Testament Phonographe
naufrage sans avoir tout’s ses dent s
Ça s’appelle l’amour et ça marche au chiqu é
Dès la tombée du jour ça boucle ses paquet s
Un voyage au long cours dans la rue Réaumu r
C’est cinq à six minut’s et encor… c’est pas sûr…
Tu sors souvent la mer tu te fais les yeux bleu s
T’y mets du vert parfois pour voir tes amoureu x
Qui regardent le creux que te fait la maré e
Qui des fois s’y confondent en croyant se marre r
Tu sors souvent la mer mais tu n’as pas d’épou x
Dans ta maison de dune tu nous lèches la jou e
Et tu repars là-bas comme un rêve insens é
Qui toujours recommence et toujours se défai t
Ça s’appelle la vie ça marche au barati n
Ça se fout des chapeaux des bijoux des chagrin s
Ça sort au syndicat au ciné et crois-mo i
Ça sort et puis ça rentr’ fair’ des môm’s à l’Éta t
Tu sors souvent la mer emmèn’ moi avec toi…
LA MÉMOIRE ET LA MER
La marée je l’ai dans le cœu r
Qui me remonte comme un sign e
Je meurs de ma petite sœu r
De mon enfant et de mon cygn e
Un bateau ça dépend commen t
On l’arrime au port de justess e
Il pleure de mon firmamen t
Des années-lumière et j’en laiss e
Je suis le fantôme Jerse y
Celui qui vient les soirs de frim e
Te lancer la brume en baiser s
Et te ramasser dans ses rime s
Comme le trémail de juille t
Où luisait le loup solitair e
Celui que je voyais brille r
Aux doigts du sable de la terr e
Rappelle-toi le chien de me r
Que nous libérions sur parol e
Et qui gueule dans le déser t
Des goémons de nécropol e
Je suis sûr que la vie est l à
Avec ses poumons de flanell e
Quand il pleure de ces temps-l à
Le froid tout gris qui nous appell e
Je me souviens des soirs là-ba s
Et des sprints gagnés sur l’écum e
Cette bave des chevaux ra s
Au ras des rocs qui se consumen t
Ô l’Ange des plaisirs perdu s
Ô rumeur d’une autre habitud e
Mes désirs dès lors ne sont plu s
Qu’un chagrin de ma solitud e
Et le diable des soirs conqui s
Avec ses pâleurs de rescouss e
Et le squale des paradi s
Dans le milieu mouillé de mouss e
Reviens fille verte des fjord s
Reviens violon des violonade s
Dans le port fanfarent les cor s
Pour le retour des camarade s
Ô parfum rare des salant s
Dans le poivre feu des gerçure s
Quand j’allais géométrisan t
Mon âme au creux de ta blessur e
Dans le désordre de ton cu l
Poissé dans les draps d’aube fin e
Je voyais un vitrail de plu s
Et toi fille verte mon splee n
Les coquillages figurant s
Sous les sunlights cassés liquide s
Jouent de la castagnette tan t
Qu’on dirait l’Espagne livid e
Dieu des granits ayez piti é
De leur vocation de parur e
Quand le couteau vient s’immisce r
Dans leur castagnette figur e
Et je voyais ce qu’on pressen t
Quand on pressent l’entrevoyur e
Entre les persiennes du san g
Et que les globules figuren t
Une mathématique bleu e
Dans cette mer jamais étal e
D’où nous remonte peu à pe u
Cette mémoire des étoile s
Cette rumeur qui vient de l à
Sous l’arc copain où je m’aveugl e
Ces mains qui me font du flafl a
Ces mains ruminantes qui meuglen t
Cette rumeur me suit longtemp s
Comme un mendiant sous l’anathèm e
Comme l’ombre qui perd son temp s
À dessiner mon théorèm e
Et sous mon maquillage rou x
S’en vient battre comme une port e
Cette rumeur qui va debou t
Dans la rue aux musiques morte s
C’est fini la mer c’est fin i
Sur la plage le sable bêle
Comme des moutons d’infin i
Quand la mer bergère m’appell e
F L B
L’eau cette glace non posé e
Cet immeuble cette mouvanc e
Cette procédure mouillé e
Nous fait prisonniers sa cadenc e
Nous dit de rester dans le cla n
À mâchonner les reverdure s
Sous les neiges de ce printemp s
À faire au froid bonne mesur e
Cette matière nous parlan t
Ce silence troué de forme s
Et ces marins nous appelan t
Nos pas que le sable déform e
Cette cruelle exhalaiso n
Qui monte des nuits de l’enfanc e
Quand on respire à reculon s
Une goulée de souvenanc e
Vers le vertige des suspect s
Sous la question qui les hasard e
Vers le monde des muselé s
De la bouche et des mains cafarde s
Nous prierions Dieu si Dieu priai t
Et nous coucherions ses complexe s
Sur nos grabats d’où chanteraien t
Les chanterelles de nos sexe s
Mais Dieu ne fait pas le détai l
Il ne prête qu’à ses lumière s
Au renouvellement
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