Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Bastard battle

Bastard battle

Titel: Bastard battle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Céline Minard
Vom Netzwerk:
je le says. J’allais pour y voir quand un drille du bastard nommé Pochon Laumières sortit tout courbé de dedans l’église, la gorge dans les mains d’où coulait un sang abondant, gargouillant au lieu de crier, révulsé. Il arrosait les alentours en battant du pied, en fureur. Et voulant montrer derrière lui l’église noire qui l’avait rejeté comme un succube, il ôta une main de sa gorge. Le sang lui sortit du cou en un jet, il s’effondra à genoux puis tout du long. Et lors on vit que sa teste ne tenait à son reste que par un gros bout de peau. Dans la chambre sous la mienne, un huis claqua moins modestement qu’il aurait dû. Je mis mon baston sur l’escritoire.
    Par en bas, les compaignons s’estoient groupés autour de Laumières étalé, puis très vitement, dispersés en demi-cercle au pourtour du porche de l’église qui l’avait craché.
    Ils criaient de sortir. C’étaient cinq des plus braves en formation de combat qui insultaient Iesus dieu la trinité et lui ordonnait de sortir au jour les affronter. Avec force blasphèmes, et ils crachaient par terre. La brute du Hainaut, amy de Pochon Laumières, les heurta par derrière en les disant couards et gueux trouilleux de dieu, que lui ferait sortir ce vieillard et par la barbe, le trancherait à faux, lui mangerait le cüer. Il entra avec ses armes au clair, le pas si lourd que les dalles du seuil en crissèrent. Il n’avait pas à peine passé le porche Sainct Jehan qu’il ressortait en déboulant les marches, la panse marquée d’une profonde croix rouge de l’ombilic au menton et flanc à flanc.
    Sa roulade fit voir la taille nette sur les côtes découvertes puis il se recroquevilla en criant, tel un poussin dans son œuf sanglant. Il tressaillait du bide quand les cinq s’en approchèrent pour entendre ce qu’il hurla au sol gelé : bourdel de bran, une fu… une fumelle ! C’est une fumelle ! Ce qui, plus que tout apparemment, le fit trépasser dans l’instant.
    Le bastard accourt au cri et d’un geste ordonne ses hommes. Il se place au milieu, aile gauche couverte, aile droite couverte, main devant, main derrière, la dague au poing, la rondache au chef. Les aultres en demi-cercle plus larges, les archers puis les cavaliers. Certains bourgeois point tout à fait écharpés profitent de la diversion pour se carapater. Ainsi soit-il. Raus ! qu’il gueule si fort que les chevaux d’arrière en sautent sur leurs fers.
    Raus merdaille !
    Comme il ne se passe rien, il envoie dedans l’église une lance d’un empan qu’on entend planter dans l’autel. Elle vibre encor quand s’élève par dessous la troupe un rire très aigre, tremblant, un rire de vieillarde semblant sortir d’une caverne profonde. Et tous de se retourner sans voir. Le rire résonne sur la place, ricoche sur la face des rues, se meurt et reprend dans un silence de glace. Puis parle, puis crie – Bastard, tu finiras cousu dans un sac de merde avalé par une Aube écumante, maudit de tous, trahi du diable ! Bourbon ! par les ourses de ta mère la putain, cousu, tu finiras cousu ! et reprend, déchirant les oreilles. Jusqu’à ce que le Muet jette quelque chose de lourd dans le puits. Bouviers d’étrons, qu’avez-vous tous à trembler ainsi ? une vieille rate n’a qu’à ouvrir la gueule pour vous esboyer ? Le bastard furieux tourne sur lui-même en menaçant chascun de sa lame. Qui tremble pour un dit de sorcière escrabouillée ? Périgot ? Rudel ? Toi, Jolibois ? Personne. D’un geste il envoie six lieutenants dans l’église.
    On entend un brief garbouil, le bruict des bancs qui s’entrechoquent, des cris de mort le temps de vider un verre puis la paix retombe sur la terre. Avec elle la lance d’un empan qui vient ficher aux pieds de Bourbon, perçant trois toises de terre gelée. La troupe recule, nenni le bastard.
    Avant qu’aulcune volunté ne bouge, au seuil de St Jehan apparaist dans la lumière du jour un pied pris dans une chausse blanche et fourchue. Petit. Un aultre mêmement vestu. Puis le bas d’une tunique longue, puis à taille une courte ceinture d’or, puis sous la tunique une paire de tétins assez platz mais tétins fémenins sans conteste puis longs cheveux noirs puis le visaige lisse d’un démon jaune.
    En cet instant, moi, Denysot-le-clerc dit le Hachis, quasi moyne par destin, beau débrideur de boyte, bien à dextre, hardi et peu enclin aux crédances diaboliques ni bondieusetés, je me sens les

Weitere Kostenlose Bücher