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Victoria

Victoria

Titel: Victoria Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Joanny Moulin
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chapelle St James. Sous le haut plafond orné de caissons en trompe-l’œil entourant l’emblème central de l’ordre de la Jarretière, la monumentale horloge musicale se dresse sur son piédestal. Les fonts baptismaux qui, depuis la restauration de 1660, servent aux baptêmes de la famille royale, ont été amenés de la tour de Londres où sont gardés les joyaux de la Couronne.
    Les marraines de l’enfant sont sa tante Charlotte, la princesse royale, veuve du roi de Wurtemberg, et sa grand-mère Augusta, duchesse douairière de Saxe-Cobourg-Saalfeld. Ses parrains sont le régent George et le tsar Alexandre I er , qui en a exprimé lui-même le vœu. Il est représenté par le duc Frederick d’York, deuxième fils de George III, et deuxième dans l’ordre de succession.
    La cérémonie se déroule dans une stricte intimité, en tenue de ville. Aucun membre du corps diplomatique n’a été convié. Le régent, qui a attendu jusqu’au dernier moment pour annoncer l’événement, a tenu à exercer son veto sur le choix des noms. Léopold a suggéré celui de Charlotte : il n’en est pas question. Augusta ne convient pas mieux. Ce ne peut pas être non plus Georgiana, car le régent « ne veut pas que son nom précède celui de l’empereur de Russie, mais ne peut pas permettre qu’il le suive ». Presque tous les noms traditionnels des princesses de la maison d’Angleterre sont ainsi exclus.
    L’archevêque de Cantorbéry et l’évêque de Londres officient ensemble, jusqu’au moment de prononcer le nom de baptême. L’archevêque s’interrompt et, tenant l’enfant dans ses bras sur les fonts baptismaux, adresse un regard interrogateur alternativement au père et au régent, dans un silence pesant.
    « Alexandrina », lâche finalement le régent.
    Nouveau silence patient de l’archevêque qui attend, à tout le moins, un deuxième prénom.
    « Elizabeth ? » suggère le duc de Kent.
    Le régent secoue lentement sa tête grasse au visage fermé.
    « Donnez-lui le nom de la mère aussi, lance-t-il enfin, mais il ne peut pas précéder celui de l’empereur. »
    Alexandrina Victoria, dans son enfance, sera parfois surnommée Drina. La duchesse, qui pendant ses premières années est encore bien en peine de ne pas lui parler allemand, l’appelle Vickelchen.
     
    Mme de Kent écrit à sa mère qu’elle est attachée à sa « petite souris » et s’inquiète pour elle comme si c’était son premier enfant. Ce n’est pas tant par mesure d’économie, mais par attachement personnel, qu’elle a refusé de louer les services d’une nourrice et donne elle-même le sein à sa fille. Cela provoque un étonnement général. Le Times en fait mention à deux reprises. Le duc observe régulièrement la scène et la décrit dans ses lettres à la duchesse mère, parmi les minutieux détails de leur vie domestique.
    Dans sa dixième semaine, Victoria est vaccinée avec succès contre la variole. On lui inocule, par des scarifications sur chaque bras, un peu de pus provenant de la plaie d’un enfant, lui-même en cours de vaccination. La princesse, dès ses premiers jours, est l’objet de l’attention constante et des soins méticuleux de ses parents. Ni l’un ni l’autre ne semble douter un instant qu’il leur incombe d’élever la future reine d’Angleterre. Le duc se félicite de constater que sa fille a manifestement hérité de sa robuste constitution.
    « La petite, écrit-il à son ami le duc d’Orléans, est davantage un Hercule de poche qu’une Vénus de poche. »
    Malgré cette félicité conjugale et le bonheur de sa vie de famille, peut-être même à cause de cela, Edward a des soucis qui ne se laissent pas aisément oublier. Le subside que ses amis lui ont remis pour lui permettre de revenir s’installer dans le royaume s’amenuise. Ses banquiers l’exhortent à réduire tant qu’il le peut son train de vie. Il lui reste encore à solder des dettes considérables. Il voudrait pour cela vendre son dernier bien, sa maison de campagne de Castle Hill, à Ealing.
    Malheureusement, la propriété s’avère invendable. Sans doute, les aménagements quelque peu excentriques qu’il y a faits au temps de sa gloire découragent-ils les acquéreurs. En homme du XVIII e  siècle (il est né en 1767), passionné de machines, il y a autrefois fait installer des fontaines automatiques jusque dans les placards, des cages d’oiseaux chanteurs mécaniques, des horloges

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