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Cathares

Cathares

Titel: Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Weber
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    Prologue
    Le Parfait rajusta les plis de son long mantel blanc. Il prit le temps d’observer son image dans le miroir puis, d’un revers rapide de la main, il fit apparaître le blason cousu à l’emplacement de son coeur. Il jeta un nouveau coup d’oeil à son reflet et constata avec satisfaction que l’écu orné de la double rune Sieg de la SS et de la croix cathare n’était plus caché par un morceau de tissu.
    C’était l’une de ces nuits sans nuages où l’éclat de la lune rivalise avec la lumière du jour. L’astre de l’ombre reflétait une blancheur pure et paraissait défier la terré sombre et noire, souillée par des millénaires de péchés des hommes. Inondée par cette claire lumière, la silhouette austère et sombre de la forteresse se découpait sur le fond du ciel. Les pierres portaient encore les plaies des épreuves du passé. Les murailles déchiquetées avaient-elles été entaillées par des coups d’épée vengeurs ? La rage des hommes avait-elle réussi à venir à bout d’une sentinelle juchée à mi-chemin entre la terre et le ciel ? Montségur appartenait-elle encore aux hommes ou était-elle confiée à la bienveillance d’une puissance supérieure que certains hommes, ici-bas, nomment Dieu ?
    Une longue silhouette blanche sortit du ventre de la forteresse. Le Parfait s’arrêta et leva les yeux vers la lune. Il contempla sa lumière bienveillante et soupira. Des images d’enfance lui revinrent à la mémoire. Il songea aux longues promenades avec ses compagnons à travers la campagne. Au même moment, les refrains des chansons qu’ils entonnaient autour du feu lui revinrent en mémoire. Il se souvint des belles histoires que leur racontaient les guides après le repas du soir. Au fil de ces récits prenait vie un monde de chevaliers intrépides, de titans invincibles, de guerriers fougueux et de troublantes créatures des forêts. Il savait que c’était souvent à l’occasion de pareilles nuits de pleine lune que la source des souvenirs recommençait à jaillir. Il fut rassuré par cette évidence, car il savait que, malgré les assauts des ennemis, seule la longue mémoire ne meurt jamais.
    S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront aussi {1} .
    En peu de temps, cinq, dix, quinze puis vingt flambeaux avaient été accrochés aux moellons de la muraille. La forteresse sortait de son trop long sommeil pour reprendre vie. La blancheur de la lune était éclipsée par l’arrogance de ces flammes dont aucun souffle de vent ne venait perturber la danse. Un long nuage, inattendu dans un ciel aussi serein, vint alors dissimuler la lune comme si l’astre de la nuit avait préféré se retirer, contrarié d’avoir été supplanté par les feux dérisoires allumés par les hommes.
    Dans la grande cour de la forteresse, trois tas de bois avaient été dressés en triangle autour d’un haut mât. Le Parfait se dirigea vers le centre du triangle et un Bon Homme vint lui apporter un drapeau. Le maître de l’Ordre s’en empara et hissa haut la bannière qui portait le blason associant la double rune Sieg de la victoire et la croix cathare. La douceur de la nuit empêchait le drapeau de battre au vent, mais la chaleur que dégageaient les flambeaux commençait à lui donner vie. Sortant de la porte nord-est, deux condamnés portant une robe de bure et une cagoule noire furent conduits vers les bûchers. Les Bons Hommes les firent monter sur les amas de bois et leur lièrent les mains derrière un poteau. Les condamnés paraissaient résignés et ne cherchaient pas à se dégager de leur entrave. Bientôt, un autre personnage en robe de bure et cagoule de drap noir fut mené au centre de la cour. Deux Bons Hommes le firent à son tour monter sur le bûcher, mais cette fois, il essaya de se dégager et réussit à faire trébucher un des Bons Hommes qui le retenaient. Un homme arriva à la rescousse de ses compagnons et le frappa à la tête. Un instant étourdi, le condamné sentit qu’on lui liait les mains derrière le poteau et il fut bientôt, lui aussi, solidement attaché.
    Alors que le long nuage découvrait peu à peu la lune, le Parfait placé au centre du triangle des bûchers leva les bras vers le drapeau. Deux Bons Hommes revêtus du même mantel blanc orné du blason de l’Ordre et portant leur écu armorié se placèrent devant deux bûchers. Tandis que le premier poursuivait son invocation étrange, les deux ombres blanches se firent porter

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