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Emile Zola

Emile Zola

Titel: Emile Zola Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edmond Lepelletier
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simplicité, un vers sobre et disant nettement ce qu'il veut dire. Ce n'est pas là une petite ambition...
    La tentative eût été, au moins, curieuse à connaître, réalisée. Il est probable que Zola renonça entièrement à son projet. On ne trouve pas traces des essais ou de commencement du poème annoncé. Peut-être les plans et divisions du poème de Jeanne d'Arc se trouvaient-ils dans les projets et ébauches, que l'auteur détruisit.
    Zola avait remporté des prix d'instruction religieuse, mais, à l'époque de l'Aérienne et de la fièvre poétique, il n'avait de religion que pour rimer. C'était tout un dictionnaire commode où puiser, que le vocabulaire pieux, et un magasin de décors tout faits, propres à placer partout, que le paradis, les anges et les démons. On a dit que l'idée de Dieu avait été fort utile aux tyrans. Elle n'a pas été sans rendre des services aux faiseurs de vers. Avec les étoiles et le ciel bleu, les accessoires du culte et le langage de la foi, on a un fonds poétique courant, d'emploi facile. Hugo, malgré l'opulence de son lexique, si quelque décret sectaire l'eût privé du droit d'employer le mot Dieu, se serait trouvé réduit à l'indigence lyrique. C'est donc surtout par enthousiasme d'emprunt, par une sorte de langage convenu, auquel les poètes, dans certains cas, s'empressent de recourir, que l'auteur de Paolo, dans un accès de littérature religieuse renouvelé du Musset de l'Espoir en Dieu, s'écriait :
     ... Oh ! Seigneur ! Dieu puissant, créateur des mondes
     Qu'enflamma ton haleine, éclatantes lueurs ;
     Toi qui, d'un simple geste, animes et fécondes
     Nos ténébreux néants, nos poussières immondes,
     Qui tiras du limon de saints adorateurs !
     Toi, le sublime artiste, amant de l'harmonie
     Créant des univers, qui les créas parfaits,
     Qui, depuis la forêt à la gerbe fleurie,
     Depuis le noir torrent à la goutte de pluie,
     Dans un ordre divin répandis tes bienfaits !
     Toi, le Seigneur d'amour, de vie et d'espérance...
     Oui, je bénis ta droite, à genoux je t'adore.
     Je me prosterne au sein de ta création.
     Mon âme est immortelle, un dieu la fît éclore :
         Le feu qui me dévore
     Ne saurait s'échapper d'un infâme limon !
     Cet amour qui me brûle est la flamme divine
     Qui, depuis six mille ans, régit cet univers.
     Sur les chants d'ici-bas, c'est le chant qui domine,
         Et mon âme devine
     Un puissant créateur dans des divins concerts !
     Oui, je te reconnais, toi qui mis dans mon être
     Ce feu pur dont l'ardeur me rapproche de toi.
     Je ne maudirai plus le jour qui m'a vu naître,
         Et je veux, ô mon Maître,
     Comme un timide enfant, me courber sous ta loi.
     Je m'incline devant ta sainte Providence.
     Je comprends les parfums, les chants et la clarté,
     Et je comprends en toi la suprême puissance,
         L'éternelle clémence,
     Pour verser à nos coeurs l'éternelle beauté !...
    Quel lévite au coeur embrasé ! Voilà un hymne qui semble échappé à la pieuse exaltation de Lamartine, ou plutôt de son élève, Turquety. Un véritable credo lyrique. Zola, à la même époque, exprime, en prose, d'analogues aspirations déistes, comme tous les incrédules, chez qui la sentimentalité persiste. D'abord, il déclare qu'il n'est d'aucune secte religieuse. Il affirme cette indépendance cultuelle, à un protestant, et à une vieille dame dévote, entre lesquels il se trouve placé, dans un dîner, et qui l'entreprennent sur ses croyances. Les commentateurs de la parole divine, la caste sacerdotale, l'homme qui sert d'intermédiaire entre son semblable et le ciel, voilà, selon lui, la plaie.
    Le prêtre fait un dieu à son image, mesquin et jaloux. Zola repousse donc le clergé. Il ne veut pas, entre le ciel et lui, d'autre truchement que la prière. Il admet un créateur vague, une âme immortelle. Il en est à la profession de foi du Vicaire Savoyard. Tout cela bien vague, bien incohérent. L'écorce du préjugé qui tombe, et la sève de l'indifférence qui monte.
       Maintenant, ajoute-t-il, je ne sais si je suis catholique, juif, protestant ou mahométan.
       Si on me demandait si je reconnais Jésus-Christ comme Dieu, je l'avoue, j'hésiterais à répondre. Jésus est plutôt, pour moi, un législateur sublime, un divin moraliste...
    Par la suite, cette religiosité sentimentale, ce mystique élan vers une divinité créatrice et providentielle,

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