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Guerre Des Gaules

Guerre Des Gaules

Titel: Guerre Des Gaules Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jules César
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beau néanmoins que pour la liberté nous prenions
l'initiative d'une telle conduite et en léguions l'exemple à nos
descendants. Car en quoi cette guerre-là ressemblait-elle à celle
d'aujourd'hui ? Les Cimbres ont ravagé la Gaule et y ont
déchaîné un grand fléau : du moins un moment est venu où ils
ont quitté notre sol pour aller dans d'autres contrées ; ils
nous ont laissé notre droit, nos lois, nos champs, notre
indépendance. Mais les Romains, que cherchent-ils ? Que
veulent-ils ? C'est l'envie qui les inspire lorsqu'ils savent
qu'une nation est glorieuse et ses armes puissantes, ils rêvent de
s'installer dans ses campagnes et au cœur de ses cités, de lui
imposer pour toujours le joug de l'esclavage. Jamais ils n'ont fait
la guerre autrement. Si vous ignorez ce qui se passe pour les
nations lointaines, regardez, tout près de vous, cette partie de la
Gaule qui, réduite en province, ayant reçu des lois, des
institutions nouvelles, soumise aux haches des licteurs, ploie sous
une servitude éternelle.
    78. Après discussion, on décide que ceux qui,
malades ou trop âgés, ne peuvent rendre de services, sortiront de
la ville, et qu'on tentera tout avant d'en venir au parti extrême
de Critognatos ; mais on y viendra, s'il le faut, si les
secours tardent, plutôt que de capituler ou de subir les conditions
de paix du vainqueur. Les Mandubiens, qui pourtant les avaient
accueillis dans leur ville, sont contraints d'en sortir avec leurs
enfants et leurs femmes. Arrivés aux retranchements romains, ils
demandaient, avec des larmes et toutes sortes de supplications,
qu'on voulût bien les accepter comme esclaves et leur donner
quelque nourriture. Mais César disposa sur le rempart des postes de
garde et interdisait de les recevoir.
    79. Sur ces entrefaites, Commios et les autres
chefs à qui on avait donné le haut commandement arrivent devant
Alésia avec toutes leurs troupes et, ayant occupé une colline
située en retrait, s'établissent à mille pas à peine de nos lignes.
Le lendemain, ils font sortir leur cavalerie et couvrent toute la
plaine dont nous avons dit qu'elle avait trois milles de
long ; leur infanterie, ils la ramènent un peu en arrière et
l'établissent sur les pentes en la dérobant à la vue des Romains.
D'Alésia, la vue s'étendait sur cet espace. Quand on aperçoit
l'armée de secours, on s'assemble, on se congratule, tous les cœurs
bondissent d'allégresse. Les assiégés font avancer leurs troupes et
les établissent en avant de la ville ; ils jettent des
passerelles sur le fossé le plus proche ou le comblent de terre,
ils s'apprêtent à faire une sortie et à braver tous les
hasards.
    80. César dispose toute son infanterie sur ses
deux lignes de retranchement afin que, en cas de besoin, chacun
soit à son poste et le connaisse ; puis il ordonne que la
cavalerie sorte du camp et engage le combat. De tous les camps, qui
de toutes parts occupaient les crêtes, la vue plongeait, et tous
les soldats, le regard attaché sur les combattants, attendaient
l'issue de la lutte. Les Gaulois avaient disséminé dans les rangs
de leur cavalerie des archers et des fantassins armés à la légère,
qui devaient se porter au secours des leurs s'ils faiblissaient et
briser les charges des nôtres. Blessés par eux à l'improviste,
beaucoup de nos hommes abandonnaient le combat. Persuadés de la
supériorité de leurs troupes, et voyant les nôtres accablés par le
nombre, les Gaulois, de toutes parts, ceux qui étaient enfermés
dans l'enceinte de nos lignes et ceux qui étaient venus à leur
secours, encourageaient leurs frères d'armes par des clameurs et
des hurlements. Comme l'action se déroulait sous les yeux de tous,
et qu'il n'était pas possible qu'un exploit ou une lâcheté
restassent ignorés, des deux côtés l'amour de la gloire et la
crainte du déshonneur excitaient les hommes à se montrer braves. Le
combat durait depuis midi, on était presque au coucher du soleil,
et la victoire restait indécise, quand les Germains, massés sur un
seul point, chargèrent l'ennemi en rangs serrés et le
refoulèrent ; les cavaliers mis en fuite, les archers furent
enveloppés et massacrés. De leur côté nos cavaliers, s'élançant des
autres points du champ de bataille, poursuivirent les fuyards
jusqu'à leur camp et ne leur permirent pas de se ressaisir. Ceux
qui d'Alésia s'étaient portés en avant, accablés, désespérant
presque de la victoire, rentrèrent dans la

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