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Complots et cabales

Complots et cabales

Titel: Complots et cabales Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Merle
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sortir du royaume s'il n'obtient pas ce qu'il veut. Et en effet, la conséquence en serait fort menaçante, car elle rendrait possible une guerre civile soutenue contre le roi par la Lorraine et les Espagnols des PaysBas. Notre Gaston est gourmand. Il demande pour Le Coigneux la charge de président à mortier au Parlement de Paris et pour Puylaurens cent cinquante mille livres, et la promesse d'un duché.
    "Non sans dégo˚t, le roi lui accorde en principe sa demande. Trois semaines se passent et les enchères augmentent. Gaston demande pour Le Coigneux, qui est ecclésiastique, le chapeau de cardinal. Le roi et le Conseil sont atterrés. Ils viennent d'apprendre que Le Coigneux, malgré sa soutane, est raffolé du gentil sesso, et point tant discrètement qu'il le faudrait. Il a fait des enfants à une femme qui lui intente à Paris un procès public.
    " Preuve, belle lectrice, que si notre …glise est belle, forte et riche, en revanche, maugré le cardinal de Bérulle et l'Oratoire, le recrutement et la formation des prêtres laissent encore bien à désirer. En bref, demander au pape le chapeau
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    pour ce prêtre dévergogné n'est point possible. Alors, sans oser refuser nettement, on laisse traîner les choses. Mais les gloutons, eux, s'impatientent. Et Gaston, le trente janvier 1631 à neuf heures du matin, à
    la tête d'une suite importante et quasi menaçante, envahit le domicile de Richelieu et hurle que le cardinal n'ayant pas tenu ses promesses, il ne le tient plus pour son ami; et sur cette phrase menaçante, il se retire et court visiter la reine-mère. Le soir même, on apprend par la Zocoli que la reine-mère a remis à Gaston, àson départir, des pierreries d'une valeur d'un million d'or, lequel million pourrait, d'évidence, servir à lever des troupes, et à financer une révolte. L'affaire est claire. La mère et le cadet se liguent contre le roi.
    - Et que fait alors le roi ?
    - Belle lectrice, je vous le laisse à deviner. Et si point ne le devinez, de gr‚ce, tournez la page.
    CHAPITRE XIII
    quelques mois après les gravissimes décisions prises àCompiègne à l'endroit de la reine-mère, j'eus, de retour àParis, avec Fogacer, un fort intéressant bec à bec, non pas tant sur ce qui s'était passé - qui se trouvait à peu près connu de tous - mais sur les dessous et les ressorts cachés de cet événement de si grande conséquence qui devait changer du tout au tout le déroulement du règne de Louis XIII.
    Le bec à bec se tint en mon hôtel des Bourbons à Paris devant un flacon de mon vin de Bourgogne auquel Fogacer fit honneur et auquel je ne touchai pas. Comme à l'ordinaire, j'invitai poliment, et non sans mauvaise foi, Catherine à se joindre à nous, mais elle s'y refusa, sachant que dans un entretien politique je n'aimais pas les interruptions d'une tierce personne. Lecteur, vous me direz que j'eusse pu au préalable inviter mon épouse à demeurer bouche cousue, mais elle aurait conçu alors, de cette injurieuse injonction, un vif déplaisir.
    C'est pourquoi, avant que de me retirer da solo a solo avec Fogacer dans mon cabinet, je dis à Catherine d'une voix douce accompagnée d'un tendre regard: " M'amie, voudriezvous pas vous joindre à nous ? " ¿ quoi, sachant ce que valait l'aune de cette prière-là, elle répondit d'une voix moins douce, avec un regard moins tendre: "Hélas non, m'ami ! Et j'en suis bien marrie! Je dois m'occuper d'Emmanuel. " Là-309
    dessus, Saint-Martin, le petit clerc de Fogacer, requit dans son jargon la permission de se joindre à elle tant le jouvenceau, plus jeune que son ‚ge, était raffolé des enfantelets.
    Je fis à Fogacer une relation des plus succinctes, m'apensant qu'il en avait ouÔ plus d'une déjà et qu'il ne voulait ouÔr la mienne que pour compléter et corriger la version qu'il avait déjà engrangée dans sa remembrance. quant à moi, sur la recommandation expresse de Louis, je lui décrivis tout dans le plus grand détail. Louis craignait, en effet, ayant exilé sa mère, de passer pour un "
    mauvais fils " aux yeux des Cours d'Europe, et il était, en conséquence, fort désireux que la vérité des faits préval˚t sur les prévisibles calomnies de ses ennemis. En conséquence, il me laissa entendre que je devais sans rien omettre tout raconter à Fogacer, lequel devrait, à son tour, répéter mon récit au nonce Bagni et àl'ambassadeur Contarini - le pape et Venise étant nos amis les plus s˚rs, pour ce qu'ils

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