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Borgia

Titel: Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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Spadacape. J’espère bien mourir en même temps que vous ! Mais attendons un instant… qui sait ?…
    – Soit, attendons encore un instant…
    À ce moment, un bruit mat retentit sourdement derrière eux, Spadacape se retourna…
    Il jeta une exclamation de joie ; saisissant le chevalier par le bras, il lui fit faire volte-face et lui montra quelque chose qui pendait du haut du mur…
    – Une corde ! rugit le chevalier…
    Déjà Spadacape avait bondi vers la corde dont l’extrémité attachée à une grosse pierre venait de heurter le roc. Ragastens s’approcha et, sans plus prononcer un mot, se mit à monter à la force des poignets… Deux minutes plus tard, il était sur le sommet de la muraille.
    Il vit que la muraille surplombait un massif d’arbustes : les jardins du château finissaient là… Au fond, se dressait la sombre masse du château lui-même, avec quelques fenêtres éclairées. À ses pieds, Ragastens entrevit une ombre…
    – Vite ! Hâtez-vous !
    Ces paroles montèrent jusqu’à Ragastens ; il reconnut la voix de Giacomo. Spadacape, à ce moment, apparaissait au haut du mur.
    – Descendez monsieur, pendant que je retiens la corde… Ragastens s’accrocha à la corde et descendit en quelques secondes en se laissant glisser, pendant que Spadacape, suspendu dans le vide, de l’autre côté du mur, faisait contrepoids !… Puis, Spadacape se mit debout sur le mur et sauta.
    – Vite ! répéta fébrilement Giacomo. Il est temps !…
    Il s’élança en courant, sans suivre les allées, coupant en ligne droite par les plates-bandes. La course dura cinq minutes : le jardin était vaste et profond. Tout à coup, Giacomo s’arrêta. Ils étaient au pied du château, contre le piédestal d’une statue de bronze. Giacomo leva les yeux… Une lumière brillait faiblement à une fenêtre. Le vieillard leva le bras vers cette lumière.
    – C’est là ! dit-il.
    – Comment y arriver ?
    – Écoutez bien ! César Borgia vient d’arriver. (Ragastens ne proféra pas un cri, n’esquissa pas un geste.) Il est avec sa sœur… Inutile d’essayer de monter là-haut par les escaliers du château… Impossible ! Voici la fenêtre… il faut entrer par là !… Quand vous sortirez de la chambre, là-haut… prenez le couloir à gauche… descendez le premier escalier rencontré… vous aboutirez à la cour d’honneur… Quant aux gardes de la porte… ils seront occupés… La grande porte sera libre… Allez… Adieu !… Hâtez-vous… Dans dix minutes, vous ne pourriez plus redescendre… Adieu !…
    Giacomo s’élança et disparut. Dans le couloir qu’il venait de signaler, il ouvrit une porte… elle donnait sur une vaste salle basse encombrée de fagots secs…
    Il alluma une torche…
    Dès que Giacomo eut cessé de parler, Ragastens, froidement, avait, d’un rapide regard, jugé de la situation.
    La fenêtre signalée était au premier étage. Mais ce premier étage avait une hauteur de près de vingt-cinq coudées. Ragastens avait jugé la situation d’un coup d’œil. Il saisit la main de Spadacape.
    – Quand je serai là-haut, dans la chambre, dit-il, cours te poster près de la grande porte… Dès que tu me verras apparaître, rue-toi sur la porte, tue, poignarde, assomme, mais il faut que la porte soit ouverte…
    – Elle le sera !…
    – Embrasse-moi !…
    Les deux hommes s’étreignirent… Alors Ragastens montra la statue de bronze à Spadacape.
    – Monte ! dit-il.
    Spadacape s’élança, sauta sur le piédestal et commença à escalader la statue. Ragastens le suivit de près…
    – Je suis aux bras ! dit Spadacape.
    – Plus haut ! répondit Ragastens.
    – Me voici sur l’épaule !…
    – Mets-toi debout sur la tête !…
    Spadacape obéit sans hésitation. Sur la tête de la statue géante, il se tenait debout, raide, les bras collés au corps… Tout à coup, Ragastens fut debout sur l’épaule de la statue…
    – Tiens-toi !
    – Je me tiens !…
    Alors commença une ascension fantastique… cela dura moins d’une demi-minute…
    – Ta main !
    Spadacape couda son poignet, tout en gardant le bras au corps, Ragastens mit le pied dans sa main… D’un effort lent, ininterrompu, sans secousse, il se hissa… L’instant d’après Ragastens avait les deux pieds sur les épaules de Spadacape… Il leva les deux bras… L’extrémité de ses doigts toucha le rebord de la fenêtre…
    Spadacape sentit sur sa tête

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