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C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

Titel: C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Decaux
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« connaissait la plupart des policiers de Dallas, au moins assez bien pour bavarder avec eux ». William O’Donnell qui travaille pour Ruby au Carrousel affirme qu’il était « en bons termes avec environ 700 policiers sur les 1 200 que compte la ville ». On pourrait citer une quantité impressionnante de témoignages – tous allant dans le même sens.
    Que fait Ruby alors qu’on interroge Oswald dans les locaux de la police ? Il expliquera lui-même qu’il a été fortement impressionné par l’annonce de la mort du président. Les personnes qu’il a vues ce jour-là confirment qu’il a manifesté une affliction profonde. Quand il a appris que l’on célébrait à la synagogue un service à la mémoire du président, il s’y est rendu. Il a donné plusieurs coups de téléphone violemment émus. C’est dans cet état d’esprit – a-t-il expliqué – qu’il est venu « aux nouvelles » dans les locaux de la police.
     
    Vers 2 heures du matin, Oswald a été conduit à sa cellule, au quatrième étage. Il s’est étendu sur sa couchette et s’est endormi. Il va disposer de plusieurs heures de repos.
     
    Le samedi 23 novembre, Ruby est réveillé, à 8 heures, par un coup de téléphone. Il ne se recouche pas. Il regarde à la télévision un rabbin qui prononce un panégyrique de Kennedy.
    — La façon dont il parlait m’a jeté dans une terrible émotion, expliquera-t-iî. J’ai été ébranlé plus que je ne l’avais jamais été.
    Peu après 10 heures, l’interrogatoire d’Oswald a recommencé. Durant toute la journée, Ruby tournera autour du Depository et du bureau de police. Il s’entretient avec des journalistes, avec des policiers. On le voit fébrile, exalté. Il informe tout un chacun qu’il a fermé ses cabarets. Il critique les propriétaires de « boîtes » qui ont laissé leurs établissements ouverts. Ses concurrents.
    Vers 16 heures, Oswald est autorisé à s’entretenir avec sa mère et sa femme. La mère affirme sa conviction de l’innocence de son fils. L’attitude de Marina démontre à l’évidence qu’elle le croit coupable. On procède à de nouvelles confrontations avec des témoins de l’attentat qui – avec des réserves plus ou moins grandes – reconnaissent Oswald. Pendant ce temps, on perquisitionne au domicile des Paine. Dans les affaires d’Oswald, les agents découvrent deux photographies – et le négatif de l’une d’elles – qui montrent Lee brandissant sa carabine et son revolver. Ces photos accablantes, Marina témoignera les avoir prises, avec son Impérial Reflex, dix jours avant l’attentat contre le général Walker. Cela à la demande expresse de son mari ! À 18 heures, les photographies sont présentées à Oswald. En les voyant, il ricane. Il déclare que les photos sont truquées et que, le moment venu, il démontrera la falsification. À 19 h 15, Oswald est reconduit dans sa cellule.
    Ruby erre toujours dans Dallas. À tous ceux qu’il rencontre, il ne parle que du meurtre du président Kennedy. Il regagne son domicile vers 1 h 30 du matin. Dans la soirée, la police a pris la décision de faire transférer Oswald à la prison du comté.
     
    Le dimanche 24 novembre à 9 h 30, Oswald, dans le bureau du capitaine Fritz, subit un dernier interrogatoire qui dure un peu moins de deux heures. Le matin, un journal local a annoncé que Jacqueline Kennedy devrait très vraisemblablement, quand on jugerait Oswald, revenir à Dallas. En prenant son petit déjeuner, Jack Ruby a lu l’article.
    — La sensation m’est venue tout d’un coup, dira-t-il, que l’on devait bien ceci à notre président bien-aimé : épargner à sa veuve l’épreuve d’avoir à revenir ici.
    Quelques minutes avant 11 heures, Ruby quitte son domicile. Il ouvre la malle arrière de sa voiture et y prend le revolver qui s’y trouve : un Colt .38. Il l’empoche puis démarre. Il s’arrête à la Western Union pour envoyer un mandat télégraphique à l’une de ses stripteaseuses. Après quoi, il se dirige vers le siège de la police. Devant le bâtiment, il découvre une animation exceptionnelle et en déduit que le transfert d’Oswald est imminent. Il fend la foule, se hâte vers la rampe qui permet aux voitures de gagner le sous-sol de l’immeuble. Aucun témoin n’a vu Ruby pénétrer dans le bureau de la police ; d’après ses propres déclarations, il aurait profité du passage d’une voiture de police pour se glisser

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