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Chasse au loup

Chasse au loup

Titel: Chasse au loup Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Armand Cabasson
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décidé de devenir soldat pour apprendre à me battre. Désormais, j’ai acquis une technique, je ne suis plus démuni.
    Les trois hommes se retrouvèrent en train de fixer le fourreau de Relmyer. Aucun d’entre eux ne doutait qu’il y eût là quelque chose de terrible. Car cette lame était le prolongement non pas seulement d’une main habile, mais aussi d’un esprit déterminé.
    — J’ai toujours su que je reviendrai ici régler cette histoire. Je ne fais qu’arriver un peu plus tôt que prévu. J’aurais préféré attendre trois ou quatre ans de plus, afin de me perfectionner, de devenir un maître d’armes hors pair.
    Cette vanité sans bornes était puérile. Relmyer passait de l’âge adulte à l’adolescence ou à l’enfance le temps d’une phrase, comme s’il oscillait en permanence entre ces trois moments de la vie.
    — Cependant, mon retour prématuré est une bonne chose. Car l’homme est toujours là et il a tué à nouveau ! Wilhelm avait seize ans. Pratiquement le même âge que Franz et moi quand nous avons été enlevés ! Nous sommes du même orphelinat. Je le connaissais, d’ailleurs, nous jouions quelquefois ensemble. Et, par-dessus tout, il y a ce sourire !
    — Pourquoi l’assassin mutile-t-il ainsi ses victimes ? demanda Margont, dérouté.
    — Je l’ignore... Mais je l’apprendrai. J’ai besoin d’aide pour retrouver cet homme. Je sais que je pourrai compter sur Luise, mais ce n’est pas suffisant. J’avais placé mes espoirs en deux de mes hussards, Barel et Pagin. Ce sont eux que j’avais dépêchés à la recherche de Wilhelm. Hélas, Barel gît quelque part entre Essling et Aspern. Quant à Pagin, il a à peine dix-sept ans, il a besoin d’être guidé. Les autres cavaliers de mon escadron ne pensent qu’à leurs affaires et à la guerre ce qui, je le conçois, représente déjà beaucoup. Accepteriez-vous de me prêter main-forte ?
    Du regard, Lefïne incitait Margont à refuser, alors que celui-ci se montrait indécis.
    — Je peux toujours me joindre à vous pour l’instant. Nous aviserons par la suite.
    Relmyer bondit sur ses pieds, rayonnant.
    — Merci ! Allons trouver mon capitaine : qu’il me laisse m’absenter et je vous conduis sur les lieux où Wilhelm a été tué. Pagin viendra avec nous, il s’est débrouillé pour obtenir le plus de renseignements possible sur ce crime. Ensuite, je vous mènerai là où l’on m’a enfermé. Peut-être remarquerez-vous quelque chose qui m’a échappé.
    Margont fut surpris par cette méthode d’investigation : précise et cohérente. Relmyer devait sans cesse penser à son enquête. Il réalisa à quel point il se trouvait entraîné – pour des raisons qu’il ne comprenait pas encore entièrement – dans un duel entre deux adversaires redoutables. Car l’assassin ne l’était pas moins que Relmyer, lui qui avait su frapper au moins par deux fois sans se faire prendre.
    Relmyer, tout à sa joie, étreignit Margont, Lefîne, puis de nouveau Margont.
    — Ah, monsieur ! Je suis votre obligé ! Si jamais quiconque vous cherche querelle, dites-le-moi et je vous jure que je lui étale les tripes à l’air.
    Même ses cadeaux étaient tachés de sang.
    Au lieu de s’adresser au capitaine, Margont alla directement s’entretenir avec le chef d’escadron Batichut, dont il avait souvent entendu parler par Pique-bois. Batichut, petit hussard coriace à la voix basse, ne répondit même pas à son salut.
    — Vous servez dans le 18 e de ligne ? Connaissez-vous le sous-lieutenant Piquebois ?
    — Parfaitement. C’est l’un de mes meilleurs amis.
    Le visage de Batichut s’illumina. Pensez-vous ! Un ami de Piquebois !
    — Que ne le disiez-vous plus tôt ! Quand on se présente au 8 e hussards et que l’on connaît Piquebois, on dit : « Je suis un ami d’Antoine Piquebois » et non : « Capitaine Margont, 18 e de ligne, brigade tatati, division tatata. »
    Comme Relmyer fronçait les sourcils, Margont lui expliqua que Piquebois était un ancien hussard du 8 e régiment.
    — Non, monsieur le fantassin plantigrade, corrigea Batichut. Piquebois n’était pas un hussard, mais LE hussard ! On a de la chance quand on en a deux comme lui dans la compagnie d’élite. Un exemple à suivre, Relmyer ! À suivre jusqu’en 1805, date où, hélas, il quitta les hussards à la suite d’une grave blessure et s’en alla ensuite dans l’infanterie. Quel dommage !
    On ne savait

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