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Fortune De France

Fortune De France

Titel: Fortune De France Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robert Merle
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volontiers, était médecin, et médecin
dévoué, en même temps que prophète en ses Centuries astrologiques. Le
quatrain où il paraissait prédire, avec d’étonnantes précisions, l’accident
mortel d’Henri II, lui valut une immense renommée. Il n’est pas sûr que sa
prédiction sur Henri de Navarre (« Celui-là aura tout l’héritage »)
ne fût pas faite à Salon au bénéfice des seuls huguenots. Comment expliquer
sans cela les faveurs et les écus dont Catherine de Médicis, à cette même date,
le combla ? Il est vrai que Nostradamus avait prédit à son fils chéri, le
futur Henri III, qu’il serait « heureux dans sa vie et heureux dans
son règne » : prédiction cruellement démentie par l’Histoire.
    3. Les
Mémoires de Vieilleville, gouverneur de l’Ile-de-France, dont il est question
au chapitre V, ne furent pas écrits par Vieilleville, mais par un clerc de son
entourage très désireux de magnifier le rôle joué par son maître. Ils
contiennent néanmoins nombre de détails exacts. S’il n’est pas sûr que
Vieilleville ait osé adresser à Henri II les âpres remarques sur le traité
de Cambrésis dont j’ai fait état, ces reproches étaient alors dans nombre de
cœurs, sinon sur beaucoup de lèvres.
    4. Catherine
de Médicis eut d’Henri II dix enfants dont trois moururent en bas âge.
    Trois
de ses fils régnèrent : François II, qui succéda à Henri II
(1544-1560) ; Charles IX, qui succéda à François II
(1550-1574) ; Henri III, qui succéda à Charles IX (1551-1589).
Aucun n’eut d’enfant légitime, et Henri III fut le dernier Valois à régner
sur la France.
    L’aînée
des filles, Elisabeth (1545-1568), épousa Philippe II d’Espagne ;
Claude (1547-1575) épousa le duc de Lorraine ; et Marguerite (la Reine
Margot) (1522-1615) épousa Henri de Navarre, le futur Henri IV. Des huit
enfants survivants, Margot fut la seule à hériter de la relative longévité de
sa mère qui, dans les déplorables conditions sanitaires de l’époque, réussit à
avoir, en douze ans, dix enfants sans mourir en couches et sans que son énergie
fût en rien diminuée par des grossesses aussi rapprochées.
    5. Le
rôle subalterne joué par Catherine de Médicis sous le règne d’Henri II,
règne sous lequel, pour me citer, « même dans son lit elle n’était pas la
première », a amené les historiens à penser que son influence politique à
cette époque était nulle. Mais quand on sait que la passion dominante de
Catherine fut toute sa vie d’établir ses enfants en mariages princiers, on peut
se demander si cette vue est tout à fait juste et si Catherine n’a pas pesé sur
Henri II pour amener le mariage de sa fille Elisabeth avec
Philippe II d’Espagne, quel que fût le prix dont il fallut payer cette
alliance (le Bugey, la Bresse, la Savoie).
    6. L’attitude
de Michel de L’Hospital, de M. de Burie (lieutenant du roi en Guyenne) et
d’Étienne de La Boétie est celle des catholiques modérés de l’époque. Modérés,
ils le sont à deux égards : parce qu’ils pensent que Rome doit
« rhabiller » ses « infinis abus », et parce qu’ils
estiment que, face aux huguenots, ni le couteau ni le bûcher n’apportent de
solution. Ces modérés, sous Henri III, seront appelés les politiques, et détestés presque autant que les réformés par les fanatiques de la
« Ligue ».
    7. Le
fanatisme des réformés ne se manifestait pas seulement par le sac et le pillage
des églises, voire même leur destruction, mais aussi par la violation des
sépultures (Craon, Le Mans, Cléry, Orléans, Bourges). Ces actes de vandalisme
scandalisaient davantage le peuple que le meurtre des moines et des prêtres.
    8. Les
grands seigneurs constituant une sorte de club fermé où l’on se mariait entre
soi, il n’y a pas lieu de s’étonner des liens de parenté entre les chefs
huguenots et les chefs catholiques. Louis de Bourbon, prince de Condé
(1530-1569), chef des réformés après le retour au catholicisme de son aîné
Anthoine de Bourbon, roi de Navarre (tué au siège de Rouen), était apparenté
par sa mère au duc de Guise, qui le vainquit et le fit prisonnier à la bataille
de Dreux. En cette même bataille de Dreux, l’amiral de Coligny, avant de battre
en retraite, captura son oncle, le connétable de Montmorency.
    9. Gaspard
de Coligny (1519-1572), troisième fils du maréchal de Châtillon, nommé amiral
de France en 1552, inspira à

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