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Testament Phonographe

Titel: Testament Phonographe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Léo Ferré
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naufrage sans avoir tout’s ses dent s
    Ça s’appelle l’amour et ça marche au chiqu é
    Dès la tombée du jour ça boucle ses paquet s
    Un voyage au long cours dans la rue Réaumu r
    C’est cinq à six minut’s et encor… c’est pas sûr…
     
    Tu sors souvent la mer tu te fais les yeux bleu s
    T’y mets du vert parfois pour voir tes amoureu x
    Qui regardent le creux que te fait la maré e
    Qui des fois s’y confondent en croyant se marre r
    Tu sors souvent la mer mais tu n’as pas d’épou x
    Dans ta maison de dune tu nous lèches la jou e
    Et tu repars là-bas comme un rêve insens é
    Qui toujours recommence et toujours se défai t
    Ça s’appelle la vie ça marche au barati n
    Ça se fout des chapeaux des bijoux des chagrin s
    Ça sort au syndicat au ciné et crois-mo i
    Ça sort et puis ça rentr’ fair’ des môm’s à l’Éta t
     
    Tu sors souvent la mer emmèn’ moi avec toi…

LA MÉMOIRE ET LA MER
    La marée je l’ai dans le cœu r
    Qui me remonte comme un sign e
    Je meurs de ma petite sœu r
    De mon enfant et de mon cygn e
    Un bateau ça dépend commen t
    On l’arrime au port de justess e
    Il pleure de mon firmamen t
    Des années-lumière et j’en laiss e
    Je suis le fantôme Jerse y
    Celui qui vient les soirs de frim e
    Te lancer la brume en baiser s
    Et te ramasser dans ses rime s
    Comme le trémail de juille t
    Où luisait le loup solitair e
    Celui que je voyais brille r
    Aux doigts du sable de la terr e
     
    Rappelle-toi le chien de me r
    Que nous libérions sur parol e
    Et qui gueule dans le déser t
    Des goémons de nécropol e
    Je suis sûr que la vie est l à
    Avec ses poumons de flanell e
    Quand il pleure de ces temps-l à
    Le froid tout gris qui nous appell e
    Je me souviens des soirs là-ba s
    Et des sprints gagnés sur l’écum e
    Cette bave des chevaux ra s
    Au ras des rocs qui se consumen t
    Ô l’Ange des plaisirs perdu s
    Ô rumeur d’une autre habitud e
    Mes désirs dès lors ne sont plu s
    Qu’un chagrin de ma solitud e
     
    Et le diable des soirs conqui s
    Avec ses pâleurs de rescouss e
    Et le squale des paradi s
    Dans le milieu mouillé de mouss e
    Reviens fille verte des fjord s
    Reviens violon des violonade s
    Dans le port fanfarent les cor s
    Pour le retour des camarade s
    Ô parfum rare des salant s
    Dans le poivre feu des gerçure s
    Quand j’allais géométrisan t
    Mon âme au creux de ta blessur e
    Dans le désordre de ton cu l
    Poissé dans les draps d’aube fin e
    Je voyais un vitrail de plu s
    Et toi fille verte mon splee n
     
    Les coquillages figurant s
    Sous les sunlights cassés liquide s
    Jouent de la castagnette tan t
    Qu’on dirait l’Espagne livid e
    Dieu des granits ayez piti é
    De leur vocation de parur e
    Quand le couteau vient s’immisce r
    Dans leur castagnette figur e
    Et je voyais ce qu’on pressen t
    Quand on pressent l’entrevoyur e
    Entre les persiennes du san g
    Et que les globules figuren t
    Une mathématique bleu e
    Dans cette mer jamais étal e
    D’où nous remonte peu à pe u
    Cette mémoire des étoile s
     
    Cette rumeur qui vient de l à
    Sous l’arc copain où je m’aveugl e
    Ces mains qui me font du flafl a
    Ces mains ruminantes qui meuglen t
    Cette rumeur me suit longtemp s
    Comme un mendiant sous l’anathèm e
    Comme l’ombre qui perd son temp s
    À dessiner mon théorèm e
    Et sous mon maquillage rou x
    S’en vient battre comme une port e
    Cette rumeur qui va debou t
    Dans la rue aux musiques morte s
    C’est fini la mer c’est fin i
    Sur la plage le sable bêle
    Comme des moutons d’infin i
    Quand la mer bergère m’appell e

F L B
    L’eau cette glace non posé e
    Cet immeuble cette mouvanc e
    Cette procédure mouillé e
    Nous fait prisonniers sa cadenc e
    Nous dit de rester dans le cla n
    À mâchonner les reverdure s
    Sous les neiges de ce printemp s
    À faire au froid bonne mesur e
     
    Cette matière nous parlan t
    Ce silence troué de forme s
    Et ces marins nous appelan t
    Nos pas que le sable déform e
    Cette cruelle exhalaiso n
    Qui monte des nuits de l’enfanc e
    Quand on respire à reculon s
    Une goulée de souvenanc e
     
    Vers le vertige des suspect s
    Sous la question qui les hasard e
    Vers le monde des muselé s
    De la bouche et des mains cafarde s
    Nous prierions Dieu si Dieu priai t
    Et nous coucherions ses complexe s
    Sur nos grabats d’où chanteraien t
    Les chanterelles de nos sexe s
     
    Mais Dieu ne fait pas le détai l
    Il ne prête qu’à ses lumière s
    Au renouvellement

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