Vie et Paroles du Maître Philippe
nous sera donnée que lorsque nous saurons nous en servir
pour le bien.
L’homme avec le temps arrivera à connaître la pensée de ses
semblables et pourra même correspondre avec des esprits plus élevés que lui, ce
qui est assez difficile. (10-5-1896)
Les paroles
Rien n’est de création humaine ; le langage comme le reste
était en principe et a été créé en même temps que le reste. Le verbe humain est
du même ordre que la musique ; il y a des êtres qui ne parlent qu’en
chantant.
Puisque les paroles qui sortent de notre bouche ont la vie, nous
ne devons pas dire de paroles inutiles parce qu’elles sont comptées.
(13-2-1897)
L’homme est responsable de ses paroles, même s’il ne sait pas ce
qu’il dit, et plus tard ces paroles inutiles seront pour lui des entraves.
(11-2-1902)
Les paroles inutiles engendrent des distractions quand, ensuite,
on veut être attentif.
On ne peut enseigner que ce qu’on sait. On a la responsabilité
même du temps que l’on fait perdre à ceux qui nous écoutent.
Autrefois les hommes étaient plus fermes dans leurs paroles. Ils
tenaient leurs promesses, et un mot d’eux, c’était chose faite. C’était mieux,
mais aussi ils étaient plus égoïstes. Aujourd’hui les hommes ont plus le
sentiment de la fraternité ; ils diffèrent dans la lumière qu’ils
reçoivent, mais en revanche ils sont moins de parole.
Les écrits
Nos idées ont quelque chose de vivant, et toutes les idées
inutiles seront plus tard des entraves. (29-1-1902)
La responsabilité de nos écrits reste tant qu’ils durent.
Ceux qui, en écrivant des livres, ont fait le mal, ont péché
contre l’Esprit, seront très punis. Mais l’imprimeur, même le marchand de
papier, les caractères qui ont servi à imprimer ces écrits seront punis, parce
qu’au Tribunal suprême l’ignorance n’est pas une excuse. Si ces êtres avaient
prié pour que nul mal inconscient ne sorte d’eux, ils n’auraient pas été
employés à cette besogne et auraient ainsi évité la faute et sa punition.
Quand on lit des livres, si savants soient-ils, on puise à la
fois le vrai et le faux et l’on progresse simultanément dans l’un et dans
l’autre ; tout se développe ; mais, comme le bien l’emporte toujours,
à la fin il demeure seul.
Les bons écrits sont ceux qui apprennent la patience.
Les secrets
Les sociétés secrètes ne valent rien. Elles n’ont jamais fait de
bien qu’aux leurs. Elles vont toutes au despotisme, il ne doit pas en être
ainsi. Nous sommes tous frères, nous devons nous aider et n’avoir point de
secret, tout doit être en lumière. On ne doit pas faire de préférence.
(23-4-1902)
Le secret des découvertes utiles.
Si le Ciel vous met en possession d’un secret, vous avez le
droit d’en user pour le bien d’autrui, même si le possesseur, vivant, aurait
voulu vous le vendre très cher.
Il ne doit pas y avoir de secret. Un homme qui trouve quelque
chose et qui le garde est fautif, la nature le punit.
Le seul secret doit être les fautes du prochain, pour lesquelles
notre cœur doit être un tombeau.
Les tièdes.
Il ne faut pas vivre à l’écart, se retirer du monde pour ne pas
pécher. Si tu avais un champ, est-ce que tu le recouvrirais de sable et de
cendre afin que rien n’y pousse et que tu n’aies pas la peine d’arracher les
mauvaises herbes ?
Non ; le Ciel le défend ; ce qu’il veut au contraire,
c’est qu’on mette des sandales à ses pieds, qu’on prenne un bâton en main si
l’on est faible ou une épée si l’on est fort, et qu’on marche de l’avant. Mais
qu’on prenne plutôt une épée ! Ah ! Voyez-vous, en disant cela, je me
sens vibrer tout entier.
Il faut aborder la tentation et ne pas être tiède. (11-2-1902)
Un tiède est un être qui ne fait ni mal ni bien. (2-11-1902)
Imaginez deux hommes dont l’un se retire presque complètement du
monde et dit : « Ah ! je suis seul ; je n’ai qu’à vivre
tranquille sans faire de mal à personne, sans m’inquiéter de rien ».
L’autre est dans la lutte de la vie où il faut choisir entre le mal et le bien
à faire. Il pense faire le bien et il fait le mal quelquefois. Lequel des deux
est dans le vrai ? Le dernier ; car l’autre reste stationnaire.
Aussi, tiède, il est répudié par le Ciel et par l’Enfer. (10-4-1895)
L’homme vient au monde avec le bien et le mal ; c’est à lui
de voir de quel côté il
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