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Complots et cabales

Complots et cabales

Titel: Complots et cabales Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Merle
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grandissime qu'il éclipsait tous les autres.
    - Mais de ces gentilles sueurs, le comte de Sault a d˚ vous parler en quelque détail.
    - Fi donc, Madame! Le comte de Sault est un gentilhomme! Il ne clabaude pas sur les belles qui lui ont voulu du bien. Madame, pourrions-nous en venir à
    votre question de grande conséquence ?
    - Ma fé ! Vous voilà f‚ché contre moi de nouveau! Ah, je suis bien malheureuse !
    - Nenni! Nenni! Mais je ne vous cèlerai pas que j'ai les 152
    oreilles rebattues et tympanisées sur ces demoiselles de Suse !... Votre deuxième question, Madame, je vous prie.
    - La voici. Pourquoi le cardinal et Louis, et avant eux Henri IV, éprouvent-ils tant d'aversion pour l'Espagne ?
    - Madame, je voudrais, avec votre permission, élargir votre question à
    l'Europe entière. Pourquoi l'Angleterre, la Hollande, les Pays-Bas, les princes luthériens d'Allemagne, la Suède, les Grisons de la Valteline, le Milanais, le Mantouan et la république de Venise partagent-ils cette aversion ? Parce que tous ces …tats, qu'ils fussent grands ou petits, avaient souffert, ou redoutaient, l'invasion de leurs territoires par les Habsbourg d'Espagne et les Habsbourg d'Autriche, lesquels menaçaient l'Europe entière de leurs puissantes griffes.
    - De ces deux branches Habsbourg, laquelle menait le jeu ?
    - La branche aînée : l'Espagne. Car elle était aussi la plus puissante, détenant l'or des Amériques, et disposant d'une infanterie qu'Henri IV, qui était orfèvre, tenait pour la meilleure d'Europe. quoi de plus tentant, alors, pour elle, que de grignoter, morceau par morceau, les …tats limitrophes ? Et d'autant que Dieu le voulait ainsi.
    - Dieu le voulait ainsi ?
    - Madame, vous f‚cheriez fort Philippe IV, s'il venait àapprendre que vous osez en douter! Peux-je vous le ramentevoir, ce roi, dévot et consciencieux, ne fait rien -pas même s'emparer par force de Casal en tuant beaucoup de monde - sans consulter au préalable ses théologiens, et, quand je dis < ses
    >, combien, en effet, ils étaient les siens !
    - Et qu'opinaient-ils ?
    - que Dieu était favorable, en effet, à la prise de Casal... Et plus tard, quand le roi d'Espagne les consulta sur ses vastes projets, ils conclurent, après de longues citations empruntées au prophète Daniel, que Dieu verrait d'un oeil approbateur l'établissement par l'Espagne d'une monarchie universelle.
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    - Une monarchie universelle! Vramy ! Et comment justifiaient-ils cette ambition démesurée ?
    - Par le fait que le roi très catholique était le bras armé du pape, et le seul capable d'appliquer le concile de Trente en extirpant partout en Europe par le fer et le feu l'hérésie protestante.
    - Il me semble, Monsieur, qu'à ouÔr ceci, je ressens quelque mésaise.
    - qui ne ressentirait cela ? L'intolérance et la cruauté sont vices humains. Et je ne vois pas comment on se pourrait sentir proche du Seigneur en s'y vautrant.
    quand Schomberg et moi-même parvînmes à Nemours le douze septembre, toute la Cour se trouvait là déjà. La ville était comme submergée par une population nouvelle, et les embarras de rues tels et si grands que nous d˚mes descendre de la carrosse et monter nos chevaux. Nous avanç‚mes alors un peu plus, je ne dirais même point au pas, car la foule des piétons était immense, et parmi elle, au milieu d'une insufférable noise capable de vous rendre sourd àjamais, je reconnus, marchant à pied, à ma stupéfaction, de beaux gentilshommes et de nobles dames qui n'avaient trouvé que ce moyen-là
    pour rejoindre la maison du corps de ville o˘ se trouvait Richelieu. Ils cheminaient cahin-caha en se tordant les chevilles sur les pavés disjoints des rues, cet exercice-là leur étant manifestement déconnu. Mon Accla, à
    vrai dire, n'aimait pas davantage ces mêmes pavés parce qu'ils étaient glissants, et moins encore que les passants osassent lui caresser au passage le chanfrein et les naseaux: familiarités si indignes de son rang qu'elle les aurait punies d'un coup de dents, si je ne l'avais aussitôt bridée.
    Je fus béant quand je m'ouÔs répétitivement appeler par une voix féminine s mon cousin ", tant est que je ne crus pas
    de prime que ce f˚t à moi que cet appel était adressé. Mais au troisième appel, me retournant sur ma selle, j'aperçus, cheminant, la princesse de Conti à pied, vous avez bien lu
    à pied! soutenue à dextre et à senestre par le comte de Sault et le maréchal de Bassompierre.
    ¿ la

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