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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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grand-peine quelques villages aux masures en briques crues, couvertes d'excréments de chameaux et de moutons. Puis, le paysage changea progressivement, l'air se rafraîchit et l'on vit appa raître des hauteurs que la pluie arrosait parfois, les nappant d'un voile verdoyant, alimentant ici et là un arbre solitaire, des troupeaux de petits chevaux ou de dromadaires poilus. On s'approchait d'une vallée traversée par un fleuve, puis des rives
    d'un vaste lac, dans les eaux duquel on vit enfin se refléter les murs et les tours d'Artacoana, la capitale des Aryens, la forte resse de Satibarzanès.
    L'armée n'avait pas encore eu le temps de se déployer quand les portes de la forteresse s'ouvrirent. Un escadron de cava liers s'élança vers elle en poussant de grands cris et en soule vant un nuage de poussière rouge, qui s'étendit bientôt sur la plaine. Philotas et Cratère ordonnèrent aux trompettes d'em i boucher leurs instruments, les hétairoÔ éperonnèrent leurs chevaux fatigués, et la bataille commença. Assaillis par des troupes fraîches et reposées, les Macédoniens furent obligés de reculer, mais ils luttèrent valeureusement dans l'attente des renforts que les trompettes ne cessaient d'appeler.
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    838 ALEXANDRE LE GRAND LES CONFINS DU MONDE 839
    Alexandre leur envoya les soldats perses qui se trouvaient à l'arrière-gardej auprès des chars et du cortège de femmes et de courtisans. Ils disposaient de chevaux parthes, plus résistants à la chaleur et aux efforts que ceux des Macédoniens. Désireux de se distinguer devant leur roi, les guerriers mèdes et hyrca niens, ainsi que les survivants de la garde des Immortels, per cèrent les lignes ennemis, ouvrant des brèches et semant le désordre. Leurs vêtements se confondant avec ceux de leurs adversaires, ils purent les frapper avec une efficacité dévasta trice au cours du premier assaut. Bientôt, la pression de l'af frontement s'atténua et la charge se brisa en de nombreux combats isolés. Alors, les cavaliers de la Pointe, qui étaient jusqu'alors restés à l'écart, sautèrent sur des chevaux frais et fondirent sur le flanc ennemi, guidés par le roi. Les hommes de Satibarzanès subirent une poussée violente et durent reculer. Ce fut le moment que choisit Perdiccas pour lancer les Agrianes à pied, armés de leurs couteaux et de longues serpes affilées. Protégés par le nuage de poussière, ils se dépla çaient comme des spectres et frappaient leurs victimes avec une précision effroyable.
    Satibarzanès fit alors sonner la retraite et ses troupes se replièrent, regagnant la ville à grand-peine. quand le vent se leva un peu plus tard, balayant la poussière, le sol était jonché de centaines de cadavres et de blessés, qui gémissaient et invo quaient de l'aide.
    Les Agrianes allaient de l'un à l'autre en égorgeant les enne mis, en les dépouillant de leurs armes et de leurs ornements sous les yeux des femmes, quij du haut des murs, s'arrachaient les cheveux et poussaient des cris stridents.
    Pendant ce temps, Eumène avait ordonné aux hommes de monter le camp, d'aménager un terre-plein et de creuser une tranchée le long de son périmètre. Les soldats s'exécutèrent en maugréant: ils supportaient mal la décision du roi d'aligner des Perses contre l'armée ennemie.
    " quel besoin avait-il de faire intervenir ces barbares ? disaient certains. Nous nous en serions très bien tirés tous seuls ! L'infanterie n'est même pas descendue sur le champ de bataille.
    -- C'est vrai, répondaient d'autres. Le roi a voulu humilier par cette décision, et ce n'est pas juste, après tous les sacrifices que nous avons affrontés.
    --Il est devenu l'un des leurs. Il s'entoure de gardes perses, prend son bain avec ce ch‚tré, qui le masse et lui fait qui sait quoi, il traîne derrière lui toutes ces concubines, et nous n'avons plus qu'à monter la garde... "
    Le coeur serré, Eumène écoutait en silence. Ces mots n'échappaient pas non plus à Eumolpos de Soles, qui n'avait pas besoin de quitter sa tente pour les entendre: il disposait de nombreuses oreilles dans le campement.
    Mais il ne pouvait imaginer que les événements le surprendraient.
    Une fois le camp monté, les hommes s'apprêtèrent à dormir. Tandis que le soleil se couchait derrière les murs ocre d'Artacoana, on entendit s'élever la sonnerie plaintive d'un cor. Oxathrès, qui avait déjà guidé Alexandre sur la route d'Ectabane à Zadrakarta, s'approcha du roi. "

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