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Emile Zola

Emile Zola

Titel: Emile Zola Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edmond Lepelletier
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diminue. Les meurt-de-faim, les déclassés, les délinquants se multiplient selon la progression de la population. Le peuple tend de plus en plus à devenir une populace. Ces masses sont, tour à tour, entraînées vers la violence émeutière, et vers la soumission servile. L'excès de population est assurément un pire danger que la natalité restreinte. Il n'y a qu'au point de vue du recrutement des armées et des forces à amener sur les champs de bataille que la fécondité est une vertu civique, et peut présenter un avantage pour l'État.
    Si l'on admet que les guerres doivent se perpétuer entre peuples européens, évidemment la France est en danger, avec sa natalité stationnaire, bientôt décroissante. Mais cette probabilité de grands conflits entre nations civilisées, commerçantes, sourdement travaillées toutes par le socialisme pacifique, va en diminuant.
    D'ailleurs, en tenant compte de la nécessité d'être prêt, et armé suffisamment pour repousser une agression injuste, ou pour maintenir des droits légitimes, est-il absolument indispensable de disposer de masses considérables ? Dans le passé, les grandes victoires ont été remportées par de petites armées, mais bien commandées et bien organisées. Et puis, les moyens scientifiques nouveaux, les engins perfectionnés, les explosifs, les ballons dirigeables, les sous-marins, ne peuvent-ils diminuer les tentations belliqueuses des souverains ? La guerre, malgré tout survenant, le patriotisme debout, l'élan, le courage et le sacrifice pourraient compenser l'infériorité du nombre. Si toute la nation se levait, avec des troupes d'élite, de bons chefs, une discipline de fer, le peloton d'exécution pour tout général vaincu, pour tout officier convaincu de n'avoir pas fait tout son devoir, pour le soldat désobéissant ou lâchant pied, on suppléerait à l'insuffisance des effectifs. Il est curieux de trouver, dans le socialisme de Zola, un argument pour la perpétuité des guerres étrangères et aussi des guerres civiles, car c'est surtout à ces catastrophes qu'aboutit l'excès de population. Si le rêve de Zola se réalisait, il faudrait souhaiter, comme contre-poids au pullulement humain, la fréquence des batailles et la permanence des épidémies. Mais il ne faut envisager le livre de Fécondité que comme la rêverie optimiste d'un écrivain humanitaire, influencé par la satisfaction d'une paternité effective et récente.
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    Travail est un autre conte de fées, qui a beaucoup d'analogie avec Fécondité. Un petit ingénieur, Luc Froment, tandis que Mathieu Froment faisait fortune avec des terrains incultes et pierreux, s'enrichit en transformant une mine mal outillée, imparfaitement exploitée. Les théories de Fourier sur le travail attrayant et celles de Gabet, de Victor Considérant, de Saint-Simon et des adeptes du père Enfantin, à Ménilmontant, sont de nouveau mises sous les yeux du lecteur, comme réalisables et pratiques. Il y a de très fortes scènes de la vie ouvrière, dans Travail, et des descriptions colorées, comme la fonte du minerai, la fabrication des rails et des charpentes d'acier, aussi superbes que celles de Germinal. Des contrastes entre les hommes du passé, et ceux qui sont des pionniers de l'avenir, un drame domestique terrible avec une catastrophe mélodramatique, un mari mettant le feu à sa maison pour s'engloutir, avec la femme coupable, dans le brasier, des tableaux de fêtes ouvrières, des mariages, beaucoup de mariages, une longévité exceptionnelle pour Luc, l'ingénieur fécondant l'usine, créant toute une ville, toute une société nouvelle, comme le cultivateur Mathieu remplaçant des landes et des marais par une campagne luxuriante, font de ce volume un ouvrage de socialisme fantastique. Zola semble un Jules Verne fouriériste et humanitaire, et ce sont des voyages extraordinaires au pays du travail qu'il nous raconte, dans une langue poétique et pittoresque, comme toujours.
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    Vérité, c'est l'affaire Dreyfus. Comme dans un roman à clef, l'auteur a déplacé les situations, modifié les milieux et changé les noms et les qualités des personnages. Mais l'allusion est d'une compréhension aisée, et l'allégorique récit est l'histoire dramatisée du célèbre procès.
    Au lieu d'une affaire d'espionnage, il s'agit d'une assez répugnante aventure de viol et de meurtre, rappelant le crime où fut

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