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Guerre Des Gaules

Guerre Des Gaules

Titel: Guerre Des Gaules Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jules César
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ses
troupes, leur reprocha leur manque de réflexion et de
sang-froid : « Ils avaient décidé d'eux-mêmes jusqu'où
ils devaient aller et ce qu'ils devaient faire, ils ne s'étaient
pas arrêtés quand on avait sonné la retraite, et les tribuns, les
légats même n'avaient pu les retenir. Il leur expliqua de quelle
importance était le désavantage de la position, et quelle avait été
sa pensée à Avaricum, lorsque, ayant surpris l'ennemi sans chef et
sans cavalerie, sûr de la victoire, il y avait pourtant renoncé,
parce qu'il ne voulait pas éprouver dans cette rencontre les
pertes, fussent-elles légères, que lui aurait values le désavantage
de sa position. Autant il admirait l'héroïsme d'hommes que
n'avaient arrêtés ni les fortifications du camp ennemi, ni la
hauteur de la montagne, ni le mur de la ville, autant il réprouvait
leur l'indiscipline et leur présomption, qui leur avaient fait
croire qu'ils étaient plus capables que leur général d'avoir une
opinion sur les conditions de la victoire et sur l'issue d'une
action. Et il ne demandait au soldat pas moins de discipline et de
domination de soi-même que de courage et de force d'âme. »
    53. Ses derniers mots furent des mots de
réconfort : « Il n'y avait pas lieu de se décourager, et
ils ne devaient pas attribuer aux qualités guerrières de l'ennemi
un échec que leur avait valu le désavantage de leur
position. » Après cette harangue, étant toujours du même avis
sur l'opportunité du départ, il fit sortir ses légions du camp et
les rangea en bataille sur un terrain favorable. Comme
Vercingétorix n'en restait pas moins derrière ses retranchements et
ne descendait pas dans la plaine, après un petit engagement de
cavalerie, et où il eut l'avantage, il ramena ses troupes dans le
camp. Il recommença le lendemain, et jugeant dès lors qu'il en
avait assez fait pour rabattre la jactance gauloise et pour relever
le courage des siens, il se mit en route pour le pays des Héduens.
L'ennemi n'osa pas davantage nous poursuivre ; le troisième
jour, César atteint l'Allier, y reconstruit les ponts et fait
passer ses troupes sur l'autre rive.
    54. Là, les Héduens Viridomaros et Eporédorix
ayant demandé à lui parler, il apprend d'eux que Litaviccos est
parti avec toute la cavalerie pour tâcher de soulever les
Héduens ; il faut, disent-ils, qu'ils aillent en avant pour
maintenir la cité dans le devoir. Bien qu'il eût déjà maintes
preuves de la perfidie des Héduens, et qu'il lui parût que leur
départ ne ferait que hâter la défection de ce peuple, il ne crut
point pourtant devoir les retenir, ne voulant pas les offenser ni
laisser supposer qu'il fût inquiet. Au moment de leur départ, il
leur exposa, en quelques mots, ses titres à la reconnaissance des
Héduens : ce qu'ils étaient, et dans quel abaissement, quand
il les accueillit : refoulés dans les places fortes,
dépouillés de leurs terres, privés de toutes leurs troupes, soumis
à un tribut, obligés, par les contraintes les plus humiliantes, à
livrer des otages ; ce qu'il avait fait d'eux, et comment il
les avait portés si haut que non seulement on les voyait rendus à
leur premier état, mais plus honorés et plus puissants qu'ils
n'avaient jamais été. Sur ces paroles, qu'ils avaient charge de
répéter, il les congédia.
    55. Noviodunum était une ville des Héduens
située sur les bords de la Loire, dans une position avantageuse.
César y avait rassemblé tous les otages de la Gaule, du blé, de
l'argent des caisses publiques, une grande partie de ses bagages et
de ceux de l'armée, il y avait envoyé un grand nombre de chevaux
achetés en Italie et en Espagne en vue de la présente guerre.
Eporédorix et Viridomaros, en arrivant dans cette ville, apprirent
quelle était la situation chez les Héduens : ceux-ci avaient
accueilli Litaviccos à Bibracte, ville qui jouit chez eux d'une
très grosse influence ; Convictolitavis, magistrat suprême de
la nation, et une grande partie du sénat étaient venus l'y
trouver ; on avait envoyé officiellement des ambassadeurs à
Vercingétorix pour conclure avec lui un traité de paix et
d'alliance aussi pensèrent-ils qu'ils ne devaient pas laisser
échapper une occasion aussi avantageuse. Ayant donc massacré le
détachement de garde à Noviodunum et les marchands qui s'y
trouvaient, ils se partagèrent l'argent et les chevaux ; ils
firent conduire les otages des divers peuples à Bibracte, auprès

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