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C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy

Titel: C’était le XXe siècle T.4. De Staline à Kennedy Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alain Decaux
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étaient « celles de la paume droite et de l’index gauche de Lee Oswald ».
    La matinée s’écoule, pareille à toutes les autres. Oswald n’a pas quitté son lieu de travail. Il rassemble au cinquième étage les commandes de fournitures scolaires et les descend par le monte-charge à la salle d’expédition du rez-de-chaussée. Vers 11 h 45, le moment du déjeuner approchant, la plupart des employés du Depository – ainsi qu’une équipe d’ouvriers poseurs de plancher – descendent à la cantine au rez-de-chaussée. Un des ouvriers remonte au cinquième, pour chercher des cigarettes. Il rencontre Oswald, des factures à la main :
    — Vous ne descendez pas, jeune homme ? Ça va être l’heure du déjeuner.
    — Non, je ne descends pas encore. Mais quand vous serez en bas, fermez bien la porte du monte-charge.
    — D’accord !
    Personne ne reverra Oswald avant l’attentat. Le président est mourant, emmené à toute allure vers l’hôpital de Parkland, lorsque l’agent Baker l’apercevra, dans la salle de la cantine, se dirigeant vers le distributeur de Coca-Cola.
     
    À l’hôpital Parkland, la voiture présidentielle est arrivée à 12 h 35. L’agent Hill a sauté à terre, ôté son veston et, pour empêcher toute photographie, l’a jeté sur la tête éclatée de Kennedy. Dans la salle d’opération de l’hôpital, le docteur Charles J. Carrico ausculte le moribond. Le cœur bat encore, faiblement, mais le pouls est imperceptible. Sur ce corps étendu sur le dos, deux blessures : une petite, au bas du cou, orifice d’un projectile qui a traversé le nœud de la cravate ; une énorme, à la tête. En premier lieu, à l’aide d’une sonde trachéale à ballonnet, le docteur Carrico tente de rétablir la fonction respiratoire. Le docteur Malcolm O. Perry accourt et prend la direction des soins. Lui aussi veut, avant tout, rétablir la fonction respiratoire. À l’endroit même de la blessure au cou, il pratique une trachéotomie : ce qui, lors de l’autopsie, empêchera de déterminer en toute certitude s’il s’agit d’une blessure d’entrée ou de sortie. Pendant ce temps, les docteurs Carrico et Ronald Jones installent des perfusions à la jambe droite et au bras gauche du président, pour permettre des transfusions de sang et de sérum. Le docteur Carrico traite l’insuffisance surrénale du président – bien connue du public – en lui administrant de l’hydrocortisone. Les médecins de l’hôpital – en grand nombre – remplissent maintenant la pièce. Le docteur Perry ordonne l’introduction de drains thoraciques pour évacuer le sang et l’air. Il semble que la circulation périphérique se maintienne. Le docteur Clark constate « une certaine activité électrique sur le cardio-tachyscope qui contrôle les réactions cardiaques du président ». Quand survient l’amiral Burkley, médecin personnel du président, il ne peut qu’approuver les soins donnés par ses collègues et recueillir leur verdict : aucun espoir.
    Un peu avant 13 heures, le père Oscar L. Huber, prêtre catholique, vient administrer au président les derniers sacrements. Il voudrait se mettre à genoux mais le sol est littéralement baigné du sang de John Fitzgerald Kennedy. Le docteur Clark constate le décès. L’heure approximative est fixée à 13 heures.
    Dans une salle d’intervention voisine, le docteur Shaw s’apprête à opérer le gouverneur Connally. Ses blessures sont graves, mais ne mettent pas sa vie en danger.
    Un peu plus loin, dans une autre salle, le vice-président Johnson et son épouse attendent. Chacun se demande si l’on n’est pas en présence d’un vaste complot qui vise à assassiner – après le président – le vice-président. Un peu avant 13 h 30, Johnson quitte l’hôpital pour l’aéroport de Love Field. Pour ne pas être vu du dehors, il s’accroupit au fond de la voiture. Vers 14 heures, on apporte à l’hôpital le cercueil commandé pour le président Kennedy. Accablée de douleur, Jacqueline n’a pas quitté un seul instant son mari. Une mise en bière hâtive, provisoire – et l’on part pour Love Field où l’on charge le cercueil à l’arrière de l’avion présidentiel. Jacqueline, comme accrochée à John, se blottit à côté du cercueil. Robert Kennedy appelle Johnson au téléphone et lui conseille instamment de prêter serment sans tarder. N’importe quel magistrat fera l’affaire. Le juge Sarah Hughes

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