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Emile Zola

Emile Zola

Titel: Emile Zola Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edmond Lepelletier
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n'est pas une palme que j'ai jetée sur les tombes ignorées des plus humbles de nos soldats ? Est-ce que je ne l'ai pas montrée comme le bouc émissaire, chargée des iniquités de la nation, expiant les fautes de tous, donnant son sang et jusqu'à son honneur, pour le salut de la Patrie ? Nier ma tendresse, nier ma pitié, nier mon culte en larmes, c'est nier l'éclatante lumière du soleil.
       Qui donc a écrit que la Débâcle était l'épopée des humbles, des petits ? Oui, c'est bien cela. Je n'ai pas épargné les chefs, ceux contre lesquels, autour de Sedan, monte encore le cri d'exécration des villages. Mais les petits, les humbles, ceux qui ont marché pieds nus, qui se sont fait tuer le ventre vide, ah ! ceux-là, je crois avoir dit assez leurs souffrances, leur héroïsme obscur, le monument d'éternel hommage que la nation leur doit dans la défaite.
    Qui donc pourrait prétendre que de tels sentiments sont ceux d'un calomniateur systématique de l'armée ? Des défenseurs du livre attaqué et faussement commenté se levèrent, et Zola fut compris et approuvé par des hommes dont le patriotisme, et même le militarisme, étaient avérés.
    Le Figaro publia, à la suite des discussions allumées par l'incendiaire de Bazeilles, une lettre intéressante du colonel en retraite Henri de Ponchalon.
    Cet officier supérieur disait :
       Voulez-vous permettre à un combattant de l'armée de Châlons de vous adresser quelques réflexions au sujet de votre réponse au capitaine bavarois Tanera ! Je ne suis pas étonné que ce capitaine ait critiqué votre livre ; il est dans son rôle. Les Allemands ont toujours affecté de grossir les difficultés qu'ils ont rencontrées : c'est ainsi qu'ils ont soutenu que le maréchal Bazaine avait rempli tout son devoir !
       Oui, «la vérité doit se dire» ; cette vérité n'est-elle pas le meilleur garant de l'avenir ? Ce n'est pas avec des illusions que nous ferons revivre les gloires militaires du passé.
       Oui, nous avons eu des généraux ignorants, incapables ; j'en ai connu qui ne savaient pas lire une carte ! Mais, tout en reconnaissant le sentiment patriotique dont vous êtes inspiré, je dois dire que vous avez généralisé ce qui n'était qu'une exception.
       Quant aux autres officiers, si ceux que vous avez dépeints ont pu exister, ils n'étaient, eux aussi, qu'une exception. Entre le capitaine Baudoin et le lieutenant Rochas, il y avait place pour l'officier intelligent, instruit, énergique, tout à fait à la hauteur de ses fonctions.
       Si vous n'avez pas épargné les chefs, avez-vous, comme vous le prétendez, rendu complètement justice aux soldats ?
       Vous affirmez que, dans l'affolement de la défaite, il y a eu des soldats qui ont jeté leurs armes. Je puis certifier que, dans le 1er corps (corps Ducrot), ce fait ne s'est jamais produit, ni à Wissembourg, ni à Froeschwiller, ni à Sedan.
    Émile Zola répondit au colonel de Ponchalon :
       Paris, 18 octobre 1892.
       Monsieur,
       Permettez-moi de répéter que je n'ai nié ni le sentiment du devoir ni l'esprit de sacrifice de l'armée de Châlons. Entre le capitaine Baudoin et le lieutenant Rochas, il y a le colonel de Vineuil.
       Après les mauvaises nouvelles de Froeschwiller, des soldats du 7e corps, qui n'avaient pas combattu, ont jeté leurs armes. Je n'aurais pas affirmé un fait pareil sans l'appuyer sur des documents certains. Et puis, encore un coup, c'est notre force et notre grandeur aujourd'hui de tout confesser.
       Je vous réponds, Monsieur, parce que vous paraissez croire, comme moi, à la nécessité bienfaisante de la vérité, et je vous prie d'agréer l'assurance de mes sentiments distingués.
       ÉMILE ZOLA.
    Mais la plus précise et la plus énergique défense de l'auteur et du livre, pour ceux qui ne se donnent pas la peine de lire et qui acceptent et colportent des jugements tout faits, la plus décisive réfutation des allégations de ceux qui soutenaient que la Débâcle était une œuvre anti-patriotique, émane de M. Alfred Duquet.
    Personne ne contestera la compétence de l'excellent historien de la guerre de 1870. Il est un des patriotes actifs les plus autorisés.
    M. Alfred Duquet, quelques jours après la mort de Zola, écrivait ces lignes, que devront méditer tous ceux qui parlent avec ignorance, parti pris et mauvaise foi de la Débâcle :
       Comment comprendre les imprécations avec lesquelles fut

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