Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

Titel: C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Decaux
Vom Netzwerk:
s’il veut bien l’accompagner chez lui. Frazier sait qu’Oswald se rend en général à Irving pendant les week-ends. Il y séjourne du vendredi soir au lundi matin. Surpris, il interroge : pourquoi Oswald va-t-il à Irving le jeudi soir ? Réponse :
    — Je vais chez moi prendre des tringles à rideaux…
    Les deux hommes quittent leur travail à 16 h 40. Durant le trajet, ils parlent peu. À l’arrivée, la sœur de Frazier questionne son frère au sujet du retour insolite d’Oswald. Frazier lui dit qu’Oswald est venu chercher des tringles à rideaux  (159) .
    Or, s’il y a bien dans le garage deux tringles « plates et légères », elles appartiennent, non à Oswald, mais aux Paine. Elles s’y trouveront encore le vendredi après-midi, après l’arrestation d’Oswald. En revanche, il existe autre chose dans le garage des Paine : bien cachée sous une couverture, la fameuse carabine achetée par correspondance.
    Si la sœur de Frazier s’est montrée surprise, Marina l’est bien plus encore. Timidement, Lee dit qu’il se sent très seul. Il regrette que Marina le comprenne mal. Elle ne daigne même pas répondre. Il insiste, tâche de se rendre utile : il range avec soin les couches du bébé qui vient de naître. Elle se tait toujours. Il s’en va jouer avec sa fille aînée, June, sur la pelouse de la maison. Il revient vers Marina, propose de louer un appartement à Dallas pour qu’ils vivent ensemble. Elle refuse et, d’un trait, dit qu’une machine à laver lui est indispensable. Il promet qu’il l’achètera dès que possible.
    La nuit, ils feront lit commun, mais Marina persévérera dans son attitude hostile. Une nouvelle barrière s’élève entre elle et lui.
     
    Le lendemain matin, quand Marina ouvre les yeux, elle voit Lee, vêtu de sa chemisette brune, prêt à partir. Elle lui conseille de prendre un autre vêtement. Machinalement, il enfile un blouson bleu. Il fait ses adieux à Marina – elle est restée couchée – et s’en va. Après son départ, elle trouvera son alliance sur la commode, abandonnée au fond d’une coupe, et, dans un tiroir, le portefeuille de Lee contenant presque toute sa fortune : 170 dollars.
    Quelques instants plus tard, Frazier, sorti de chez lui par la porte de sa cuisine, trouve Oswald qui l’attend. En gagnant sa voiture, Frazier aperçoit, à l’arrière, un long sac en papier brun. Il s’étonne :
    — Qu’est-ce que c’est que ce paquet ?
    — Mes tringles à rideaux.
    Frazier déclarera à la Commission Warren : « La principale raison pour laquelle il était revenu ce jeudi soir était qu’il devait rapporter quelques tringles à rideaux. Aussi n’y ai-je plus pensé quand il me l’eut dit. » La sœur de Frazier, Mrs Randel, a vu par la fenêtre Oswald apporter ce paquet dans la voiture ; il le tenait dans sa main droite ; « le sac était allongé à l’une des extrémités, tandis qu’il le serrait dans sa main. Il était plus volumineux vers le bas ». Pour Mrs Randel, ce paquet mesurait environ 70 cm de long et à peu près 20 cm de large. Frazier, lui, tenait pour 60 cm de long, « à quelques centimètres près », et environ 12 à 15 cm de large.
    On arrive au Depository . Frazier gare sa voiture dans le parking de la société. Oswald quitte l’automobile le premier, s’empare du sac en papier brun et, précédant Frazier, s’avance vers l’immeuble. Frazier s’est fort bien rappelé « qu’une extrémité du paquet était sous l’aisselle d’Oswald, et que le bas était soutenu par sa main droite, de sorte qu’il le transportait tout droit et parallèlement à son corps ». Frazier s’attarde quelques instants à observer des trains qui manœuvrent sur la voie ferrée puis, quinze mètres derrière Oswald qu’il perd de vue, il gagne à son tour le Depository .
    Or un sac « confectionné à la main avec du papier d’emballage et des bandes de papier collant » sera trouvé à l’angle sud-est du cinquième étage du Depository , le long de la fenêtre d’où l’on a tiré les coups de feu. Il avait, dit le Rapport Warren , « les dimensions voulues pour contenir, démontée, la carabine Mannli-cher-Carcano, n° de série C 2766, qui a également été trouvée au cinquième étage ». On a retrouvé sur le sac une empreinte de paume et une empreinte de doigt. Deux experts, l’un du FBI, l’autre du département de la police de New York, ont conclu que les empreintes

Weitere Kostenlose Bücher