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À l'ombre des conspirateurs

À l'ombre des conspirateurs

Titel: À l'ombre des conspirateurs Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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Helena.
    — Ça explique bien des choses, en tout cas.
    — Ces deux-là ne se sont jamais quittés. La mère de mon mari est morte quand il avait 5 ans, et personne ne s’est beaucoup occupé de lui ensuite.
    — Il y avait une rivalité entre eux ?
    — Je ne crois pas. Barnabas a toujours cherché à protéger Gnæus, et mon mari lui était férocement attaché… (Elle était visiblement heureuse de partager son histoire avec moi.) Ils étaient aussi proches que des jumeaux. Castor et Pollux. Peu de place pour quelqu’un d’autre.
    Son humeur s’assombrit. Un chagrin ancien refaisait surface. Elle regrettait ses quatre années perdues. Pas énorme, comparé à toute une vie. Helena Justina s’était mariée par devoir, mais elle avait souhaité de toutes ses forces que son mariage soit une réussite. Avant de se résoudre au divorce. Cet échec avait laissé des cicatrices indélébiles.
    — Pertinax était capable d’affection, Falco, mais il n’a aimé que deux personnes : Barnabas et le consul.
    — Quel idiot, grondai-je. Il aurait dû en aimer trois !

34
    Une coccinelle vint se poser sur la robe d’Helena, ce qui lui donna l’occasion de l’attraper sur son doigt et de la fixer au lieu de me regarder. L’insecte était bien plus joli que moi.
    — Je te demande pardon.
    — Inutile, c’est bien mon avis aussi.
    Après un court silence, elle me demanda quoi faire si jamais elle trouvait la trace de Barnabas. Je lui expliquai que le repas du soir me semblait le meilleur moment pour me contacter à Oplontis.
    — Ce n’est pas loin. Tu pourrais envoyer un esclave avec un message…
    — Tu habites seul à Oplontis ?
    — Oh, non ! Tout un entourage féminin… (Elle ramena son regard sur moi.) Petronius Longus s’y trouve aussi, et il a fabriqué une armée de petites filles.
    Elle avait déjà rencontré Petro et le jugeait respectable. Il l’était… en présence de sa femme et de ses filles.
    — Ah ! tu es donc en famille ! Tu ne te sens pas seul.
    — Ce n’est pas ma famille, déclarai-je sèchement.
    — Tu profites de la plage, quand même ?
    — Tu connais mes relations avec la mer. Naviguer dessus me rend malade, et rester à côté nerveux, de peur que mes joyeux compagnons ne songent à me jeter dedans… De toute façon, je suis ici pour travailler.
    — Et pour Aufidius Crispus ? Tu en es où ?
    — J’ai vendu des tuyaux de plomb à des tas de braves gens, d’où ma tenue. (Elle ne fit aucun commentaire.) Dis-moi, quand penses-tu m’apprendre quelque chose sur Barnabas ?
    — Il faut laisser le désordre que tu as causé se calmer. Demain, j’ai promis à mon beau-père de l’accompagner à Nola. (Helena parut hésiter un instant.) Peut-être serai-je en mesure de t’aider aussi pour Crispus. Je connais des gens auxquels il rend visite quand il quitte son bateau.
    — Ton beau-père, par exemple ?
    — Non, Falco ! rétorqua-t-elle d’un ton glacial.
    — Excuse-moi. (Je me tortillai contre le tronc de l’olivier et lui adressai un sourire penaud.) Je finirai bien par lui mettre la main dessus, affirmai-je.
    — Essaie de contacter le magistrat d’Herculanum, Æmilius Rufus. Je le connais depuis des années. À une époque, sa sœur devait se marier avec Crispus. Il lui plaisait beaucoup, c’est lui qui a cessé de s’intéresser à elle.
    — Il ne faut jamais faire confiance aux hommes, intervins-je pour apporter de l’eau à son moulin.
    — Je ne te le fais pas dire, s’empressa-t-elle d’ajouter.
    Je sentais une profonde mélancolie m’envahir.
    — Tout ça me paraît déjà si loin…
    — C’est loin ! répliqua-t-elle méchamment. Qu’est-ce qui t’arrive ?
    — Je pense à toi… que je croyais connaître si bien. Je me rends compte que non.
    Le silence m’indiqua clairement que si je m’aventurais sur ce terrain, notre conversation s’arrêterait là.
    — Tu devais venir me voir, Falco.
    — Je devine quand ma présence n’est pas souhaitée.
    Une expression de fatigue balaya son visage.
    — Tu as été surpris de me trouver là ?
    — Rien de ce que font les femmes ne me surprend.
    — Oh ! ne sois pas si conformiste !
    — Excuse-moi ! Princesse, si j’avais eu la moindre idée que tu te trouvais dans les parages, tu ne m’aurais pas vu apparaître dans ce genre de fringues. Je me serais arrangé pour ressembler à un homme dont les femmes regrettent le départ !
    — Oui, j’ai bien

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