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Sang Royal

Sang Royal

Titel: Sang Royal Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christopher John Sansom
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accorda-t-on une mort plus rapide ? Les versions divergent à ce sujet. J’incline à penser qu’il fut suspendu enchaîné. Cela me semble tout à fait dans le caractère du roi de tenir sa promesse macabre selon laquelle Aske serait déjà mort quand on lui trancherait la tête.
    Après 1536, la dissolution des grands monastères – ce qui signifiait la saisie de leurs ressources par la couronne et l’envoi des loyers et des bénéfices à Londres, en plus des lourds impôts levés en 1540-1541 – provoqua de nouvelles difficultés économiques et accrut le mécontentement religieux. En dépit du calme apparent, la colère n’a pu que s’intensifier de 1537 à 1541. Le Conseil du Nord à York, réinstallé pour y assurer la mainmise du roi, opérait, à coup sûr, grâce à un réseau d’informateurs. Sir William Maleverer est un personnage fictionnel, mais il me semble qu’il doit assez bien représenter ses congénères. Au début de l’année 1541, on découvrit une conjuration, élaborée par un groupe de petits nobles et d’anciens religieux. La rébellion devait commencer au mois d’avril par une émeute à la foire de Pontefract. Les rares éléments qui nous restent indiquent que les rebelles de 1541 étaient prêts à aller plus loin que ceux de 1536 : Marillac, l’ambassadeur de France, signala à Philippe V qu’ils traitaient le roi de tyran ; cela, à l’évidence, signifiait qu’ils avaient l’intention de le déposer. Bien plus surprenant et périlleux, Marillac déclarait qu’ils étaient disposés à contracter une alliance avec les Écossais catholiques. Les Anglais du Nord considérant les Écossais comme des brutes barbares (exactement comme les Anglais du Sud jugeaient ceux du Nord), les conspirateurs devaient être véritablement désespérés pour envisager de s’allier à leurs anciens ennemis. Il n’existe aucune preuve d’un lien entre les rebelles et des avocats conservateurs de Gray’s Inn en 1541, même s’il est possible qu’il y en ait eu un en 1536. Pour les besoins de l’intrigue, j’ai réactivé cette hypothèse.
    La perspective d’une nouvelle armée de rebelles du Nord marchant sur Londres, cette fois-ci accompagnés d’Écossais, voire de Français, les alliés de l’Écosse, a dû constituer le plus grand cauchemar pour l’État de Henri. Selon les rapports des ambassadeurs étrangers, les dirigeants anglais furent encore plus effrayés qu’en 1536. Après le Pèlerinage de la Grâce, un voyage royal dans le Nord avait été envisagé, mais le projet fut repoussé, avant d’être remis sur le tapis en toute hâte. L’extraordinaire rapidité avec laquelle fut organisée l’expédition révèle l’anxiété du roi : le gigantesque cortège s’ébranla trois mois après la mise au jour du complot. Cela constitua un véritable exploit, car non seulement ce cortège fut trois fois plus imposant qu’un voyage royal ordinaire, non seulement le trajet fut le plus long – et de beaucoup – depuis les années mille quatre cent quatre-vingts, mais il s’agissait aussi d’un cortège armé, un millier de soldats accompagnant le roi, tandis que l’artillerie était envoyée à Hull par bateau. Entre-temps, l’héritière de l’autre lignée royale (et catholique), la comtesse de Salisbury, fut massacrée à la Tour sans jugement.
    Pour les détails concernant l’aspect, les bruits et les odeurs du cortège, j’ai eu recours aux livres cités ci-dessous et à mon imagination, afin de donner corps aux maigres indications fournies par Marillac, l’ambassadeur de France, ainsi qu’à d’autres témoignages recueillis dans Letters and Papers of the Reign of Henry VIII [« Lettres et documents concernant le règne de Henri VIII »]. La description de la supplique de la ville d’York présentée à Fulford Cross est fondée sur le compte rendu officiel qui se trouve parmi les archives municipales d’York.
    En lisant les documents officiels, j’ai été extrêmement frappé par le nombre d’éléments indiquant à quel point le roi et ses conseillers craignaient de rencontrer dans le Nord des manifestations d’hostilité, voire de violence. Tant dans les villes que dans les villages, les organisateurs limitèrent le nombre des gentilshommes et des échevins venus faire allégeance le long du parcours. Et les soldats de Henri étaient toujours présents.
    Ce voyage éminemment politique fut brillamment mis en scène. Les classes

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