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Emile Zola

Emile Zola

Titel: Emile Zola Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edmond Lepelletier
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avantageux projet que celui de donner à boire à cette ville altérée ? Arroser cette très sèche région provençale était, il est vrai, une entreprise difficile, longue et coûteuse. Marseille pouvait se permettre un canal à écluses, mais Aix hésitait devant la dépense. L'ingénieur avait avisé une gorge voisine où capter les eaux de pluie. Dévalant des collines, elles s'amassaient dans ce réservoir naturel, mais percé, puis se perdaient, non utilisées. Il s'agissait de barrer le goulet de la gorge, par où les eaux s'échappaient.
    La cuvette endiguée et le réservoir fermé, il n'y aurait plus qu'à distribuer ensuite, par une série de barrages, la précieuse réserve : Aix ne serait plus à sec. L'actif et jamais découragé chercheur crut, cette fois, avoir trouvé le chemin de la fortune et de la gloire. Il se mit avec espoir à l'oeuvre. Il prépara les devis, dressa les plans, et entama une interminable série de visites et de sollicitations. Il remua, comme on dit,  ciel et terre. Une entreprise de cette nature ne comporte pas seulement les difficultés initiales de la conception, du tracé, des calculs, les problèmes à résoudre de toute la partie scientifique et technique, il faut surtout envisager les multiples embarras de l'exécution.
    Les voies et moyens sont entravés, discutés, refusés. Le chemin, du projet à la réalisation, est coupé de fossés, où l'affaire risque de rouler, avec son promoteur, sans pouvoir remonter. Les obstacles physiques sont renforcés par les barrières administratives et les verrous financiers. Il fallut à l'ingénieur une énergie persistante et une forte confiance en soi pour vaincre des résistances déraisonnables, pour écarter des objections de pure obstination, pour triompher de défiances préconçues.
    Les capitaux ne se laissaient approcher qu'avec circonspection. Les riverains s'alarmaient. De mauvais bruits furent colportés. Les habitants, qui, par la suite, s'affirmèrent enchantés du canal, et célébrèrent par des hommages posthumes, le nom de celui qui avait doté leur ville de ce bienfait hydraulique, se montrèrent indifférents, sceptiques, parfois hostiles. Et puis, il y avait les terribles, bureaux. Il fallut en faire le siège, et débusquer les chefs de service, repoussant, d'entre les créneaux de leurs cartons verts, l'assaut de leurs donjons administratifs. Ils se retranchaient au fort de leurs paperasseries, quand était signalé l'intrus, venant les déranger. C'était presque un ennemi, cet intrigant qui voulait les forcer à s'occuper d'une affaire qu'ils n'avaient pas conçue, qu'ils considéraient comme provenant d'une initiative suspecte, née en dehors de l'administration, donc illégitime. Les ingénieurs officiels consultés affectaient de ne pas prendre au sérieux un projet qui n'émanait pas de quelque «cher camarade». Tout cela prit un temps considérable, et ce labeur usa les forces de l'ingénieur, sans épuiser sa volonté.
    C'est en 1837 que François Zola présenta, pour la première fois, son projet de canal. Que de voyages il lui fallut, depuis, à Marseille et à Paris ! Il eut la bonne fortune d'intéresser M. Thiers à son idée. Le ministre était alors préoccupé par la grosse affaire des fortifications de Paris, qui souleva tant de débats à la Chambre, et rencontra, comme le modeste canal provençal, de si fortes oppositions.. Il accueillit, toutefois, avec bienveillance, l'ingénieur étranger, dont l'activité lui plaisait, et qui lui soumettait une invention, toute d'actualité, pour faciliter et accélérer le transport de déblaiements des terrains où devait s'élever l'enceinte bastionnée. La machine de François Zola fut expérimentée à Paris, sur le chantier de Clignancourt. Ces essais furent satisfaisants, et l'appareil fut agréé.
    Ce succès procura quelques fonds, des relations utiles et l'appui de M. Thiers à l'inventeur, qui revint à Aix, ayant l'espoir d'être soutenu par le gouvernement auprès des autorités provençales. On était en 1842. Ce fut en 1846 que, grâce à M. Thiers, l'ordonnance royale décrétant le canal d'Aix d'utilité publique fut rendue. La victoire était acquise.
    François Zola revint à Aix, bien portant, en pleine vigueur physique et intellectuelle, marié à une jeune femme qu'il adorait. Heureux de vivre et de travailler, il était de plus en plus confiant dans son oeuvre. Rassuré sur l'avenir des siens, il avait la certitude de

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