Faux frère
la façon dont il périt : il subit le châtiment suprême pour son audace. Son cadavre fut écorché et la peau clouée à la porte de l’abbaye. Des centaines d’années plus tard, des archéologues retrouvèrent des vestiges de peau incrustés dans la vieille porte. On avait dû la laisser pourrir là : témoignage révélateur de la réaction violente d’Édouard I er devant le vol de son Trésor.
Les rapports de justice, datés de la même année que le roman, révèlent un grand nombre d’assassinats de prostituées. J’ai entrelacé ces morts tragiques au récit du vol. Les liens de Puddlicott avec la France étaient pour le moins ténus, mais ce qui ne peut être nié, c’est l’activité diplomatique intense déployée par les agents de Philippe le Bel et d’Édouard I er , chaque souverain s’efforçant de dominer l’autre. La politique économique et financière du roi de France se traduisait aussi bien par des mesures dirigées contre l’Église, que par des recherches sur les pouvoirs de l’alchimie. Ses visées sur les richesses des templiers, le célèbre ordre de chevalerie, menèrent à l’un des plus grands scandales de l’Europe médiévale. Mais cela fournira la trame d’un autre roman.
On m’a souvent demandé si je m’étais inspiré d’un personnage réel pour Hugh Corbett. Il est peut-être temps que j’avoue : oui ! Ce clerc qui a vraiment existé s’appelait John de Droxford : ce fut surtout lui qui découvrit le vol, amena Puddlicott devant la justice et restitua le Trésor au roi. Quiconque voudrait contempler l’écriture du vrai Corbett pourrait consulter les Cole’s Records (Record Commission 1844) et le rapport où Droxford dresse la liste des joyaux volés et retrouvés. John de Droxford fut également chargé de constituer les jurys appelés à juger Puddlicott et aida à résoudre plusieurs autres incidents mystérieux. Il est temps de lui rendre hommage...
Weitere Kostenlose Bücher