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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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C'est un héraut, dit-il dans un grec qui ne cessait de s'améliorer au fil des jours. Un héraut de Satibarzanès.
    --Vas-y, Oxathrès, ils veulent peut-être parlementer... se rendre. "
    Oxathrès monta sur son cheval et se dirigea vers la muraille tandis qu'un cavalier en sortait et allait à sa rencontre. Les deux hommes échangèrent quelques phrases, puis chacun retourna d'o˘ il était venu.
    Entre-temps, les compagnons du roi s'étaient rassemblés autour d'Alexandre pour l'informer des pertes que chaque détachement avait subies et recevoir ses ordres. C'est alors qu'Oxathrès réapparut. " Satibarzanès défie en duel le plus fort d'entre vous. S'il gagne, vous partez. S'il perd, vous prenez la ville. "
    A ces mots, Alexandre s'enflamma: les scènes de duel oppo sant les champions homériques qui avaient peuplé pendant tant d'années ses rêveries d'adolescent remontèrent à sa mémoire. " J'y vais, dit-il sans hésiter.
    --Non, rétorqua Ptolémée. Un roi de Macédoine ne peut se battre avec un satrape. Choisis un représentant. -
    -- Satibarzanès est grand et fort, intervint Oxathrès en levant les bras comme pour représenter une masse impo sante.
    --J'y vais, se proposa Léonnatos. Moi aussi, je suis grand et fort. "
    Alexandre l'examina de haut en bas en hochant la tête comme pour se rassurer, et rassurer par là même ses compa gnons. Puis il abattit la main sur son épaule. " Je suis d~accord. Fais-en de la bouillie, Léonnatos. "
    Les deux champions se rencontrèrent le lendemain à l'aube sur un espace libre et relativement plat. Les deux armées au complet, ou presque, se disposèrent en demi-cercle sur les côtés pour assister au duel. La nouvelle s'était répandue rapi dement parmi les soldats macédoniens, suscitant parmi eux une grande excitation. La puissance de Léonnatos et son for midable physique leur étaient bien connus: ils avaient pu les admirer au cours des batailles. Dès qu'ils le virent apparaître, armé de pied en cap, un grand bouclier frappé d'une étoile argéade au bras gauche, une épée d'acier à la main droite, coiffé d'un casque à cimier vermeil, ils poussèrent de grands cris d'encouragement.
    Mais ces cris moururent sur les lèvres de nombre d'entre eux quand la formation perse s'ouvrit devant l'adversaire: Satibarzanès avançait d'un pas lourd et lent, il était gigan tesque. Il brandissait un sabre courbe à
    la lame affilée, tenait un bouclier de bois recouvert d'éclats de fer étincelants; son casque, de forme conique à l'assyrienne, était pourvu d'un grand couvre-nuque de cuir clouté et d'une jugulaire en mailles de fer. Il avait une grosse moustache tombante et des sourcils épais qui se réunissaient au-dessus de son nez aquilin, lui donnant un aspect féroce.
    Les deux adversaires se firent face. Ils se regardèrent dans les yeux sans mot dire, attendant le signal des deux hérauts, macédonien et perse.
    L'interprète traduisit: " Le noble Satibarzanès propose une rencontre à
    mort sans aucune règle, afin que le courage et la force soient les seuls vainqueurs.
    --Dis-lui que ça me convient ", répliqua Léonnatos en ser rant son épée dans son poing et en se préparant au premier assaut.
    Au signal des hérauts, le combat commença. Il ne devait se conclure que par la mort d'un des guerriers.
    ~ Léonnatos s'approcha, cherchant une ouverture dans la garde de l'ennemi, qui se protégeait derrière son grand bou ~lier, le sabre bas, comme s'il ne craignait pas les coups. Mais quand il attaqua de la pointe de l'épée, Satibarzanès lui assena un coup foudroyant sur le casque, qui l'étourdit et le fit vaciller.
    " Recule ! s'écria Alexandre d'une voix inquiète. Léonnatos, |recule !
    Protège-toi, protège-toi ! " Il aurait aimé voler au I secours de son ami, mais il avait donné sa parole de roi que | personne n'interviendrait au cours de ce duel.
    Satibarzanès continuait de frapper, tandis que Léonnatos I brandissait son bouclier en reculant d'un pas hésitant. i L'armée était sans voix.
    Impuissante, elle assistait à ce déluge i de coups. De l'autre côté, les Perses encourageaient leur champion, qui avançait inexorablement, bien décidé à porter à Léonnatos un coup mortel. Incapable de réagir, celui-ci tomba à genoux. L'arme de son adversaire s'abattit sur son bouclier, qui dévia le coup, mais elle érafla l'étoile argéade, ce que les soldats macédoniens considérèrent comme un terrible présage. Le sabre retomba,

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