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Guerre Des Gaules

Guerre Des Gaules

Titel: Guerre Des Gaules Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jules César
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ville ;
l'ennemi craignait beaucoup pour cet endroit, et il sentait bien
que, les Romains occupant déjà une colline, s'il perdait l'autre,
il serait presque enveloppé et ne pourrait ni sortir, ni fourrager.
Vercingétorix avait appelé toutes ses troupes pour la
fortifier.
    45. Ainsi renseigné, César envoie vers la
position, au milieu de la nuit, de nombreux escadrons ; il
leur ordonne de se répandre de tous côtés en faisant du bruit. A
l'aube, il fait sortir du camp un grand nombre de mulets chargés de
bagages, les fait débâter et ordonne que les muletiers, coiffés de
casques, prenant l'air et l'allure de cavaliers, fassent le tour
par les collines. Il leur adjoint quelques cavaliers qui doivent,
pour donner le change, rayonner largement. Par un long détour, ils
se concentreront tous au même point. Les gens de la ville
apercevaient au loin ces mouvements, car de Gergovie la vue
plongeait sur le camp, sans toutefois qu'il fût possible, à une
telle distance, de se rendre un compte exact des choses. César
envoie par la même ligne de hauteurs une légion, et après qu'elle
s'est un peu avancée, il l'établit dans un fond où des bois la
cachent aux regards. L'inquiétude des Gaulois augmente et toutes
leurs troupes sont acheminées sur ce point pour travailler aux
retranchements. Quand il voit que le camp ennemi est vide, César
fait passer ses soldats du grand camp dans le petit par petits
groupes et en ayant soin que les ornements des casques soient
recouverts et les enseignes cachées, afin de ne pas attirer
l'attention des défenseurs de la ville ; il révèle ses
intentions aux légats qu'il avait mis à la tête de chaque
légion ; il leur recommande avant tout de contenir leurs
troupes, de veiller à ce que l'ardeur au combat ou l'espoir du
pillage ne les emporte pas trop loin ; il leur explique les
difficultés qui viennent de l'inégalité des positions : seule
une action prompte peut y remédier ; il s'agit d'une surprise,
non d'une bataille en règle. Après quoi, il donne le signal de
l'assaut et lance en même temps, sur la droite, par une autre
montée, les Héduens.
    46. La distance entre le mur de la ville et la
plaine, depuis l'endroit où commençait la montée, était, en ligne
droite sans aucun détour, de douze cents pas ; mais tous les
lacets qu'on avait faits pour faciliter l'ascension augmentaient la
longueur du chemin. Environ à mi-hauteur, les Gaulois avaient
construit un mur de grandes pierres, haut de six pieds, qui suivait
le flanc de la colline aussi régulièrement que le permettait la
nature du terrain, et était destiné à ralentir notre assaut ;
toute la zone inférieure avait été laissée vide, tandis que la
partie de la colline comprise entre ce mur et le rempart de la
ville était remplie de campements très serrés. Nos soldats, au
signal donné, arrivent promptement à ce premier mur ; ils le
franchissent, et s'emparent de trois camps ; et ils le firent
si promptement que Teutomatos, roi des Nitiobroges, surpris dans sa
tente, où il faisait la sieste, n'échappa qu'à grand-peine des
mains des soldats qui y entraient pour faire du butin il s'enfuit à
demi nu, et son cheval fut blessé.
    47. Comme il avait atteint le but qu'il
s'était proposé, César ordonna de sonner la retraite, et ayant
harangué la dixième légion, avec laquelle il était, il lui fit
faire halte. Les autres légions n'entendirent pas la trompette,
parce qu'elles étaient au-delà d'un ravin assez large ;
pourtant les tribuns et les légats, suivant les instructions de
César, s'efforçaient de les retenir. Mais les soldats, exaltés par
l'espoir d'une prompte victoire, par le spectacle de l'ennemi en
fuite, par le souvenir de leurs précédents succès, pensaient qu'il
n'y avait pas d'entreprise si ardue que leur valeur ne pût mener à
bien, et ils ne cessèrent la poursuite qu'une fois arrivés près des
murs et des portes de la cité. A ce moment, une clameur s'éleva de
tous les points de la ville ; ceux qui étaient loin, effrayés
de ce soudain tumulte, crurent que l'ennemi avait franchi les
portes et sortirent de la place précipitamment. Les mères de
famille jetaient du haut des murs des étoffes et de l'argent et, le
sein découvert, penchées sur la muraille et tendant leurs mains
ouvertes, elles suppliaient les Romains de les épargner, de ne pas
massacrer, comme ils avaient fait à Avaricum, les femmes même et
les enfants ; plusieurs, se suspendant aux

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