer dans son parachute, il se noie. Le capitaine Sicaud, du 3 e R.C.P. lui aussi, atterrit au beau milieu d’un bois de sapins et reste aveugle plusieurs jours.
Partout, les embuscades, les coups de main vont bon train.
Le capitaine Gramond et le lieutenant Legrand se sont régroupés dans un bois près du village de Rolde. Pendant cinq jours ils combattent, faisant 45 prisonniers, s’emparant de deux véhicules.
Us sont réapprovisionnés de jour par les chasseurs bombardiers Typhoon. Ce ravitaillement spectaculaire laisse croire aux Allemands du secteur que les bois sont tenus solidement par les parachutistes S.A.S. Une nuit au cours d’une sortie, entre Gieten et Gasselte, deux groupes allemands se rencontrent et se prenant mutuellement pour des parachutistes français s’entretuent jusqu’à l’aube.
Le stick du sergent-chef Hartmensen, avec le sergent Perlés et le caporal Robert Bernard, plus quelques jeunes S.A.S. dont c’est la première opération, atterrit à quelques kilomètres de son objectif, le long de la route Schoonoord-Schoonlo. De l’autre côté de la même route atterrit le stick du sous-lieutenant Forgeât. Les Allemands en retraite passent sur la route pendant le regroupement. Les S.A.S. s’installent dans une ferme, après avoir récupéré les containers d’armes et de munitions. Le 8 avril au soir, ils attaqueront un camion sur la route. Le lendemain, ils attaquent et détruisent au plastic un observatoire allemand, une tour métallique de 20 mètres de haut qui domine toute la plaine de Schoonlo, puis montent plusieurs embuscades payantes, mettant une soixantaine d’Allemands hors de combat.
Les S.A.S. Brulon, Romieux, Perez atterrissent au nord-ouest de Groningen. Ils sont encerclés par les Allemands et faits prisonniers. Au camp de prisonniers de Darmstadt, ils retrouvent Neuwirth, Berr, Akar, Caïtuccoli. Ils organisent une évasion, mais seul Caïtuccoli réussira à s’évader.
Le stick du lieutenant Marchai avec le sous-lieutenant Decours et les parachutistes Anastale, Chabanel, Salles, Laks, Vincent, Denis, Babu, Feghoul, Royer et Durand, monte des embuscades dont l’une sera particulièrement réussie. En effet, dans une voiture légère prise sous leur feu, les S.A.S. découvrent les corps du chef de la Gestapo de La Haye et de trois sous-officiers de son état-major. Ils libèrent le village de Ruinen qu’ils tiendront jusqu’à l’arrivée des Canadiens.
Malgré le black-out ordonné par Churchill, le Daily Telegraph and Morning Post du 18 avril 1945 écrira : « Après des aventures et exploits extraordinaires, la plupart des hommes furent relevés par les forces terrestres en progression
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