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Aux armes, citoyens !

Aux armes, citoyens !

Titel: Aux armes, citoyens ! Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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« aristocrates »,
en fait des hobereaux, comme Bonchamps, Lescure, d’Elbée, Charette, La Rochejaquelein.
    Les paroisses se rallient, les petites villes tombent – Châtillon,
Bressuire –, la Bretagne et la Normandie fermentent.
    D’Elbée et Sapinaud qui commandent la « grande armée
catholique et royale » en appellent à l’Angleterre et à l’Espagne, coalisées
contre la République.
    « Depuis un mois, écrivent-ils, nous sommes en état de
contre-révolution, nos armées conduites par la Divinité et soutenues par nos
valeureux habitants des campagnes ont déjà conquis le bas Anjou et le Poitou, où
régnerait la tranquillité si nos villes capitales ne tenaient à un maudit
esprit de révolution, que nous serions en état de réduire si nous avions de la
poudre promptement. »
     
    Cette situation lorsqu’elle est connue à Paris angoisse les
députés, les patriotes, qui ont le sentiment d’être acculés, pris à la gorge, trahis.
    Ils apprennent, avec retard, que le général Dumouriez en
passant à l’ennemi, et comme gage de sa trahison, a livré aux Autrichiens les
quatre commissaires de la Convention qui, accompagnés du général Beurnonville, qui
fut ministre de la Guerre et son ami, venaient pour lui transmettre la
convocation de la Convention à se présenter à la barre, devant elle. Dumouriez
sait qu’il sera mis hors la loi, c’est-à-dire passible d’être aussitôt condamné
à mort et exécuté.
    La Convention s’indigne de la rébellion de l’Ouest, de la
trahison de Dumouriez :
    « La contre-révolution marche, s’écrie Barère, et nous
ne marchons qu’après elle ; nous ne délibérons qu’après les événements. Il
nous appartient de les prévoir, et de les prévenir. Vous ne devez plus discuter,
vous devez agir… Laissez de côté les demi-mesures, déclarez-vous corps révolutionnaire. »
    Les députés l’écoutent, réagissent en prenant l’offensive.
    En quelques jours, à la fin mars, la Convention vote une
série de décrets de mort pour ceux qui proposeraient la « loi agraire »
– le partage des biens. Car il s’agit de rassurer les propriétaires menacés par
les Enragés.
    Mais morcellement et vente des biens d’émigrés.
    Mais mise hors la loi et peine de mort contre tous ceux qui
participeraient aux révoltes ou émeutes contre-révolutionnaires. Et création d’un Comité de salut public, surveillant les ministres, organe composé de
neuf membres siégeant pour un mois puis renouvelés.
    C’est le Comité de salut public qui dirigera en fait la
République.
    Et décision est même prise de lever l’immunité qui
protégeait les députés. Ils pourront donc désormais être poursuivis.
    Comité de salut public, Tribunal révolutionnaire, Comité
révolutionnaire de surveillance dans les sections et les départements, envoi de
« représentants en mission » : la République serre les poings.
    Son arme est la surveillance des citoyens, et sa force la
terreur.
     
    Mais sa faiblesse, ce sont les divisions qui déchirent les « patriotes » :
la haine est encore plus vive entre Montagnards et Girondins, ces derniers
accusés d’avoir eu partie liée avec le général Dumouriez, le traître.
    Et donc ils sont complices. Et Marat propose de nouveau qu’ils
soient mis en accusation.
    Danton, qui voudrait l’apaisement, est contraint de tenir le
même langage que les Montagnards. Lui aussi a été proche de Dumouriez et a sans
doute souhaité, comme le général, une monarchie constitutionnelle dont le
souverain eût été un Orléans. Mais Philippe Égalité, ci-devant duc d’Orléans, a
été arrêté à la suite de la défection de son fils Louis-Philippe, passé aux
Autrichiens en compagnie de Dumouriez.
     
    Alors Danton fait assaut d’éloquence pour détourner les
soupçons qui pèsent sur lui.
    « La guerre civile est allumée de toute part, dit-il. Et
des passions misérables agitent nos représentants et cependant les
contre-révolutionnaires tuent la liberté ! La statue de la liberté n’est
pas fondue. Ce métal bouillonne ; si vous n’en surveillez le fourneau, vous
serez tous brûlés ! Montrez-vous révolutionnaires ! Montrez-vous
peuple et alors la liberté n’est plus en péril. Les nations qui veulent être
grandes doivent, comme les héros, être élevées à l’école du malheur. »
    Dans Paris, c’est l’inquiétude, et la révolte des plus
pauvres qui couve.
    Ils se rassemblent au

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