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Belle Catherine

Belle Catherine

Titel: Belle Catherine Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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Cette fille t'a exaspéré avec ses calomnies et tu as voulu savoir...
    Mais, tu sais, n'est-ce pas, tu sais que je t'aime ? Alors... par pitié, cesse de me torturer, cesse de me faire du mal... Tu vois bien que j'en meurs. Sans toi ma vie n'a plus de sens, je suis plus perdue qu'un enfant au cœur de l'orage et de la nuit. Aie pitié de moi, reste avec moi !... nous nous sommes trop aimés pour qu'il n'en reste rien !...
    Sous sa tête, elle entendait battre le cœur, prisonnier de sa carapace d'acier. Il battait vite, à grands coups lourds et puissants, mais trop rapides sans doute. Se pouvait-il que ce cœur sur lequel, tant de fois, elle avait dormi, ne battît plus pour elle ?... La douleur déchirante de son cœur à elle lui fit peur. Catherine voulut resserrer son étreinte, mais Arnaud, doucement, détachait les bras noués autour de lui, s'éloignait de quelques pas.
    A quoi bon tenter de réveiller ce qui n'est plus, Catherine ? Je n'y peux rien, et toi non plus... Nous n'étions pas faits l'un pour l'autre. Maintenant, écoute mes paroles, ce sont les dernières. Je n'abandonne pas cette forteresse. J'ai fait prévenir Bernard en lui demandant de me faire relever de mon commandement, d'envoyer d'urgence un capitaine... Dès qu'il sera là... et il ne saurait tarder, je partirai. À toi, je laisse mon fils, mon nom, ma mère.

    — Tout ce qui te gêne ! cria Catherine en qui la colère revenue se mêlait à une atroce déception. Mais tu ne pourras rien pour me retenir, ni toi ni tes pareils. A peine auras-tu tourné les talons que je partirai... et le nom de Montsalvy brillera bientôt à l'armoriai de Bourgogne, tu m'entends, de Bourgogne ! J'apprendrai à Michel à haïr les Armagnacs, j'en ferai, plus tard, un page du duc Philippe, un soldat de Bourgogne qui ne connaîtra pas d'autre maître que le grand-duc d'Occident !
    — Je saurai bien t'en empêcher, même absent ! gronda Montsalvy.
    — Personne ne m'a jamais empêchée de faire ce que j'avais envie de faire, pas même Philippe de Bourgogne... et il était plus fort que toi !
    — Gardes !
    Le mot claqua et soudain les deux époux, dressés l'un en face de l'autre, ne furent plus que deux ennemis. Les sentinelles n'étaient pas loin. Deux d'entre elles accoururent. Arnaud leur désigna la jeune femme qui, blême et les dents serrées pour maîtriser sa douleur et sa rage, se tenait adossée au créneau.
    — Conduisez Mme de Montsalvy dans sa chambre. Elle ne devra en sortir sous aucun prétexte. Faites bonne garde, c'est un ordre et vous m'en répondrez sur votre tête. Mettez deux hommes à sa porte, un autre dans la chambre même. Si elle se rend chez ma mère, on devra la suivre, mais elle n'aura pas le droit d'aller ailleurs. Sa servante, Sara, aura libre accès auprès d'elle et aussi l'homme qui se nomme Gauthier. Allez maintenant ! Et priez messire de Cabanes de venir me parler. (Il se tourna vers Catherine.) Je suis navré, Madame, d'user ainsi de rigueur avec vous, mais vous m'y obligez... à moins que vous ne donniez votre parole de ne pas chercher à fuir !
    Cette parole, je ne la donnerai jamais. Enfermez-moi, Messire, ce sera le digne couronnement de vos bienfaits envers moi.
    Très droite, la tête haute, elle fit demi-tour et, sans ajouter un regard ou un mot, se dirigea vers l'escalier, ses gardes sur les talons. Tous ses mouvements étaient automatiques. Elle allait comme dans un songe, l'esprit enveloppé de brume, les yeux brûlants et la tête lourde. Elle avait la curieuse impression d'être un condamné à mort que l'on vient d'exécuter et qui, mort cependant, redescend les marches de son échafaud... L'immensité du désastre qui la frappait était telle qu'elle ne parvenait pas à le mesurer totalement. Elle était seulement accablée, hébétée... Plus tard quand ce bienheureux engourdissement prendrait fin, la souffrance, elle le savait, se réveillerait plus brûlante. Pour l'instant, la colère, l'indignation, un vague dégoût s'y mêlaient et, en quelque sorte, l'adoucissaient.
    En franchissant le seuil de sa chambre, elle s'arrêta. Sara, debout auprès du berceau de Michel, se retourna et, la voyant si pâle dans le cadre de la porte, entre ces hommes d'armes assez embarrassés de leur personnage d'ailleurs, poussa un cri, courut à elle.
    — Catherine ! Par le sang du Christ...
    La jeune femme ouvrit la bouche pour dire quelque chose, tendit les bras dans un geste d'appel pitoyable... Une vague de chaleur

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