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Emile Zola

Emile Zola

Titel: Emile Zola Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edmond Lepelletier
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pleure sur les coteaux ;
     Ô région d'amour, de parfum, de lumière,
     Il me serait bien doux de l'appeler ma mère...
     ... Mais, si je suis enfant d'un ciel triste et brumeux,
     Nymphe, bien jeune encore, je vis briller tes yeux,
     Et, courant me chauffer au duvet de tes ailes,
     Avide, je suçais le lait de tes mamelles.
     Et toi, mère indulgente et le sourire au front,
     Tu ne repoussas pas ce frêle nourrisson.
     Au bruit de tes baisers, tes bras, dans la charmille,
     Me bercèrent parmi ta céleste faucille,
     Et ton regard d'amour fit glisser dans mon coeur
     Un reflet affaibli de ta sainte splendeur.
     Ah ! c'est de ce regard, que moi, l'enfant de l'ombre,
     Je vis un astre d'or remplacer ma nuit sombre.
     Et sentis de ma lèvre un souffle harmonieux
     S'échapper en cadence, et monter dans les cieux.
     C'est de lui que je tiens ma couronne et ma lyre,
     Mon amour des grands bois, des femmes et du rire...
    Malgré la faiblesse de nombre d'expressions, les épithètes vagues et banales, les chevilles abondantes, que pourtant il dénonçait avec virulence, Zola, dans cette invocation virgilienne, a montré un certain souffle. Il a, en outre, affirmé son sentiment vrai, presque filial, pour cette terre des figues et des cigales, où il avait joué enfant, où il rêvait adolescent, et où il lui avait été donné, jeune homme, de rencontrer l'Aérienne, une demoiselle S... à l'état-civil :
     ... jusqu'aux derniers taillis, j'ai couru tes forêts,
     Ô Provence, et fouillé tes lieux les plus secrets.
     Mes lèvres nommeraient chacune de tes pierres,
     Chacun de tes buissons perdus dans les clairières.
     J'ai joué si longtemps sur tes coteaux fleuris,
     Que brins d'herbe et graviers me sont des vieux amis...
    Dans Paolo, la note religieuse, ou, du moins, le vocabulaire pieux, et le décor mystique se mêlent aux expressions amoureuses. L'apostrophe à Voltaire ne s'y rencontre pas, mais don Juan a la sienne :
     ... C'est maintenant, don Juan, à toi que je m'adresse !
     Ne fus-tu pas celui, qui, du nord au midi,
     Superbe et désolé, traîna derrière lui,
     Comme un roi son manteau, sa fougueuse tendresse ?...
     Toi, le hardi don Juan, toi, le larron d'honneur,
     Le héros des balcons, de l'échelle de soie
     Qui, s'il l'eût bien voulu, du trône du Seigneur,
     Convoitant une vierge, eût arraché sa proie...
    Le premier chant de la trilogie de l'Amoureuse Comédie contient aussi l'inévitable prière au bon Dieu, obligatoire d'après le rituel de Musset.
    Zola, ici, se montrait le plus docile des imitateurs. Il ne fut jamais ni pieux, ni même croyant. Assurément, il ne se proclama point, sur la place publique ou même en des libelles, anticlérical. Il ne fît pas partie de la franc-maçonnerie. Il s'est montré seulement peu respectueux du sacerdoce et indifférent au dogme, dans ses écrits. Il a généralement agi en libre-penseur.
    Je ne pense pas que ses enfants aient été baptisés. Il lui a plu, dans Rome, de tracer le tableau des menées, des intrigues et des passions, s'agitant dans les chambres du Vatican. Il n'est pas entré dans sa pensée de faire oeuvre de militant de l'anti-papisme. Quand il a peint, un peu de seconde main, d'après les Courbezon et l'Abbé Tigrane de Ferdinand Fabre, ses prêtres de la Conquête de Plassans, de la Faute de l'abbé Mouret, il n'a pas cherché à faire de caricature. Il ne se préoccupait nullement de combattre ou de ridiculiser la religion catholique. Pas davantage il ne voulut outrager son fondateur, quand il donna son nom à un rustre facétieux et venteux.
    Il eut l'intention de consacrer un poème à Jeanne d'Arc. Évidemment, il n'eût point pris Voltaire comme modèle. Il n'eût même pas laïcisé la sainte de la Patrie, comme c'est la mode aujourd'hui, où l'on cherche à nous présenter la Bonne Lorraine, sous l'aspect brutal, et avec l'allure extravagante d'une Théroigne de Méricourt primitive, mélangée de Louise Michel. Anatole France vient de restituer à Jeanne d'Arc son vrai caractère de sainte du moyen âge. Ce fut l'intention de Zola.
    Il ne se dissimulait pas la difficulté du sujet :
       D'autant plus, disait-il, que je l'ai pris sous un point de vue qui exclue les banalités ordinaires. Je veux créer une Jeanne simple, et parlant comme doit parler une jeune fille, pas de grands mots ni de points d'exclamation, ni de lyrisme plus ou moins à sa place : un récit grand dans sa

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