Vie et Paroles du Maître Philippe
n’ira dans le Ciel que quand il aura passé par là.
(5-12-1894)
Si quelqu’un vous dérobe quelque chose, donnez-lui beaucoup plus
qu’il ne vous a pris. Si quelqu’un vous fait du tort, pardonnez-lui et je vous
proteste que Dieu vous rendra par la porte ce qui sera sorti par la fenêtre.
(8-11-1894)
Un voleur s’introduit chez vous et vous le surprenez en train de
vous enlever quelque objet. Au lieu de le dénoncer à la police, vous lui dites
: « Mon ami, cet objet est à vous, emportez-le donc », cet homme sera
frappé par votre attitude et il se convertira peut-être. N’y aurait-il qu’une
chance sur cent qu’il se convertisse ou qu’un voleur sur cent soit amélioré que
cela justifierait une telle attitude.
Il ne faut pas tuer ni punir les maraudeurs. On n’a pas le droit
de tuer un lièvre qui mange nos choux, un oiseau qui mange notre blé, un voleur
qui prend nos raisins. Dieu a peut-être voulu que ces raisins servent à cet
homme et que ce blé soit pour ces oiseaux. On peut les tuer, mais un jour
viendra où l’on n’aura plus de choux, plus de blé.
Si un employé vole et que son contremaître ou son gérant
s’aperçoive du vol commis au préjudice de la maison, il doit faire appeler son
employé et, lorsqu’il est seul avec lui, il lui fait remarquer qu’il a pris
quelque chose, puis il met dans la caisse la valeur représentant le vol. Si
l’employé continu, il le fait appeler chaque fois et il met la somme jusqu’à ce
que l’employé soit corrigé. (14-11-1900)
Le pardon des offenses
Aucun ne pourra entrer dans le Ciel qu’il n’ait reçu le pardon
de celui qu’il aura offensé et, je l’atteste devant Dieu, nul ne pourra
rencontrer sur sa route un de ceux qui ont le pouvoir de délier ce qui a été
lié s’il n’a répandu beaucoup de larmes, s’il n’a eu le repentir. Pour arriver
de l’autre côté il faut, si je puis me servir de cette expression, un tamis. De
même pour venir de ce côté. Mais, en quittant l’autre côté, on ne peut pas
toujours apporter dans celui-ci tout ce qu’on voudrait. Mais je vous jure que,
pour aller de ce monde dans l’autre, il faut laisser toutes choses et le bien
seul qu’on aura fait sera emporté. (30-11-1893)
Je vous affirme que l’absolution n’est valable que si celui que
vous avez offensé a pardonné ; si un homme, seul avec un enfant, disait à
cet enfant :
« Tu es un menteur », ce serait une insulte si c’était
vrai ; mais, si ce n’était pas vrai, il faudrait qu’il reçoive le pardon
de cet enfant pour entrer dans le Ciel, ainsi que le pardon des témoins. Mais
il n’y en avait pas, direz-vous. Détrompez-vous ; il y avait là, présents,
peut-être plus de deux cents personnes invisibles devant lesquelles le pardon
doit être prononcé. Nous ne sommes jamais seuls. (12-9-1893)
Vous avez deux personnes bien unies par l’amitié, une troisième
vient les désunir brusquement. C’est ainsi qu’agit un couteau, une faux, sur la
chair.
Pourquoi la plaie ne se réunit-elle pas sur-le-champ ?
C’est que les molécules ont encore devant les yeux cet être
hideux, cet individu qui est venu les arracher l’une à l’autre. Repassez le
couteau dans la plaie, les molécules verront en lui cette fois un combattant,
un aide qui vient chasser ce qui les faisait souffrir ; l’image première
qui, sans cela, aurait duré jusqu’à la mort des cellules, s’efface, les chairs
reprennent, la plaie guérit. Il en est de même dans la vie.
Il n’est de meilleur exemple que celui que Notre Seigneur
Jésus-Christ nous a donné en pardonnant à ses bourreaux, Lui qui ne faisait que
le bien et à qui on a fait subir toutes les ignominies possibles.
Dieu ne nous demande qu’une chose : aimer notre prochain,
n’avoir aucune idée de rancune ou de vengeance. Pourquoi déterrer les morts et
revenir sur les peines passées ? Il faut aller de l’avant, sans regarder
en arrière. (12-9-1893)
Pour aimer son prochain comme soi-même il faut d’abord ne pas
médire, quel que soit le tort ou le mal qu’on ait pu nous faire, ensuite il
faut oublier l’offense, c’est-à-dire jeter un voile sur le passé.
Supposons que le mal soit une blessure qui vous ait été
faite ; si nous voulons qu’elle guérisse vite il faut la soigner ; or
le traitement consiste à ne pas y penser et l’oubli fait que la blessure guérit
seule. (12-9-1894)
L’oubli est une
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