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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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déposée avant d’appareiller chez le propriétaire de la taverne de Collioure, avec ordre de ne la confier qu’à Arnau. Le tenancier est homme à prendre les gens au mot. Il l’a conservée par-devers soi jusqu’à notre retour au château et a alors songé que sa remise pourrait lui valoir une récompense. »
    — La lettre est-elle là ?
    — Oui, papa. Enfin, une partie. « Rapport adressé à Don Arnau Marça sur le voyage de la Santa Maria Nunciada  : Nous avons commencé le chargement le mardi 30 septembre. Le transfert de la cargaison depuis l’entrepôt vers les barques devait être supervisé par Felip Cassa, agent du propriétaire et détenteur de la liste des marchandises. Comme il a été demandé par Don Arnau Marça, le capitaine et son second ont vérifié sur une copie de ladite liste chaque article au moment où il quittait les barques pour descendre dans la cale. Rien n’a été embarqué qui ne fût pas sur la liste, et chaque article était accompagné d’une documentation précise.
    « Au bout de deux heures, l’agent du propriétaire, Felip Cassa, a rendu visite au capitaine et lui a suggéré, pot-de-vin à la clef, de faciliter le chargement de toutes les marchandises présentes dans l’entrepôt, qu’elles fussent ou non répertoriées. Le capitaine a refusé. Ledit Cassa est parti en promettant de revenir bientôt. On ne l’a pas revu depuis. Le capitaine s’est alors occupé de l’embarquement.
    « Le propriétaire ayant reçu du procurateur un message lui demandant de se rendre immédiatement en ville, le capitaine a pensé que terminer le chargement et mettre les voiles serait la chose la plus judicieuse à faire. Quand le chargement fut terminé et que chaque objet de la liste accompagné de son permis à l’exportation fut sorti de l’entrepôt et mis en cale, ledit entrepôt contenait encore d’innombrables ballots, caisses et tonneaux de marchandises. Le capitaine du navire a informé le manutentionnaire que les propriétaires avaient décidé d’expédier ailleurs ces biens et qu’on lui paierait le tarif habituel et rien de plus pour la conservation de ces marchandises jusqu’à ce qu’elles fussent enlevées. (Signé) Xavier Francesch, capitaine de la Santa Maria Nunciada, Collioure, mercredi 1 er  octobre 1354. » Doña Johana a ajouté quelque chose. Elle écrit : « Vous avez ainsi la réponse à la question qui nous inquiétait tous. Il y a bien eu contrebande, mais ces marchandises n’ayant pas quitté l’entrepôt, on ne peut relever ce délit. Elles y sont toujours, et les propriétaires se disputent âprement pour savoir quoi en faire et qui, en cas de vente, en tirera les éventuels bénéfices. Avec nos vœux les plus fervents, Johana Marça. »
    — Qu’y a-t-il dans le coffre ? demanda Judith.
    Yusuf avait forcé le couvercle de bois, qui s’ouvrit avec un bruit sec.
    — C’est enveloppé dans de l’étoffe.
    — Fais-moi voir, dit Raquel en s’agenouillant à côté de lui. C’est de la soie, d’une splendide couleur mordorée. C’est pour moi, dit-elle, et pour mon mariage. Il y a aussi une bourse en cuir pour papa. Pleine de pièces.
    Le 17 août de l’année 1355, Bonafilla donna à son mari, David Bonjuhes, une fille, plus de dix mois après le jour de ses noces et une semaine avant le mariage de la fille de Samiel Caracosa avec Duran, fils d’Astruch Afaman. Bonafilla appela sa fille Fortunata, comme se nommait aussi son arrière-grand-mère. Son père, revenu à Perpignan pour la naissance de sa petite-fille et le mariage de son fils, fut étonné.
    — Je croyais que la vieille dame s’appelait Ester, dit-il.
    — Non, papa, c’était Fortunata, répondit Bonafilla en rejetant la tête en arrière. Et même si ce n’était pas ça, j’aime ce prénom, et David voulait l’appeler ainsi.
    Au fil des ans, Bonafilla fit preuve de modestie et de grâce. Elle donna à son mari deux beaux fils et une autre fille. Les deux sœurs étaient renommées pour leur beauté, mais on peut qualifier de béni des dieux celui qui réussit à les entrevoir avant qu’elles fussent mariées.

NOTE DE L’AUTEUR
    Georges Huguet, procurateur de la région, haut fonctionnaire représentant l’autorité royale en l’absence de Sa Majesté, fut banni pour avoir falsifié les comptes publics. Pere Vidal se révéla être l’un des complices de Huguet, doublé d’un faussaire et d’un escroc.
    Le seigneur Bernard Bonshom de

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