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Vikings

Vikings

Titel: Vikings Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Weber
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en avant et apparut dans la lumière. Il désigna le serpent de pierre avant de lever les bras vers le ciel en signe d’invocation.
    — Hròlfr le Marcheur, dit-il avec solennité. Le conseil des sages du peuple du Nord s’est réuni pour te signifier la loi de Thor. Jadis, tu as refusé d’user de l’Arme de Dieu pour emporter la victoire. Depuis lors, tu as bafoué nos dieux, piétiné nos croyances, affaibli nos coeurs et corrompu notre courage. Nous sommes tous des fils d’Odin, de Freya et de Thor et nous leur resterons fidèles. Nous sommes résolus à retrouver l’ordre ancien et nous nous fions à la loi du serpent.
    — Vous n’avez point le droit de me juger, tonna Hròlfr avec rage. Si tu es légiste Sverre, tu le sais mieux que quiconque.
    — Tu connais aussi bien que nous la loi du serpent, poursuivit, impassible, le vieil homme. Lorsque les hommes veulent restaurer l’ordre des dieux, il leur faut accomplir le sacrifice suprême. Nous devons te tuer et répandre le sang de notre chef félon sur l’autel du serpent. De cette manière, nous apaiserons le courroux des dieux et nous restaurerons l’ordre naturel.
    Le duc se précipita sur Sverre avec son épée et lui trancha la gorge d’un coup puissant.
    — Crève ! hurla Hròlfr.
    Les autres membres du conseil se jetèrent alors sur lui. L’homme se débattait comme un beau diable, mais il avait le nombre contre lui. Il ne réussit qu’à blesser Olav avant d’être capturé comme un animal sauvage et ceinturé jusqu’à ne plus pouvoir bouger. Skirnir s’avança devant lui. Il portait un poignard au manche d’os. L’arme rituelle était ornée de runes qui couraient jusque sur la lame.
    — Tu connais la loi de notre peuple, dit le géant roux en levant le poignard, tu en as longtemps été le maître. À présent, tu vas payer le prix de tes trahisons pour sauver ton peuple. L’acte que nous devons accomplir nous remplit de chagrin, mais il ne s’agit pas seulement d’un sacrifice pour aujourd’hui, il s’inscrira dans la nuit des siècles et des siècles.
    — Tu te trompes, Skirnir ! cria Hròlfr sans chercher à implorer sa pitié. Nous avons réussi à faire vivre nos dieux en bonne intelligence avec leur Christ sur cette terre. En répandant à nouveau le sang, tu ouvriras une nouvelle ère d’errance et de violence pour notre peuple qui se poursuivra à travers les siècles.
    Déjà, Skirnir n’écoutait plus les paroles de son cousin. Pendant que ses compères tenaient fermement Hròlfr le Marcheur, il plongea le couteau dans le coeur de son cousin en poussant un grand cri de victoire.
    — Thor ! Odin ! Acceptez ce sacrifice et rendez à notre peuple la foi en son destin, en sa force et en sa supériorité. Et surtout, offrez-nous la victoire sur le petit dieu des couards.
    Le corps inanimé du duc de Normandie tomba à terre pendant qu’Olav recueillait le sang qui coulait dans un calice. Alors qu’il était encore chaud, il le versa ensuite sur la stèle au serpent et tous reprirent le cri de victoire de Skirnir.
    — Hurrah ! Hurrah ! Hurrah !
    Puis, ils reprirent en brandissant leurs épées •
    — Thor ! Odin ! Thor ! Odin !
    À l’extérieur de la petite église Saint-Jacques, le soleil brillait. Une belle journée de printemps commençait sur la riche terre normande qui venait de perdre son premier duc.

Livre Vingt-Troisième
    L A NOUVELLE S ’ ÉTAIT RÉPANDUE à la vitesse du feu qui ravage une forêt de pins. La mort accidentelle du duc de Normandie avait plongé non seulement l’entourage de Hròlfr le Marcheur, mais aussi le peuple tout entier dans la plus grande affliction. Ceux qui étaient informés de la conjuration n’osaient pas en parler, de peur d’être démasqués alors que les autres se reprochaient de ne pas avoir pu empêcher le drame. Il fallait reconnaître que la mort du seigneur se révélait particulièrement horrible. À la fin du jour, on avait retrouvé le corps du duc embroché dans un piège à sangliers. Le fier Norrois, tué comme un vulgaire animal sauvage entièrement vidé de son sang, il y avait de quoi se lamenter.
    Skirnir avait été le premier à s’étonner de l’émotion causée par la mort de son cousin. Le plan qu’il avait si patiemment composé paraissait s’évanouir comme un fétu de paille emporté par le grand vent du nord. Le géant roux comptait sur la fidélité de ses hommes pour l’élire duc à la place du fils du défunt,

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