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Emile Zola

Emile Zola

Titel: Emile Zola Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edmond Lepelletier
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jeunesse. Il allait de l'avant, comme un brave montant à l'assaut, sans regarder derrière soi. Il ne redoutait rien de l'avenir. N'était-il pas sûr de réussir ? Après lui, s'il succombait sans que le succès final fût assuré, les siens ne manqueraient de rien. Ils recueilleraient le bénéfice de ses conceptions, de son travail. Ils hériteraient de sa gloire et des bénéfices de son génie. Un canal, c'est une mine d'or. Aussi vivait-il largement. Les premières sommes que le canal lui avait procurées, comme jetons de présence aux assemblées, honoraires d'études, actions de fondateur, furent dépensées sans inquiétude ; les travaux étaient commencés, se poursuivaient ; de quoi s'inquiéter ? Le canal paierait tout, et au-delà. Nulle nécessité, quant à présent, d'économiser et de liarder.
    Plus tard, sur l'excédent des recettes, on prélèverait le patrimoine à garantir, pour la veuve et l'enfant, en cas de malheur. Une affaire si belle, si sûre, ne pouvait faire faillite.
    Le téméraire ingénieur n'avait pas prévu la banqueroute de la vie. Sa mort brusque fît écrouler tout cet édifice fragile de bien-être et de fortune, dont les fondations n'étaient même pas assurées.
    Pendant la période de constitution de la Société du Canal, et durant les démarches pour l'obtention de l'ordonnance royale équivalant à notre décret d'utilité publique, François Zola avait dû faire de nombreux voyages à Paris, sans s'arrêter. Une fois, il dut prolonger son séjour.
    Tout récemment marié, il avait emmené sa jeune femme. Elle était enceinte.
    Au lieu de loger à l'hôtel, le jeune ménage, dans l'attente du bébé, acheta des meubles, et prit un appartement, dans une maison de construction récente, au quatrième étage, rue Saint-Joseph, n° 10 bis. La maison existe encore et la rue, étroite et sombre, a peu changé. Elle devait rappeler à François Zola les ruelles des villes italiennes. Elle a pour voie parallèle, donnant sur la rue Montmartre, la bruyante rue du Croissant, pareillement étranglée, noire et fangeuse. Là est le centre des imprimeries et des marchands de journaux. C'est le quartier général des crieurs du «complet des courses», la bourse des «canards», c'est-à-dire des placards, des petits journaux occasionnels, des feuilles aux scandales éphémères, des chansons populaires, des «testaments» et autres imprimés satiriques et tapageurs, dont Hayard, «l'empereur des camelots», fut longtemps le grand pourvoyeur. Les appels glapissants des vendeurs de papier furent les premiers sons qui frappèrent les oreilles du jeune Zola.
    Que de fois, par la suite, son nom devait retentir, dans cette rue, parmi l'étourdissante criée des journaux !
    Dans cette maison, le 2 avril 1840, naquit donc Émile Zola.
    Voici l'acte de naissance d'Émile Zola :
    PRÉFECTURE DU DÉPARTEMENT DE LA SEINE Extrait du Registre des Actes de Naissance du 3e arrondissement (ancien) de Paris.
       L'an mil huit cent quarante, le quatre avril, à deux heures un quart de relevée, par devant nous, Barthélemy-Benoist Decan, chevalier de la Légion d'honneur, maire du troisième arrondissement de Paris, faisant fonctions d'officier de l'état-civil, a comparu le sieur François-Antoine-Joseph-Marie Zola, ingénieur civil, âgé de quarante-quatre ans, demeurant à Paris, rue Saint-Joseph, n° 10 bis, lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin, né avant-hier, à onze heures du soir, en sa demeure, fils de lui comparant, et de   Françoise-Émélie-Orélie Aubert, son épouse, mariés à Paris, en la mairie du premier arrondissement, le seize mars mil huit cent trente neuf, auquel enfant il a donné les prénoms Émile, Édouard, Charles, Antoine ; ce fait en présence de sieurs Norbert Lecerf, marchand épicier, âgé de cinquante-deux ans, demeurant à Paris, rue Saint-Joseph n° 18, et Louis-Étienne-Auguste Aubert, rentier, âgé de cinquante-six ans, demeurant à Paris, rue de Cléry n° 106, aïeul maternel de l'enfant. Et ont le père et les témoins signé avec nous, après lecture.

Signé : F. ZOLA, NORBERT LECERF, AUBERT ET DECAN
      Les affaires de François Zola ne lui permirent pas de retourner à Aix, avant 1842. A cette époque, la famille Zola se fixa dans la vieille capitale provençale, impasse Sylvacanne. L'ingénieur dut bientôt faire un nouveau séjour à Paris, nécessité par la surveillance de sa machine à déblayer, qui fonctionnait à

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