Vie et Paroles du Maître Philippe
veut aller. Mais, en tout cas, il vaut mieux qu’il
aille au mal que de rester ce que l’Écriture appelle tiède, parce qu’en ce cas
il sera vomi par le Ciel comme inutile. Par contre, s’il va vers le mal, il en
fera beaucoup, deviendra fort, ce qui sera pour lui d’un grand secours
lorsqu’il reviendra au bien. Car il faudra qu’il y revienne, Dieu n’ayant pas
marchandé le temps nécessaire, il aura alors plus d’énergie pour accomplir sa
tâche. (20-3-1895)
Le Ciel aime le méchant parce qu’il travaille ; il paiera
aussi. Il vaut mieux être bon certes, mais il vaut mieux être méchant que
d’être tiède.
Il faut d’abord combattre Dieu, puis être vaincu.
On devient alors soldat et on combat pour lui, puis chef et
libre de ses actes ; alors on a le droit de se reposer, mais on revient en
général combattre.
Une personne demi-matérialiste et demi-idéaliste est comme une
plante vivant en serre ; mise en plein champ, elle périra, c’est-à-dire
que la chair aura toujours le dessus ; la moralisation n’y a rien à faire.
(23-3-1895)
Les philosophes au sens habituel du mot sont des hommes qui se
renferment chez eux, qui vivent loin du monde et qui bâtissent pour eux et chez
eux des châteaux et des systèmes. Ils ne font de mal aux autres, pour le moment
du moins ; ils ne font pas de bien, ils ignorent la charité et ils
jugent ; ils laissent parfois des livres qui sont mauvais pour ceux qui
les lisent. Ce sont ceux dont parle l’Écriture et qui traversent la vie sans
agir.
Celui qui n’a pas d’ennemis n’est qu’un tiède en ce qu’il n’a
jamais fait de bien, parce qu’en faisant le bien on n’en récolte ordinairement
qu’ingratitude, ce dont on ne doit pas s’inquiéter. (25-3-l895)
Si les bonnes actions ne nous attiraient pas des ennuis, elles
seraient inutiles.
Être heureux ; Oui je sais bien, tout le monde veut être
heureux. Mais, pour l’être, il faut demander les adversités et ne jamais s’en
plaindre. Ainsi, quand vous priez et dites : « Que votre volonté soit
faite », vous dites ce que vous ne pensez pas, car la volonté de Dieu est
que nous soyons éprouvés. (8-1-1894)
Il est écrit bien avant la création : « Cherche l’adversité
si tu veux le bonheur, la lutte si tu veux la tranquillité. » (29-11-1894)
L’enfer
On peut progresser dans le mal comme dans le bien, c’est-à-dire
redescendre au lieu de lutter pour monter, mais aucun être ne reste
éternellement dans les ténèbres, dans ce que vous appelez l’enfer.
L’enfer est ici-bas sur cette terre ; par conséquent on
devrait souffrir continuellement. Si nous avons quelques bons moments, nous
devons remercier Dieu et, pendant ce temps nous sommes dans le paradis
terrestre. (18-11-1896)
Le Livre de Vie
Chaque acte méritoire est, comme le reste, marqué sur notre
front, et personne n’a le droit de nous juger, puisque Dieu même ne juge pas.
Ne croyez-vous pas que nous sommes venus pour vivre et non pour mourir ?
Je ne veux pas dire que nous vivrons toujours sur cette terre, mais ceux qui
croient en Dieu sont marqués sur le Livre de Vie. (26-2-1894)
Quand on croit que son nom est inscrit dans le Ciel, il y a des
chances pour qu’il n’y soit pas. Et cependant on peut sentir cela en soi, quand
on est très humble. (10-5-1904)
Les personnes qui, se trouvant dans un endroit, croient déjà y
avoir passé, sont des êtres marqués dans le Livre de Vie. Ils ne doivent plus perdre
leur lumière. C’est leur esprit qui a vu d’avance la route qu’il devait suivre
et en a gardé le souvenir.
Le Livre de Vie est fermé, mais si quelqu’un fait le bien, je
l’ouvrirai pour mettre son nom. (7-8-1900)
L’homme n’est rien par lui-même jusqu’à ce qu’il ait acquis sa
liberté. (13-1-1897)
Il peut alors commander à son corps et ordonner à tout
l’univers. Il est placé à la droite du Christ, à la tête d’un appartement, et
il peut faire ce qu’il veut ; mais il ne fait que la volonté du Père.
Ce que fait l’homme libre n’est pas écrit, c’est pourquoi il
peut écrire sur le Livre de Vie.
LE MOI
L’amour-propre
Tant que vous direz : Toi, c’est toi, mais moi, c’est moi, vous
aurez du chemin à faire. (27-11-1900)
Il faut mettre l’amour-propre sous ses pieds ; ceux dont on
n’a pas ri ne peuvent aller au Ciel. (1901)
Plus nous avons de l’amour-propre, plus nous souffrons,
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