Richelieu ou la quête d'Europe

conseil de régence.
    19 mai  : Victoire du duc d’Enghien sur les Espagnols à Rocroi.
    19 juin  : Affichage à Rome de la bulle In Eminenti condamnant l’ Augustinus .
    Juillet-août  : « Cabale des Importants ».
    Août  : Victoire navale française au large de Rosas.
    4 septembre  : Victoire navale française du cap Gate.
    30 septembre  : Instructions de paix préparées par Richelieu et continuées par Mazarin pour les plénipotentiaires français envoyés au congrès de Münster.
    Décembre  : Turenne nommé commandant en chef de l’armée d’Allemagne.
    1643
    Fondation par Molière de l’Illustre-Théâtre.
    1 -
    Dans J. Cornette, Les Années cardinales …, ouvrage cité, p. 120.
    2 -
    Ibid ., p. 135.

SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE
    La plus grande partie des papiers de Richelieu est conservée aux archives du ministère des Affaires étrangères [1] . Les collections Mémoires et documents France et Correspondance politique renferment plus que des papiers d’État, de véritables dossiers de travail. Constitués au fur et à mesure du déroulement des affaires de l’époque, ils résultent du rapprochement de divers types de documents. Ils sont souvent annotés de la main d’un secrétaire, de manière à faire apparaître au premier coup d’oeil le sujet concerné. Les combinaisons de pièces sont nombreuses, et celles-ci sont de nature très hétérogène.
    Il s’agit des lettres reçues par Richelieu ou son entourage - essentiellement Claude Bouthillier et son fils, Léon Bouthillier de Chavigny ; des lettres envoyées par Richelieu ou son entourage ; des extraits de correspondances reproduits par des secrétaires ; des rapports souvent courts, de style très concis, reçus par Richelieu ou son entourage ou envoyés par eux ; des mémoires, plus longs, rédigés avec soin, reçus ou rédigés par Richelieu ou son entourage ; de courtes notes, sorte de pense-bêtes, reçues ou envoyées par Richelieu ou son cabinet ; des copies de déclarations royales, d’arrêts, de lettres de commission ; des copies de condamnations ou d’actes d’accusation émanant des instances judiciaires.
    Évoquer la nature des papiers d’État de Richelieu ne peut s’envisager sans souligner la complexité et le volume considérable de cet ensemble. Leur mise en lumière permet de reconstituer la trame des affaires de l’époque, de suivre les péripéties de leur déroulement, leur évolution chronologique, ainsi que l’impact de chaque dossier à une date donnée, dans un contexte particulier. En filigrane, transparaissent les préoccupations de Richelieu, les dossiers et affaires jugés prioritaires ou secondaires, son implication personnelle ou au contraire la délégation à un tiers, entre autres en cas de maladie du cardinal (Bouthillier, Chavigny et le secrétaire de Richelieu, Denys Charpentier, prennent le relais, notamment en novembre-décembre 1632). L’analyse des dossiers de travail de Richelieu permet aussi de connaître les collaborateurs les plus fidèles, ses créatures. Elle permet de mettre en corrélation le recours à tel ou tel correspondant avec l’importance de la question traitée ou du problème posé.
    Une des originalités des papiers de Richelieu réside dans la diversité des lettres conservées. Les correspondances actives et passives de Richelieu ont été évoquées. S’ajoute la correspondance de la famille Bouthillier-Chavigny et des plus proches collaborateurs de Richelieu au Conseil du Roi. De nombreuses lettres originales ont aussi été transmises directement au cardinal par ses créatures, dans le cadre de l’immense réseau de correspondants qu’il a su mettre en place à l’intérieur du royaume, voire au-delà (notamment aux Pays-Bas espagnols). Ces véritables agents de renseignement peuvent recevoir des lettres traitant d’affaires dont l’issue ne dépend que de l’autorité et de la décision de Richelieu. Ils sont aussi habilités à intercepter les courriers qui leur paraissent révélateurs. D’où la présence dans les papiers de Richelieu de quelques lettres, qui ne sont, sans doute, jamais parvenues à leur destinataire, et, plus souvent, de copies de correspondances ouvertes et espionnées.
    Au xviii e  siècle, Colbert de Torcy préconise le classement des archives diplomatiques selon le lieu géographique concerné. L’abbé Legrand reçoit probablement des instructions en ce sens et double ses travaux d’inventaire de travaux de