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Vers l'orient

Vers l'orient

Titel: Vers l'orient Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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n’avais aucune idée de ce dont elles pouvaient bien
parler, et l’explication de Doris ne m’en apprit guère plus :
    — Ces deux jeunes gens sont des hommes qui font
ensemble ce qu’un véritable homme ne ferait qu’à une femme.
    Et justement... c’est bien là qu’il y avait
comme une faille dans ma compréhension. Je n’avais aucune idée bien précise de
ce qu’un homme pouvait faire à une femme.
    Vous savez, je n’étais pas, en matière de sexe, plongé
dans l’ignorance la plus noire ; pas plus en tout cas qu’un autre enfant
issu des classes aisées de Venise, ni même, je crois, que tout autre jeune
Européen de notre condition. Peut-être n’en gardons-nous pas un souvenir très
net, mais nous avons tous été très tôt initiés au sexe, que ce soit par notre
mère, notre nourrice ou par les deux.
    Il semble bien que, de tout temps, mères et nourrices
aient su que le meilleur moyen de calmer un bébé agité ou de le plonger
rapidement dans le sommeil était de pratiquer sur lui l’acte de masturbation.
J’ai observé plus d’une maman exercer cette caresse sur un enfant, dont le sexe
était si minuscule qu’elle pouvait à peine le manipuler du pouce et d’un doigt.
Malgré tout, l’organe miniature s’érigeait et grossissait, dans des proportions
plus réduites, bien sûr, que celui d’un homme adulte. Au fil de la caresse
féminine, le nourrisson commençait à frissonner, puis à sourire, et finissait
par se tortiller avec volupté. Il ne produisait évidemment aucun jet, mais nul
doute qu’il se délectait d’un moment d’extase équivalent à un petit orgasme, où
son plaisir se libérait comme lors d’une éjaculation. Après quoi son organe,
soulagé, reprenait progressivement ses menues proportions, et l’enfant ne tardait
pas à plonger dans un sommeil profond et apaisé.
    Ma mère dut sans doute procéder de la sorte avec moi,
et je pense qu’il s’agit là d’une bonne mesure. Cette manipulation précoce, en
plus d’être un excellent moyen de calmer le bébé, favorise à l’évidence le
développement de cette partie de son corps. Les mères refusent, en Orient, de
s’adonner à cette pratique, et cette triste évidence apparaît clairement dès
que leurs fils ont grandi. J’ai vu beaucoup d’Orientaux dévêtus, et presque
tous ont un organe viril piteusement réduit, en comparaison du mien.
    Bien que cet usage cesse progressivement dès que
l’enfant approche le cap des deux ans (âge où, sevré du lait maternel, il passe
au vin), il n’en subsiste pas moins, dans l’esprit de chaque enfant, un souvenir
diffus. L’adolescent découvrant à la puberté l’intérêt que lui procure son sexe
n’en éprouve alors ni perplexité, ni crainte particulière. S’il s’éveille en
pleine nuit en érection, il se caresse alors le sexe de la main, sachant
parfaitement ce qu’il fait et ce qu’il veut.
    — Une toilette à l’éponge froide ! clamait
frère Evariste aux jeunes garçons que nous étions, à l’école. Elle tuera dans
l’œuf l’excitation de l’érection et vous évitera la honte d’une pollution
nocturne.
    Nous l’écoutions religieusement, mais, une fois
rentrés chez nous, nous nous empressions de rire de lui. Peut-être arrivait-il
aux frères ou aux prêtres d’être ainsi surpris par une éjaculation inopinée et
de ressentir, de ce fait, une gêne ou une culpabilité à la seule évocation de
ce sujet. Mais ce n’était le cas d’aucun garçon sain de mon âge, et nous
préférions de loin à la douche froide la chaude caresse de notre main, qui
procurait à notre candelòto le plaisir ressenti tout bébé de la main
maternelle. Quoi qu’il en soit, Ubaldo se gaussa ouvertement de moi lorsqu’il
apprit que mon expérience sexuelle se cantonnait à la seule pratique de ces
jeux nocturnes.
    — Quoi ? Tu en es encore à te rebeller
contre la mise en garde des prêtres ? railla-t-il. Ne me dis pas que tu ne
t’es jamais fait une fille, quand même ?
    Toujours aussi décontenancé, je répétai,
interrogatif :
    — La mise en garde des prêtres ?
    — Cinq contre un qu’il n’a jamais essayé, lança
Doris, sans l’ombre d’une gêne. Elle ajouta à mon intention : Il faudrait
que tu te trouves une initiatrice, tu vois ? Je veux dire, une copine
complaisante.
    Je réfléchis un instant à cette suggestion et
répondis :
    — Je ne connais aucune fille à qui demander cela.
A part toi, et tu es trop

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