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Cathares

Cathares

Titel: Cathares Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Weber
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chambre de palace.
    Le Parfait ne releva pas le bon mot qui lui paraissait davantage relever de l’humour de corps de garde que de l’ironie, mais il ne bouda pas son plaisir pour autant. Tout autour de la grotte avaient été creusées quatre niches, à la manière de quatre alcôves articulées autour d’un axe central. Chacune d’entre elles était fermée par une grille de fer munie d’un imposant cadenas.
    — Dans les deux premières, expliqua le Bon Homme, il est parfaitement possible de se tenir debout. Les deux autres sont plus exiguës. Ils n’auront qu’à s’asseoir ou à se coucher comme des chiens dans leur cage.
    — Les frères ne se sont aperçus de rien ? s’enquit le Parfait.
    — D’absolument rien. Nous avons travaillé en leur absence et dissimulé l’accès au couloir secondaire lorsqu’ils étaient là.
    Le Parfait sourit. Il était très satisfait.
    — Tant mieux, l’effet de surprise n’en sera que plus total ! Je veux frapper leurs imaginations. Jusqu’ici, nous les tenons par la peur. Après la cérémonie, nous aurons gagné leur respect. Ils deviendront les nouveaux croisés de Montségur !

 
    70
    Le Bihan était encore sonné par sa découverte lorsqu’il poussa la porte de l’hôtel. Chenal avait dû s’en apercevoir, car il lui lança en plaisantant :
    — Ma parole ! Quelle tête tu fais ! On dirait que tu as vu le grand inquisiteur.
    Le Bihan ne pouvait partager son secret avec personne. Pas même avec l’homme qui lui avait sauvé la vie. Il tenta de se recomposer un visage et ironisa à son tour.
    — Je vais finir par croire que la cuisine du coin ne me convient pas. À propos, on mange à quelle heure aujourd’hui ?
    — De dix-neuf à vingt et une heures, comme d’habitude ! C’te question !
    — Je risque d’arriver un peu plus tard. Je voudrais vérifier quelques détails. Je peux aller consulter les livres dans la bibliothèque ? Elle est ouverte ?
    Chenal s’en retourna vers sa cuisine en levant les bras au ciel. Il interpella sa femme.
    — Chérie, il y a notre Normand qui a dû forcer sur le calva. Il pose de drôles de questions. Bien sûr que c’est ouvert. On n’est pas à la Bibliothèque nationale ici !
    Le Bihan monta d’abord dans sa chambre pour ranger ses affaires et cacher les documents dans le double fond de sa valise. Il sourit en se disant que cette précaution évoquait furieusement un film de série B, mais dans l’immédiat, il ne trouva rien de plus original. Il s’arrêta devant le miroir et entreprit de détailler sa mine. C’est vrai qu’il n’avait pas l’air en forme. Il eut une pensée pour les quatre Cathares qui s’étaient partagé un aussi lourd secret. Et il songea que lui était tout seul pour le faire.
    Le Bihan descendit l’escalier de bois qui semblait toujours grincer davantage à cette heure de la journée. La porte de la bibliothèque était bien ouverte et Chenal avait remis de l’ordre dans les volumes qui s’étageaient sur les planches en acajou de ce qui devait être un vieux meuble de famille dont l’aspect démodé ajoutait à sa fonction de gardien de la mémoire de la région. L’index de Le Bihan courut sur les tranches des livres dont certaines étaient en tissu et d’autres en carton. Il attendait que son regard soit arrêté par une tranche noire en tissu frappée de lettres d’or. Après deux échecs, la troisième tentative s’avéra la bonne. Son doigt vint se poser sur le volume Histoire lointaine de Montségur.
    Le Bihan s’assit dans le fauteuil de lecture en ne prenant pas garde à l’imprimé fleuri qui avait déjà été le sujet de nombres de plaisanteries avec le maître des lieux. Après tout, il était confortable et on ne lui demandait rien de plus ! L’historien se souvenait que le chapitre sur les origines païennes de Montségur se trouvait au début de l’ouvrage. En feuilletant les pages, il se dit qu’il dénicherait peut-être une trace de ce qui se trouvait « sous le donjon de Montségur », conformément au message qu’il avait reçu l’autre jour. Il semblait décidément avoir moins de chance dans ses recherches à la fin de la journée qu’au début, quand il était à la bibliothèque de Foix. Pour la troisième reprise, il allait recommencer à feuilleter l’ouvrage quand son regard fut attiré par trois fines lettres écrites sur la page de garde. La première et la dernière étaient en capitales. Celle au milieu

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