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Faux frère

Faux frère

Titel: Faux frère Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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meurent de mort violente, des femmes et des enfants aussi, alors pourquoi pas des putains ?
    Il étendit les jambes.
    — Votre maître n’oubliera pas ses promesses à propos de mon frère, hein ?
    — Non ! Et si tu m’en dis plus, tu as ma parole que j’irai personnellement à St Antoine, deux fois l’an, m’assurer qu’il est bien soigné.
    Puddlicott se leva et s’approcha de Ranulf.
    — Ce n’est pas Corbett qui vous a envoyé, n’est-ce pas ? Vous êtes venu ici de votre propre chef. Je vous ai raconté ce que je sais et, bien que je tienne tous les représentants de la loi pour des fripouilles, je ne pense pas que vous soyez ici pour vous réjouir de mon malheur. Alors que cherchez-vous ? Le tueur des prostituées ?
    — Non, se défendit Ranulf. Nous avons notre propre opinion là-dessus.
    — Alors ?
    — Des renseignements.
    — Pour Corbett ?
    — Non, pour moi !
    Puddlicott éclata d’un rire sonore et alla se rasseoir sur le lit.
    — C’est donc à ce petit jeu que vous jouez, hein, Messire Ranulf ? Le serviteur veut damer le pion à son maître ! Qu’est-ce qui vous fait croire que j’ai d’autres renseignements ?
    Ranulf s’inclina vers lui.
    — Je conçois que de Craon en personne ait dû venir en Angleterre pour emporter le trésor. Je comprends également qu’il se soit fait discret, mais ce que je veux savoir, Messire Puddlicott, c’est ceci : pourquoi as-tu effectué tous ces allers-retours en France qui t’obligeaient à interrompre tes importants travaux de sape ?
    Ranulf fixa son interlocuteur.
    — C’est le seul détail qui ne rime à rien. Pourquoi ne pas rester à Londres ? Qu’est-ce qui se cachait derrière ces va-et-vient ? Nous sommes au courant de ces voyages : tes complices ont déclaré que tu disparaissais pendant des semaines. Alors, que manigançais-tu ?
    Puddlicott lui brandit un doigt sous le nez.
    — Rien ne vous échappe, Messire Ranulf. Corbett ne m’a même pas posé cette question.
    — Peut-être a-t-il cru que tu allais chercher tes instructions à Paris.
    Puddlicott haussa les épaules.
    — Et alors ?
    — Alors, me diras-tu la vraie raison ?
    Puddlicott s’étendit sur son lit et croisa les mains sous la tête.
    — Tu n’as rien à perdre !
    — Et rien à gagner, rétorqua le prisonnier.
    — Il y a ton frère, et puis tu sais bien qu’un bourreau connaît certains moyens pour abréger les souffrances. Je suis certain que notre bon ami, le geôlier, pourrait te procurer un grand bol de vin épicé avant que tu ne montes sur la charrette.
    Puddlicott siffla doucement entre ses dents.
    — Soit ! décida-t-il soudain en se levant d’un bond. Je suis sur le point de mourir, Messire. Tout serment fait à un mourant est sacré, ne l’oubliez pas !
    — Je tiendrai parole !
    Puddlicott tapa des pieds.
    — Aimeriez-vous contempler le visage du Christ ? demanda-t-il à brûle-pourpoint.
    — Quoi ?
    — Aimeriez-vous contempler la Sainte Face ?
    — Oui, bien sûr ! Mais qu’est-ce que cela signifie ?
    — Vous connaissez l’ordre des Templiers ?
    — Naturellement ! répondit Ranulf, agacé.
    — Eh bien – Puddlicott prit une longue inspiration – , je ne connais pas le fin mot de l’histoire, mais, parfois, lorsqu’il était un peu éméché, de Craon racontait de drôles de choses. Apparemment, son maître, Philippe IV, manque cruellement de fonds. Pourtant, il rassemble des troupes pour une guerre sans merci contre la Flandre et les routes du nord de la France grouillent d’hommes d’armes.
    Puddlicott leva la main.
    — Vous le savez, bien sûr, mais ce que vous ignorez, c’est que le roi de France a entendu parler d’une précieuse relique, le linceul du Christ que détiendraient les templiers.
    — Et il veut se l’approprier pour la revendre à l’étranger ?
    Puddlicott grimaça.
    — C’est plus complexe que cela. J’avais trois missions à accomplir, voyez-vous : pénétrer dans la crypte, rassembler le plus de renseignements possible sur les templiers d’Angleterre et découvrir où se trouvait leur fameuse relique.
    — Pourquoi ?
    Puddlicott chuchota à l’oreille de Ranulf. Il se recula pour mieux juger de l’ébahissement du jeune homme.
    — Tu me dis bien la vérité ?
    Puddlicott l’en assura d’un geste.
    — Le vol de la crypte n’est rien comparé aux projets grandioses du roi de France. À part vous, seules quatre personnes sont au

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