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Guerre Des Gaules

Guerre Des Gaules

Titel: Guerre Des Gaules Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jules César
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moins des lignes continues qui se coupent à angle
droit ; il est, de plus, très pratique et parfaitement adapté
à la défense des villes, car la pierre le défend du feu et le bois
des ravages du bélier, celui-ci ne pouvant ni briser, ni disjoindre
une charpente où les pièces qui forment liaison à l'intérieur ont
en général quarante pieds d'un seul tenant.
    24. Tout cela mettait obstacle au siège ;
les soldats étaient, en outre, retardés dans leurs travaux par un
froid opiniâtre et des pluies continuelles ; ils surent
néanmoins, en travaillant sans relâche, venir à bout de toutes ces
difficultés, et en vingt-cinq jours ils construisirent une terrasse
qui avait trois cents trente pieds de large et quatre-vingts pieds
de haut. Elle touchait presque le rempart ennemi, et César, qui
selon son habitude passait la nuit sur le chantier, exhortait ses
soldats à ne pas perdre un instant, quand peu avant la troisième
veille on remarqua qu'une fumée s'élevait de la terrasse ;
l'ennemi y avait mis le feu par une mine. Au même moment, tout le
long du rempart une clameur s'élevait, et les ennemis faisaient une
sortie par deux portes, de chaque côté des tours. D'autres jetaient
du haut du mur sur la terrasse des torches et du bois sec, ils
versaient de la poix et tout ce qui était de nature à activer
l'incendie il était difficile, dans ces conditions, de régler la
défense, de décider où il fallait d'abord se porter et à quel
danger il fallait parer. Pourtant, comme, par ordre de César, deux
légions veillaient toujours devant le camp, et que des forces plus
considérables travaillaient au chantier en se relayant, la défense
s'organisa vite les uns tenaient tête aux ennemis qui débouchaient
des portes, les autres ramenaient les tours en arrière et faisaient
une tranchée dans le terrassement, tandis que tout ce qui était au
camp accourait pour éteindre le feu.
    25. Le reste de la nuit s'était écoulé et on
combattait encore sur tous les points ; l'espoir de vaincre se
ranimait sans cesse chez l'ennemi, d'autant plus qu'il voyait les
mantelets des tours consumés par le feu, qu'il se rendait compte de
la difficulté qu'éprouvaient les nôtres pour venir, à découvert, au
secours de leurs camarades, et que sans cesse, de leur côté, des
troupes fraîches remplaçaient les troupes fatiguées ; tout le
sort de la Gaule leur paraissait dépendre de cet instant. Il se
produisit alors à nos regards quelque chose qui nous parut digne de
mémoire, et que nous n'avons pas cru devoir passer sous silence. Il
y avait devant une porte un Gaulois qui jetait vers la tour en feu
des boules de suif et de poix qu'on lui passait de main en
main ; un trait parti d'un scorpion, lui perça le côté droit
et il tomba sans connaissance. Un de ses voisins, enjambant son
corps, le remplaça dans sa besogne ; il tomba de même, frappé
à son tour par le scorpion ; un troisième lui succéda, et au
troisième un quatrième ; et le poste ne cessa d'être occupé
par des combattants jusqu'au moment où, l'incendie ayant été éteint
et les ennemis repoussés sur tout le front de bataille, le combat
prit fin.
    26. Ayant tout essayé, et toujours sans
succès, les Gaulois, le lendemain, décidèrent d'abandonner la
ville : Vercingétorix les y exhortait, le leur ordonnait. En
tâchant d'effectuer cette opération dans le silence de la nuit, ils
espéraient y réussir sans trop de pertes, parce que le camp de
Vercingétorix n'était pas loin de la place, et que le marécage qui
formait entre celle-ci et les Romains une ligne continue
retarderait la poursuite. Ils faisaient déjà leurs préparatifs, la
nuit venue, quand soudain les mères de famille accoururent sur les
places et se jetant, en larmes, à leurs pieds, les supplièrent de
mille façons de ne pas les livrer à la cruauté de l'ennemi, elles
et leur commune progéniture, à qui la faiblesse du sexe ou de l'âge
ne permettait pas la fuite. Quand elles les virent inflexibles – en
général, dans les cas de péril extrême, l'âme en proie à la peur
reste inaccessible à la pitié – elles se mirent à crier toutes
ensemble et à signaler aux Romains le projet de fuite. Alors les
Gaulois, craignant que la cavalerie romaine ne leur coupât la
route, renoncèrent à leur dessein.
    27. Le lendemain César fit avancer une tour et
redresser les terrassements qu'il avait entrepris ; là-dessus
il se mit à pleuvoir abondamment, et ce temps lui

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